RECOMMANDATIONS
+ A l'endroit des responsables des IMF :
A l'issu de notre étude, nous avons remarqué
que, la cavalerie de crédit s'explique des fois par les besoins de
crédit ressentis par le bénéficiaire en plus de celui
déjà reçu. Sur ce, il serait plus bénéfique
aux IMF pour éradiquer ce phénomène d'octroyer des
crédits supplémentaires si nécessaire, même si le
premier crédit reçu n'est pas encore entièrement
remboursé après bien sûr une étude approfondie du
dossier du demandeur. Cela permettra aussi au bénéficiaire de
profiter de l'opportunité qui s'est présentée à lui
à cet effet.
De plus, il serait profitable que les différentes IMF
renforcent la collaboration entre elles d'une part, et d'autre part entre elles
et les autres IMF du pays à travers l'APIM. Cette étroite
collaboration leur permettra d'une part d'atténuer les effets
néfastes de la concurrence (celle-ci leur est en général
profitable) et d'autre part, d'obtenir des financements collectifs sous forme
de prêts des bailleurs de fonds pour l'exécution des projets
sociaux.
Il est justement impérieux que des projets sociaux
notamment les projets de lutte contre certaines maladies, la construction des
établissements tant scolaires que d'alphabétisation ou des
projets de sensibilisation sur des maux qui minent la société
(excision, mariages précoces, etc.) soient initiés par les IMF.
Ces projets peuvent être financés par d'éventuels surplus
issus des bénéfices réalisés par ces IMF ou par les
bailleurs de fonds. C'est d'ailleurs l'absence ou l'insuffisance de ces actions
sociales qui crée la confusion entre les IMF et les usuriers, ces
derniers s'enrichissant sur le dos des populations pauvres sans aucune
assistance de leur part.
Il faut aussi dire que certains adhérents se trouvent
parfois confrontés à certains problèmes qui les paralysent
totalement dans leurs activités. Il faut que
dans des cas pareils, les IMF étudient leurs cas et leurs
proposent de nouveaux plans de relance de leurs activités.
L'assouplissement des conditions d'octroie des crédits
peut aussi encourager la population à en demander davantage. Si
nécessaire, faut-il encore que le montant du dépôt
préalablement demandé dans le compte du client soit revu à
la baisse. Toutefois il est important que l'étude des dossiers de
demande des crédits soit faite minutieusement.
Il serait aussi intéressant que les IMF proposent si
possible des services de crédit comparables au « prêt
islamique » en France ou en Grande-Bretagne. En effet, concernant les
prêts pour l'acquisition de biens immobiliers par exemple, le «
prêt islamique » consiste donc à ce que
l'établissement du crédit intervienne en qualité de
premier acheteur et de revendeur à l'égard du client. La banque
achète le bien, puis le revend à son client moyennant une marge
bénéficiaire convenue entre les deux parties. Il serait aussi
intéressant que les IMF achètent des marchandises ou même
d'autres biens pour les revendre aux clients selon leurs besoins
préalablement exprimés. Cela permettrait de contourner le
problème de l'intérêt.
Il faut enfin que les IMF initient des études de terrain
pour cerner les réalités des choses auprès des populations
bénéficiaires de leurs services.
+ A l'endroit des populations :
D'abord, à travers les divers entretiens avec les
différents acteurs, nous avons remarqué que la femme,
malgré les diverses charges familiales qui sont la siennes, reste
souvent sous le joug de son mari. Ainsi, il faut que les gardiens des us et
coutumes d'une part et les autorités religieuses d'autre part renforcent
le pouvoir de la femme vue les responsabilités qui lui sont
attribuées et par là, lui permettent de s'auto-promouvoir
économiquement et culturellement (scolarisation de la jeune fille ou
alphabétisation de la femme par exemple).
Ensuite, il faut que les populations brisent le carcan
religieux qui les empêche de demander du crédit et le fassent
effectivement. Rappelons que le crédit est un puissant vecteur
d'augmentation du chiffre d'affaire des individus et par là, il leur
permet d'augmenter leurs revenus. Toutefois, ils peuvent de manière
consensuelle demander des prêts sans intérêt (ce qui parait
difficile) ou même avec des taux d'intérêt très
faibles.
Il est aussi important que les populations diversifient leurs
secteurs d'activité. « Il n'y a pas de sot métier »
dit-on souvent. Ce qui est plus important, c'est de savoir bien gérer
les activités. Cela peut aussi être l'une des solutions au
problème de la mévente.
Enfin, il serait profitable aux populations elles-mêmes
de dévoiler le vrai objet du crédit qu'elles demandent. En effet,
la connaissance du vrai objet du crédit à octroyer permet aux
mutuelles d'octroyer des crédits convenables à leurs objets. Cela
peut les aider à mieux gérer ces crédits et à en
profiter au maximum.
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