CHAPITRE I : CONTEXTE SOCIO-HISTORIQUE DE L'OEUVRE
I- CONTEXTE SOCIAL DE L'OEUVRE
Le contexte d'une pièce ou d'une scène est
« l'ensemble des circonstances qui entourent l'émission du
texte linguistique et/ou de la production de la représentation,
circonstances qui en facilitent ou permettent la compréhension
»13.
Le contexte social de l'oeuvre nous renvoie à la vie
sociale du peuple traditionnel africain où tout est une série de
rituels. Le rituel qui tient ainsi une place prépondérante et
existentielle dans la vie du peuple traditionnel où tout prend son
fondement dans le sacré, les mythes et les mystères.
L'homme traditionnel constate qu'il peut passer d'un
état de son existence, c'est-à-dire du naturel au surnaturel, que
par le rite. Il demeure ainsi conscient que le rituel fonde et justifie la
réalité actuelle.
Mais le modernisme qui est la représentation par
excellence du monde contemporain se trouve confronter par la tradition.
L'oeuvre met en opposition le monde de la tradition et celui
du modernisme. Le modernisme est représenté par les enfants et la
tradition, les vieillards qui sont incapables de s'adapter au monde
contemporain.
Les enfants, quant à eux, cherchent à imposer le
monde nouveau. C'est donc un conflit de générations, un conflit
de cultures sous-tendu par la lutte des classes, des développés
et des sous-développés, qui se tisse en toile de fond.
13 PAVIS (Patrice).- Op. Cit., p 68
II- CONTEXTE HISTORIQUE DE L'OEUVRE
La nécessité de la création d'un
théâtre négro-africain se faisait sentir à
l'orée des indépendances. L'Afrique en général et
la Côte d'Ivoire en particulier, cherchait à imposer sa propre
culture qui tentait de disparaître, face à celle du
colonisateur.
La perte des vieilles valeurs, la crise de l'identité ont
conduit la nouvelle société africaine à chercher une forme
d'esthétique.
La similitude entre la vie sociale et la pratique
théâtrale, pousse l'africain à établir un lien entre
la création artistique et la trame de la tradition.
Alors, une inquiétude s'impose : celle de savoir
comment renaître et imposer son existence en tant que créateur
capable de construire son propre monde ?
Pour répondre à cette question, l'africain s'est
résolut à partir du rituel qui demeure l'identité propre
de l'africain, pour y aboutir.
C'est en 1979, dans une période d'intense agitation
intellectuelle qu'est née l'esthétique du
théâtre-rituel en Côte d'Ivoire.
C'est ainsi que des troupes théâtrales furent
créées à l'Université d'Abidjan, à l'Ecole
Normale Supérieure, dans les quartiers populaires par le Groupe de
Recherches et de Traditions Orales (G.R.T.O).
Toutes ces troupes organisaient des tables rondes, tant bien que
mal, pour lancer le théâtre.
L'oeuvre de Werewere-Liking est l'exemple palpable. Elle fut
adaptée, à ce propos, aux mécanismes rituels traditionnels
en pays bassa du Cameroun.
Son but est de permettre de créer une nouvelle image de
l'homme africain que l'on croît perdu, mais capable de se retrouver dans
la recherche des solutions.
Cette esthétique du théâtre
négro-africain à partir de laquelle est né le
théâtre-rituel à travers les rites, ne peut être
exhaustive sans la connaissance d'une approche définitionnelle du rituel
et du théâtre-rituel.
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