2.2. La théorie systémique
Le mot système dérive du grec "systema" qui
signifie "ensemble organisé». Un système est un ensemble
d'éléments en interaction dynamique, organisés en fonction
d'un but. Le degré de complexité d'un système
dépend du nombre de ses composantes et du nombre et type de relations
qui les lient entre eux. Lorsque le système est appliqué à
l'activité humaine, il se caractérise en termes de structures
hiérarchiques, de propriétés émergentes, et de
réseaux de communication et de contrôle. Nous pouvons affirmer que
le système d'activité humaine est complexe. Il comprend :
l'équifinalité, l'interaction et l'ouverture.
Un système est "équifinal" parce qu'il peut
réaliser ses objectifs à partir de différents points de
départ et par différents moyens. C'est la capacité que
possède un système d'atteindre ses objectifs à partir de
différents états initiaux et par l'intermédiaire de
différents scénarii. L'interaction est l'ensemble des liens de
dépendances existant à l'intérieur des différentes
composantes d'un système. Un changement apporté au niveau des
programmes d'études d'un système scolaire, par exemple,
entraîne des ajustements de méthodes, la modification de l'emploi
du temps, le redéploiement des acteurs, la production de nouveaux textes
et règlements, l'élaboration de nouveau matériel
pédagogique, etc. Une modification d'un sous-ensemble du système
entraîne des réajustements plus ou moins importants au niveau des
autres composantes du système. Cet aspect d'interaction et
d'interdépendance est également applicable dans la lutte contre
l'absentéisme au secondaire. S'agissant de l'ouverture, c'est la
capacité qu'a un système d'échanger de l'information avec
d'autres systèmes ou avec l'environnement qui l'influence de
façon évidente. Un système fonctionne à
l'intérieur d'une organisation qui
l'englobe (supra-système) et qui lui impose certaines
contraintes. C'est ainsi que le système scolaire doit développer
chez les élèves certaines habiletés leur permettant de
s'adapter aux exigences de l'établissement dans lequel ils vivent.
Dans cette perspective systémique, l'organisation est
donc présentée comme un système cohérent dont tous
les éléments sont interdépendants et interagissants avec
une multidimensionnalité et des individualités au plan
professionnel. Cette vision de l'institution permet à chaque acteur
d'exercer une liberté responsable à travers la mise en place de
règles administratives pour permettre à tous de participer
réellement aux différentes situations administratives. Par
exemple, dans les lycées, un professeur qui se sent en retard ou
empêché doit le signifier au censeur qui, à son tour,
informe les surveillants. Ces derniers vont s'occuper de la classe afin de
maintenir le calme et d'empêcher des élèves rusés
qui pourront profiter pour s'absenter. Par ailleurs, les conflits structurels
et dynamiques doivent être gérés dans une perspective de
négociation, d'enrichissement mutuel, du respect de la liberté
d'autrui et du dépassement de soi. Dans ce sens, nous estimons qu'il
n'est plus nécessaire d'opposer la force où la punition à
l'absentéiste ; plutôt, il faut chercher à le comprendre et
à envisager ensemble une solution.
Toutes les théories des organisations
développées plus haut ne peuvent être mises en pratique au
sein de l'établissement que s'il y a communication entre les
responsables et les élèves d'une part, et entre le personnel et
les parents d'autre part.
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