2.2.6. Le diagnostic de l'exploitation
Un diagnostic est un jugement porté sur une situation
à partir de l'analyse d'indicateurs ou de paramètres
(Lavigne-Delville et Wybrecht, 2002). Pour Djomo (2007), élaborer un
diagnostic c'est « identifier et apprécier les forces et faiblesses
d'une exploitation et en rechercher les causes ». Boukassa (2003) pense
que le diagnostic repose sur un système de collecte d'informations.
Toute intervention en milieu rural repose sur une analyse explicite ou
implicite de la situation qui permet d'identifier des facteurs
défavorables et de proposer des actions modifiant ces facteurs
(LavigneDelville et Wybrecht, 2002). Selon Havard et al. (2001) le
diagnostic du fonctionnement des exploitations est une nouvelle approche
testée en Afrique. Ainsi, les mêmes auteurs pensent que le
diagnostic est un outil préalable à un conseil ou à un
suivi d'exploitation.
2.2.7. Le concept d'évaluation
Evaluer, c'est mesurer ou estimer l'efficacité d'un
programme, l'efficience des moyens mis en oeuvre et l'impact des pratiques ou
activités de ce programme. Selon Halley al.,(2006),
l'évaluation est une appréciation objective et
systématique d'un projet, d'un programme ou d'une politique, en cours ou
terminé, de sa conception, de sa mise en oeuvre et de ses
résultats. Les mêmes auteurs poursuivent en précisant que
le but de l'évaluation est de déterminer la pertinence et
l'accomplissement des objectifs, l'efficience en matière de
développement, l'efficacité, l'impact et la durabilité.
Ils soulignent que le terme « évaluation désigne
également un processus aussi systématique et objectif que
possible par lequel on détermine la valeur et la portée d'une
action de développement projetée, en cours ou achevée
». Misté (2008), souligne que a Une évaluation devrait
fournir des informations crédibles et utiles permettant
d'intégrer les leçons de l'expérience dans le processus de
décision des bénéficiaires et des bailleurs de fonds
».
Selon Fouda (1998), l'évaluation est une attitude
permanente de questionnement, une attitude critique d'analyse, une dynamique,
un outil de gestion, un temps d'arrêt pour réfléchir et
faire le bilan. Ainsi, l'évaluation consiste en un rapprochement des
objectifs prévisionnels aux réalisations par la mesure des
écarts et une identification des obstacles ayant empêché la
réalisation des objectifs prévisionnels. Le même auteur
précise que bien que souvent perçue comme un contrôle suivi
de sanction, l'évaluation a une dimension pédagogique qui
conditionne l'apprentissage de leçon et le choix des orientations
futures. Or Girardin (2007) pense plutôt que l'évaluation n'est
pas un contrôle. Car selon le même auteur, un contrôle est
une vérification de l'application d'un règlement, du respect des
cahiers de charges ou de justification d'une subvention.
Patton (1982), précise que le concept
d'évaluation avait été initié en 1960 par les
bailleurs de fonds américains en vue de s'assurer l'utilisation efficace
et efficiente des fonds investis dans les projets de développement. Afin
de mieux apprécier une évaluation, il est important de
préciser les indicateurs ou critères d'évaluation (Patton,
1982, Fouda, 1998 et Girardin, 2007). Pour Girardin (2007), un indicateur est
« une variable qui fournit des renseignements au sujet d'un
système complexe en vue de faciliter sa compréhension aux
utilisateurs de sorte qu'ils puissent prendre des décisions
appropriées qui mènent à la réalisation des
objectifs ». Fouda (1998), indique que les critères
d'évaluation des projets et des programmes couramment utilisés
sont :
- l'efficacité qui consiste à comparer les
objectifs aux résultats ;
- l'efficience qui permet de mesurer les ressources
utilisées pour la réalisation des objectifs. C'est
l'analyse coût-bénéfice ;
- l'impact qui relève d'un ensemble d'effets sur
l'environnement au sens large (technique,
économique, social, culturel, écologique etc....)
;
- la viabilité qui réfère à une
estimation des chances de survie c'est-à-dire la capacité de
poursuivre
les activités ou les actions ;
- la participation des bénéficiaires qui
représente l'implication de ces derniers et leur appropriation
de la stratégie d'intervention.
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