La problématique d'acquisition du statut de membre permanent au Conseil de sécurité. Cas du Brésil( Télécharger le fichier original )par Eustache Fiston KILWA SIBUMBA Université de Lubumbashi - Licence en relations internationales 2011 |
§2. Le Brésil, leader des pays en développementL'élargissement du G3 pour donner naissance au G20 a montré suffisamment que le Mercosur n'est pas le seul dossier à l'agenda du gouvernement brésilien, qui a aussi comme objectif la consolidation d'une coopération avec les PED (qu'avec ceux dominants habituellement les grands forums internationaux). Le Brésil se démarque comme un négociateur important pour l'ouverture des forums internationaux aux revendications des PED et pour la création de nouveaux rapports de force plus favorables à ces derniers, habituellement tenus à l'écart des alliances stratégiques des grandes puissances. Le Brésil a démontré suffisamment sa capacité à coordonner les positions des PED dans le dossier des négociations agricoles. A cette occasion, le Brésil appuie quatre pays africains producteurs de coton : le Mali, le Tchad, le Benin et le Burkina Faso dans leurs plaidoyers contre les subventions de Washington à ses producteurs de coton. Rappelons qu'au printemps 2003, le Président Lula avait ouvertement critiqué la politique commerciale de Washington et porté plainte à l'OMC pour dénoncer ces aides octroyées aux producteurs de coton, selon lui , étaient incompatibles avec les règles du commerce mondial. En juin 2004, l'OMC a piqué à vif le gouvernement américain en donnant raison au Brésil.151(*) A l'instar de cette victoire contre les subventions agricoles aux Etats-Unis, le Brésil est fortifié par un second gain face à l'Union Européenne cette fois-ci. En aout 2003, trois importants producteurs de sucre du Sud, le Brésil, la Thaïlande et l'Australie, déposent une plainte à l'OMC pour dénoncer les subventions européennes aux producteurs de sucre. Après étude par un groupe d'arbitrage, la Commission Européenne propose un an plus tard de réduire ses subventions. Pour le Brésil, principal producteur et exportateur mondial de sucre, la victoire est de taille. Ces succès à l'OMC confortent non seulement le Brésil sur le plan économique, mais également politique. En effet, en plus d'être favorables à l'économie brésilienne en facilitant ses exportations, ces victoires représentent des gains politiques majeurs face aux grandes puissances économiques que sont les Etats-Unis et l'UE. Nous comprenons alors pourquoi Brasilia, fortifiée par ces victoires à l'OMC, privilégié l'arène multilatérale pour défendre ses intérêts nationaux ; pour le Brésil, l'OMC est le forum par excellence.152(*) Clairement, le Brésil s'inscrit dans un axe Sud-Sud. Ainsi, rejetant l'arbitrage des Etats-Unis, mais aussi des Etats européens, le Brésil s'érige le plus souvent en avocat des pays pauvres et recherche activement le soutien des Etats en développement, sur tous les continents et notamment en Afrique. Il est, de ce point de vue, tout à fait révélateur que, sur les 17 dernières ambassades ouvertes par le Brésil, 17 soient situées sur le continent africain.153(*) Notons par ailleurs que le Brésil ne s'est pas seulement illustré comme une puissance uniquement dans sa région et envers les PED. Aujourd'hui, le Brésil a une influence au niveau mondial et apparait comme un acteur incontournable dans les négociations internationales. Les lignes qui suivent peuvent le démontrer. * 151 RELINTER, « Relations internationales de 1945 à nos jours : le Brésil », in http : www.rabac.com/dem/relinter/Bresil.html * 152RELINTER, « Relations internationales de 1945 à nos jours : le Brésil », in http : www.rabac.com/dem/relinter/Bresil.html * 153 « Le Brésil, puissance globale à l'heure des biocarburants » in http://www.senat.fr/rap/r07-482/r07-482.html, consulté le 29 mars 2011 |
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