CONCLUSION GENERALE
L'esthétique artaudienne, de la conception à la
mise en scène : l'exemple de La puissance de Um de
Werewere-Liking. Tel a été le sujet de notre étude. Pour
son élaboration, nous avons eu recours à la méthode
sociocritique. Le but de cette étude est de permettre de savoir comment
à partir des formes d'esthétiques théâtrales,
pouvons-nous créer un certain théâtre, sous la base de nos
rites et coutumes.
Cependant, il ressort que le théâtre, né
à partir de l'instinct naturel de l'homme pour imitation, s'est
développé en tant qu'art sur la base de rituels.
L'Afrique en générale et la Côte d'Ivoire
en particulier, ne vit et n'existe que par ses rites, ses us et coutumes qui ne
sont pas des cérémonies de divertissement. Car elles
s'exécutent avec la plus grande authenticité.
Notre étude, cependant, a mis en exergue deux
esthétiques :
- celle du théâtre de la cruauté d'Antonin
Artaud qui préconise un langage
corporel calculé sous forme hiéroglyphique. Elle
est caractérisée par le
sacré et diffère de celle de Stanislavsky qui est
purement artistique.
Aussi, à quelques endroits, semble-t-elle contradictoire
par l'usage de certains vocables : "chiffré"
- celle du théâtre-rituel qui est
considérée comme une manifestation cérémonielle,
fait partie intégrante de la civilisation africaine.
Ces deux esthétiques ont des points de convergences sur
le plan pratique et théorique. Mais quelques divergences y figurent.
Surtout sur le plan pratique par rapport à l'espace scénique et
à certains objets (masques et mannequins) qui ne sont pas
nécessaires.
Travailler sur l'esthétique d'Artaud, en prenant pour
illustration La Puissance de Um de Werewere-Liking, nous a permis de
montrer comment l'on pourrait s'appuyer sur nos rites pour faire du
théâtre.
Le caractère d'un spectacle selon l'esthétique
d'Artaud doit prendre son fondement sur la beauté. Cette beauté
doit renfermer le mythe et être gorgée des images
obsédantes de ladite esthétique.
L'esthétique d'Artaud peut s'appliquer à
n'importe quelle oeuvre. Mais celle des pièces-rituelles, telle que
La Puissance de Um, y correspondent mieux. Seule l'imagination
créatrice du metteur en scène pourrait révéler la
beauté d'un éventuel spectacle pour l'atteinte du but
escompté : celui des entrailles du public.
Par ailleurs, les similitudes qui ressortent des deux
esthétiques sur la base du sacré, nous rendent plus ou moins
perplexes.
Dans la mesure où nous nous demandons si Artaud ne se
serait pas, par hasard, inspiré du rituel africain ?
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