V.1.3- La parole poétique
La parole poétique est la parole-image, la parole-son.
Elle permet à l'art de s'exprimer, de suggérer et
d'impressionner par sa dimension spatiale.
Au théâtre-rituel, on l'utilise pour évaluer
le chemin parcouru afin de passer à un cran supérieur. Elle
permet d'avoir des rebondissements dans la trame du jeu.
La parole poétique est la parole des enfants, des
vieillards, en somme des marginalisés car elle leur permet de
s'extérioriser.
V.1.4- La parole participation
C'est la parole du public. Elle prend forme à partir de
la catharsis. C'est une parole épidermique qui permet au public de
s'impliquer dans l'espace du théâtre-rituel pour communiquer avec
les auteurs.
Ainsi, une simple phrase, ou un simple mot suffit-il pour
créer cette communion acteur-spectateur.
Cependant, il faut savoir que cette parole se présente
sous plusieurs formes.
V.1.4.1- Les onomatopées
C'est la parole participation la plus naturelle et la moins
constructive du public. Elle est impulsive et marque, l'acquiescement, le
refus, la surprise, le dégoüt, l'énervement. Elle permet,
enfin, d'éclairer le spectateur par rapport à certaines nuances
dans les discours proférés.
V.1.4.2- Le criC'est une
parole-participation qui est proférée par le public. Au
théâtre-
rituel, le cri est utilisé pour sa force, sa puissance,
son pouvoir créateur.
C'est une arme virile qui n'évoque jamais la peur, mais
engendre plutôt l'action.
V.1.4.3- Les chants
Ils perfectionnent la parole rituelle du public. Les chants
représentent un élément important pour suivre les phases
difficiles du spectacle.
Au théâtre-rituel, on peut les varier avec ceux du
folklore africain et même les plus modernes en vogue.
Les chants servent à soutenir certains discours en
éclairant davantage leur portée.
Dans les rituels de deuil ou de mort comme ceux de La
puissance de Um, les chants de pleurs ne sont pas des exhibitions de
douleurs, mais ils conduisent plutôt un beau texte vers son paroxysme
émotionnel : « les pleurs, le désespoir, le froid, la
solitude : là-bas, la vie a pris la fuite ; le rouge, la vie ; le noir,
l'épreuve ; le blanc, le deuil ; là-bas, le rire s'est
éteint La sève, le sang, la sueur, les larmes ; là-bas le
tiède s'est coagulé~»20.
Les chants caractérisent donc de nombreux commentaires qui
suivent pas à pas l'action.
V.1.4.4- Le rire
Le rire est un élément important de la dramaturgie
classique.
Le théâtre-rituel l'utilise en tant que
parole-participation pour communiquer un message. Le rire se doit donc
d'être naturel et quelle que soit sa forme, il se doit de respecter sans
modifications les intentions du public.
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