CHAPITRE II : LA STRUCTURE EXTERNE DE L'OEUVRE
Une structure est « la manière dont les parties
d'une chose sont assemblées et organisés »25.
Parler de la structure externe d'une oeuvre, revient à
analyser son architecture sur le plan de la forme. La structure externe selon
Jacques Scherer s'appelle "structure immanente". Elle se
définit comme étant « les différentes formes que
peuvent prendre par suite des traditions théâtrales ou des
nécessités scéniques, la pièce dans son ensemble,
l'acte, cette subdivision de l'acte qu'est la scène, et enfin certains
aspects privilégiés de l'écriture théktrale
»26.
La structure externe d'une oeuvre est la forme que peut
prendre une oeuvre par son titre, et les différentes subdivisions qui y
figurent. Elle nous permet donc de comprendre l'oeuvre de manière
implicite dans sa globalité.
L'étude de La puissance de Um commence par le
titre
I- TITRE
Selon Patrice PAVIS, il n'y a pas de règle, ni de recette
pour trouver un bon titre à la pièce, ni non plus d'étude
globale sur le choix d'un titre.
Mais il est quand même important que le titre influe sur la
lecture de la pièce.
Il instaure une attente qui sera soit déçue, soit
satisfaite. Ce qui permettra au public de juger si la fable est fidèle
à l'étiquette choisie.
Le titre est une didascalie extra ou para textuel car il est
extérieur au texte dramatique proprement dit. C'est le premier
élément du para texte qui permet d'attirer l'attention du
lecteur-spectateur. Il doit être, à ce titre, concis pour
être retenu facilement.
Il revêt entre autre plusieurs fonctions dont celle de
l'identification, de provocateur, de l'attraction et d'information.
25 Larousse Dictionnaire super major.- Op. Cit., p 997
26 PAVIS (Patrice).- Op. Cit., p 342
Cependant, qu'en est-il du titre de La puissance de Um
?
La puissance de Um est une pièce de
théâtre-rituel. Elle est une tragédie.
La tragédie est un genre théâtral «
représentant une action humaine funeste souvent terminée par la
mort »27.
Concernant le titre de la pièce, il est utilisé
à la page 52 de l'oeuvre. Il revêt un rôle d'identification
en ce sens qu'il fait allusion à une divinité, à un
personnage surnaturel qui est Um.
Celui-ci est censé protéger, envoyer l'esprit
d'union de sagesse et de paix à ses adorateurs qui sont
écartelés entre deux mondes : celui de la tradition et celui du
modernisme.
II- RESUME DECOUPE DE L'OEUVRE
Le découpage d'un texte dramatique, c'est la façon
dont il est divisé concrètement et dont il est construit.
Découper pour Pavis, n'est pas une activité
théorique perverse et inutile qui détruit l'impression
d'ensemble, mais au contraire, une prise de conscience du mode de fabrication
de l'oeuvre et du sens.
Le découpage de La puissance de Um de
Werewere-Liking est un découpage longitudinal parce que par rapport au
temps, nous distinguons diverses séquences selon le déroulement
de la fable dramatique.
C'est une oeuvre assez particulière dans la
bibliographie de l'auteur, car sa structure est complexe. Comparativement
à certaines de ses oeuvres qui sont écrites en plusieurs
tableaux, La puissance de Um est faite en un seul de cinq parties.
Chaque partie est décelée selon les cinq séquences du
rituel précitées dans les pages antérieures.
Ces parties sont enchaînées et son
déroulement simultané forme l'intrigue.
- la partie I qui part de la page 9 à la page 19, c'est le
« warming-up » ou la partie de la séquence introductive.
27 PAVIS (Patrice).- Op. Cit., p 388
Dans cette partie, on annonce la mort de Ntep Iliga et on raconte
ses bienfaits et méfaits.
- la partie II qui part de la page 19 à la page 27 est
celle de la recherche du coupable ou celle de la séquence de la
recherche où chacun s'accuse et accuse son prochain de la mort de Ntep
Iliga
- la partie III allant de la page 27 à la page 34 est
un intermède poétique caractéristique de la
séquence des pauses-poétiques. Dans cette partie, les enfants et
les vieillards qui semblent être marginalisés
s'extériorisent.
- La partie IV part de la page 34 à la page 37. Elle est
celle de la transepsychodrame ou la séquence de la
transe-psychodrame.
Dans cette partie, le mort se réveille et dévoile
le coupable.
- la partie V qui commence à la page 37 jusqu'à
la fin est celle du dénouement ou la séquence de la prise de
conscience : le coupable est désigné et dans l'espoir de ne plus
revenir à cette situation, l'on fait appel à l'esprit de
solidarité, d'union des coeurs afin que règne la paix, par Um.
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