4.5. Mesure de l'impact du CEF
4.5.1. Impact Social
Le CEF à Akonolinga a un impact positif sur
l'organisation sociale et le renforcement de la solidarité. Grâce
au CEF, ADEAC a organisé les femmes pour qu'elles puissent discuter de
leurs problèmes. Cette organisation est rendue possible grâce
à la création en 2006 d'une cellule féminine dans les
zones de Mvan, Ndibidjeng, Ndéllé et Ondeck ayant pour objectifs
d'aider les femmes à développer les AGR au sein de leurs
ménages. En effet, selon les responsables de l'ADEAC, lors de la
présentation du CEF au Nord Cameroun, les présentateurs ont
montré que le regroupement des femmes au Nord a permis à ces
dernières de résoudre certains problèmes (scolarité
des enfants, nutrition etc) de leurs ménages. C'est grâce à
cette présentation qu'ils ont eu l'idée de regrouper les femmes
de leur zone d'intervention. En vue de réduire la
pénibilité du travail et constituer une main d'oeuvre permanente,
le CEF a favorisé la création des groupes d'entraide au sein des
communautés. L'aide apportée à chacun ne se limite pas aux
activités des champs car selon eux en cas de problème ils ont
d'abord recourt à un membre du groupe ou de la caisse. Par exemple
certains paysans permutent les tours de travail en fonction des
activités culturales. Cette attitude renforce la solidarité au
sein des communautés.
4.5.2. Impact Technique
Après les formations, le CEF a eu un impact positif sur
les techniques de production des paysans. Soixante dix pourcent des paysans
formés sur le CEF affirment respecter le calendrier de lutte contre les
capsides et la pourriture brune puisque avant ils pulvérisaient au
hasard sans tenir compte des périodes de vulnérabilité
(Juillet-Août) des insectes (mirides, capsides). Le CEF a favorisé
l'introduction des cultures maraîchères qui n'étaient pas
encore pratiquées. Les paysans adoptent les cultures pures même si
sur une même parcelle il y a plusieurs cultures, chaque culture est
répartie en sole. Les paysans aujourd'hui savent qu'ils peuvent eux
mêmes produire leurs propres semences car le CEF a formé des
paysans sur la création des champs semenciers de maïs, plantain,
macabo et manioc. Les paysans formés maîtrisent surtout la
multiplication des rejets de plantain. Soixante quinze pourcent des paysans
estiment qu'ils s'organisent mieux dans leurs travaux champêtres et
respectent de plus en plus les écartements entre les plantes puisque
avant ils semaient au hasard.
4.5.3. Impact économique
La sensibilisation des paysans quant à l'importance de
l'épargne constitue un avantage en ce qui concerne le
développement des institutions de micro finance dans les villages. Car
ADEAC précise que le montant d'épargne annuel est passé de
5000 FCFA à 6000 FCFA entre 2005 et 2007. Grâce au CEF, les
paysans ont déjà pris l'habitude de répartir leurs revenus
entre les dépenses du ménage (65% des paysans considèrent
la santé, l'éducation et la nutrition comme étant les
dépenses prioritaires de leurs ménages). A partir des
données de l'enquête, nous avons considéré la
répartition moyenne du revenu des paysans pour une vision
générale de la répartition du revenu dans la zone
d'étude (tableau 18)
Tableau 18. Répartition du revenu disponible entre
les dépenses au sein du ménage.
Sources de dépenses Montant (FCFA) Pourcentages (%)
Scolarité 219774 24
Santé 84906 9
Nutrition 208302 23
Habitat 187778 21
Réinvestissement en champ 169812 19
Epargne 7835 1
Autres 32302 3
Total 910709 100
L'éducation, la santé et la nutrition sont les
charges qui absorbent la grande partie du revenu (environ 56 %). En effet, les
enfants fréquentent en ville et les parents doivent en plus de payer des
frais de scolarité, louer une maison ou une chambre, ravitailler les
enfants en vivres.
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