IV- DIFFICULTES DANS LA TARIFICATION DES SERVICES A
GrOwfin
Bien que lors de la rédaction du présent
mémoire (juin-juillet 2011), GrOwfin n'ait pas encore ouvert ses portes
à la clientèle pour ce qui concerne pourtant le pan essentiel de
son existence (activités de microfinance), la révision à
la hausse des prix des services à offrir à la clientèle
fût engagée afin de prendre en charge les contraintes et autres
difficultés pratiques rencontrées pour la fourniture de ces
services.
Ces contraintes qui proviennent pour l'essentiel de la
réglementation ainsi que du comportement de la clientèle ont
ainsi contraints les promoteurs de GrOwfin à adapter leurs tarifs afin
de pouvoir (comme toutes structures mercantiles) assurer sa
pérennité.
A. DIFFICULTES DUES A LA REGLEMENTATION
Constituant l'essentiel des difficultés qui poussent
les structures de microfinance à adopter un tarifaire jugé
asphyxiant par l'opinion publique, ces difficultés vont de l'obtention
de l'agrément d'ouverture en passant par les contraintes
d'aménagement jusqu'aux opérations non accessibles par les
EMF.
1- OBTENTION DE L'AGREMENT
Pour un EMF de 2ème catégorie comme
désire être GrOwfin S.A., le dossier d'agrément est
introduit en mrme temps que celui de ses dirigeants et commissaires aux comptes
auprès de l'autorité monétaire (Ministère des
Finances) qui le soumet à l'avis conforme de la COBAC. Si la
constitution du dossier est clairement donnée par les autorités
(voir ci-dessous), aucune
32
Réalisé et soutenu par WOMEGNE POKAHA
Achille Landry
indication n'est par contre donnée sur le délai de
traitement du dossier ainsi que sur les voies de suivi de ce dossier.
Dossier d'agrément d'un EMF indépendant
:
- une demande timbrée signée par le PCA
précisant la catégorie sollicitée sur lettre à
en-tête ;
- un certificat d'enregistrement ou d'inscription
(publicité ou l'acte consultatif)
- le procès-verbal de l'Assemblée
Générale constitutive ;
- le statut de l'établissement
- la liste des membres fondateurs ou actionnaires ;
- la liste des membres du conseil d'administration ou de
l'organe en tenant lieu, le cas échéant
- les pièces attestant des versements au titre de la
libération des parts sociales ou actions souscrites, accompagnées
des relevés bancaires ou de tout autre document en tenant lieu ;
- les prévisions d'activité d'implantation et
d'organisation sur trois (03) ans ;
- le détail des moyens techniques et financiers dont la
mise en oeuvre est prévu, ainsi que tout autre élément
susceptible d'éclairer les autorités compétentes..
|
Comme nous le voyons dans le dossier, il est demandé
aux EMF de mobiliser les moyens financiers et techniques (tous ayant un coEt)
sans qu'un délai d'obtention de l'agrément leur soit donné
si ces moyens et autres conditions sont remplis.
C'est ainsi qu'une structure voulant exercer peut se retrouver
avec un dossier pourtant complet plus d'un an après le
dépôt sans agrément et ne pas savoir ce qui lui est
reproché. Hors le coût des ressources ainsi mobilisées ne
fait que s'accroître au fur et à mesure que l'exploitation ne
débute pas, et tous ces coûts devront être imputé au
prix des services à facturer à la clientèle.
2- CONTRAINTES D'AMENAGEMENT
Il y'a un adage qui dit : « on ne pr3te qu'aux riches
». Ainsi, pour avoir une part de marché et pouvoir se faire une
clientèle dans la collecte des dépôts qui seront
utilisés pour l'octroi des crédits et autres services à
fournir à la clientèle, l'EMF se doit de refléter une
bonne santé financière vis-à-vis du public. Et
l'élément le plus important qui permet au public cible de juger
de l'aisance d'une structure n'est rien d'autre que la qualité de
ses locaux et de ses équipements. Cette recherche de reconnaissance
pousse ainsi les EMF à mettre un point d'honneur dans la qualité
de leurs aménagements et installations, toutes choses qui demandent des
dépenses énormes qui ne pourront être rentabilisées
que par la facturation des services à offrir aux clients.
3- OPERATIONS NON ACCESSIBLES
Considérée comme une structure
d'intermédiation financière au mrme titre que les banques
classiques, les EMF ne sont pourtant pas habilités à traiter
directement avec sa clientèle certains types de service. C'est ainsi que
pour offrir à sa clientèle ces services (encaissements
chèques et effets, cautions, devises, comptes à la BEAC,
transferts internationaux, etc.), les EMF sont obligés de passer par les
banques classiques qui prélèvent à leur niveau des frais
pour chacun de ces services. Etant une entreprise à but lucratif dans
laquelle chaque service offerte doit générer un produit, l'EMF se
retrouve ainsi contraint
34
Réalisé et soutenu par WOMEGNE POKAHA
Achille Landry
d'ajouter au prix du service prévu, les frais
prélevés par les banques inter médiatrices. Toute chose
qui contribue à accroitre le prix du service et à paraître
très élevé pour le client bénéficiaire du
service. A titre d'exemple, lors des appels d'offre, les maîtres
d'ouvrage n'acceptent que les cautions émises par les banques
classiques, pourtant tous les participants aux appels d'offre ne sont pas des
clients de ces banques. Les clients des EMF sont ainsi contraints de payer plus
cher pour obtenir leur caution car devant payer et les frais supportés
par l'EMF dans sa banque, et les commissions prélevées par
l'EMF.
|