PREMIERE PARTIE :
CADRE THEORIQUE ET CONCEPTUEL
DE LA RECHERCHE
CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE DE LA RECHERCHE
I.1- JUSTIFICATION
Depuis la période coloniale jusqu'aux
indépendances, le continent africain est considéré comme
un continent pauvre du fait des revenus « minables » de ses
populations et de leur niveau de vie très bas. Ainsi, l'analyse
classique de la pauvreté se focalise uniquement sur ces critères
et propose comme principale solution de la pauvreté, la croissance
économique au niveau des Etats. Ces tentatives de croissance
économiques n'ont guère amélioré les conditions de
vie des populations. Il y a presque quarante (40) ans, Furtado C.
écrivait que la théorie du développement explique dans une
perspective macro-économique, les causes et les mécanismes de
l'augmentation persistante de la productivité du facteur travail et ses
répercutions dans l'organisation de la production et dans la forme
comment est distribué et utilisé le produit social.6
Il y distingue d'un côté le plan des « formations abstraites
» de l'analyse de la croissance avec leurs modèles et leurs
variables quantifiables, et de l'autre côté le plan historique de
l'étude critique. Mais c'est à ce dernier qu'il attribue
l'importance décisive. La faillite des expériences de
développement post indépendance en Afrique, notamment pendant ces
quatre dernières décennies est certainement due à la
conjonction de facteurs exogènes aussi bien qu'endogènes. Le
crédit des théories hétérodoxes du
développement (qui préconisent la maximisation du facteur travail
sans tenir compte du capital humain) en a également pâti, dans la
mesure où elles ont souffert, pourrait-on presque dire, du
péché « d'abstraction » dont elles accusent aujourd'hui
si souvent les théories néoclassiques. Ainsi, à partir des
années 1980, une nouvelle vision plus
6 Furtado C., Desenvolvimento et subdesenvolvimento,
Rio, Fundo de Cultura, 1961.
dynamique commençait à gagner du terrain : c'est
la prise en compte des inégalités d'accès aux ressources
et de l'irrégularité des revenus des populations.
Progressivement, les Etats africains adoptent les uns après les autres
de nouvelles politiques de développement qui prennent en compte l'action
des micros financements dans la lutte contre la pauvreté. Du
développement administratif ou << Top down », on passe
à un développement participatif ou concerté. Des
chercheurs se sont beaucoup investis dans le domaine de ce nouveau type de
développement et les résultats ont été
satisfaisants. En effet, la participation des populations pauvres à leur
propre développement à travers des stratégies multiples
(dont la microfinance) a permis de relever leur niveau de vie et de
réduire sensiblement la pauvreté. La microfinance s'est peu
à peu taillé une place de choix dans le contexte global du
développement. Elle a commercialement prouvé son
intérêt pour les populations et les économies en soutenant
des taux de croissance importants sur de longues périodes (souvent
près de 30% par an). Elle est aussi considérée comme un
outil de taille pour atteindre les objectifs du millénaire pour le
développement (OMD).
De plus, le constat général est que
l'économie sociale c'est-à-dire une économie qui d'une
part tient compte des réalités du milieu d'étude et
d'autre part mobilise les ressources de ce milieu notamment le capital humain
pour son propre développement ; a proposé des alternatives
intéressantes pour le développement de l'Afrique. En effet, les
concepts comme indicateur du développement humain durable,
développement participatif ou développement à la base sont
introduits dans l'économie générale et la privation de
plusieurs secteurs économiques dans les pays
sous-développés ou en voie de développement devient une
exigence des organismes financiers internationaux (le FMI et la Banque
Mondiale). C'est tous ces constats qui nous ont poussé à choisir
comme thème de notre mémoire, << La microfinance
et sa contribution dans l'amélioration des conditions de
vie des adhérents au Togo : cas de la préfecture de Tchaoudjo.
»
Vu l'actualité de notre thème, notre
étude peut aider à l'amélioration des stratégies
d'approche des Systèmes Financiers Décentralisés (SFD)
notamment les IMF. Elle pourra également leur proposer de nouvelles
orientations pour atteindre leurs objectifs et s'inscrire dans la perspective
du processus de mondialisation des relations économiques.
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