WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Politique monétaire et croissance économique en zone CEMAC: une évaluation empirique en données de panel

( Télécharger le fichier original )
par SIMONYANNICK FOUDA EKOBENA
Université de Yaoundé II - DEA / Master 2 2010
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

2-2) L'apport de la nouvelle école classique (NEC)

Les clivages entre Friedman et les économistes de la nouvelle école classique portent essentiellement sur la modélisation des anticipations : anticipations adaptives pour le premier ; rationnelles pour les seconds. En conséquence, si Friedman admet que les politiques d'expansion monétaire peuvent avoir un effet transitoire sur l'activité économique et l'emploi, les économistes de la NEC considèrent de manière plus radicale que les effets inflationnistes d'une politique monétaire expansive sont immédiatement anticipés par les agents et sont sans effet même à court terme (courbe de Phillips verticale à court terme).

Les différences entre Friedman et Hayeck sont plus importantes. Elles portent sur deux points essentiels : l'analyse du rôle de la monnaie et les recommandations en matière de politique économique. Friedman adhère globalement à la vision dichotomique (sphère monétaire/sphère réelle) de la TQM : la création monétaire est considérée comme neutre dans le long terme. Inversement, Hayeck soutient que la création de monnaie peut avoir des effets durables sur l'activité économique : elle entraîne une distorsion des prix relatifs et induit une allocation sous-optimale des ressources qui aura des effets irréversibles. Si les deux auteurs sont favorables à la politique monétaire neutre, ils s'opposent quant aux moyens à mettre en oeuvre pour atteindre cet objectif. Friedman recommande une progression stable de la masse monétaire (règle du K%) en relation avec l'évolution de la croissance économique réelle. Hayeck propose quant à lui de supprimer le monopole de la Banque Centrale et de soumettre la création monétaire de monnaie aux lois du marché (concurrence entre monnaies privées). On peut aussi noté que Friedman s'est prononcé pour système de change flexible, alors que Hayeck est plutôt favorable à un système de change fixe.

Si la NEC (Lucas, Barro, Sargent, Wallace) reprend à son compte les hypothèses monétaristes, (prix flexibles, économie à équilibre, chômage naturel, neutralité de la monnaie), elle n'en constitue pas moins une radicalisation des thèses développées par Friedman. En effet, la NEC a pour ambition de montrer que la monnaie est neutre même à court terme renouant ainsi avec la vision dichotomique stricte des auteurs classiques ; les politiques économiques conjoncturelles restent sans effet sur l'activité réelle dès lors qu'elles sont anticipées par les agents ; les fluctuations cycliques sont la réponse optimale de l'économie à des chocs exogènes, ceci ôte toute légitimité à l'intervention étatique. Telle est en particulier la thèse développée par l'école des cycles réels (De Long, Plosser, Kydland, Prescott) ; ces auteurs aboutissent à une conclusion très originale mais bien peu réaliste quant à l'évolution de l'emploi : les fluctuations du taux de chômage sont la réponse optimale des salariés à un choc exogène.

Le modèle de Barro (1983) illustre précisément les effets d'une politique monétaire discrétionnaire. Il est supposé que les ménages déterminent le niveau du salaire nominal avant que la Banque Centrale ne fixe son offre de monnaie ; le problème qui se pose alors aux ménages est d'anticiper la décision de la Banque Centrale, puisque celle-ci va déterminer le salaire réel. Une erreur d'anticipation entraînerait soit du chômage (si le salaire réel est trop élevé) soit une perte de pouvoir d'achat (si le salaire réel s'avère trop faible). La Banque Centrale souhaite une inflation aussi faible que possible mais supérieure à celle anticipée par

les agents privés, ce qui permet de stimuler temporairement l'activité. Partant de ces hypothèses, Barro et Gordon montrent qu'en absence d'accord crédible sur une inflation nulle, le jeu des anticipations conduit à un biais inflationniste. Si l'Etat fait de « l'inflation surprise », alors les agents s'attendent à la déflation. Une telle politique discrétionnaire permet certes de faire baisser le chômage à court terme, mais génère une perte de crédibilité à long terme : les agents ayant été trompés une fois anticiperont à l'avenir une forte inflation. Les politiques discrétionnaires se heurtent à ce que les nouveaux classiques dénomment « l'incohérence temporelle des politiques optimales» : une politique qui est optimale en t1 (faire de l'inflation surprise) ne l'est plus aux périodes suivantes compte tenu des anticipations rationnelles des agents.

Les politiques discrétionnaires étant prise en défaut, pour les nouveaux classiques, les gouvernements doivent asseoir leur politique économique sur des règles et renoncer à toute velléité de relance. Deux types de règles sont généralement distingués : en premier lieu les règles de comportement, il s'agit d'acquérir auprès des agents une « bonne réputation » par exemple en matière de lutte contre l'inflation. Pour ce faire, le gouvernement peut importer la crédibilité en s'arrimant à une zone de changes fixes menée par une monnaie forte ; le gouvernement peut aussi crédibiliser son comportement en fondant sa réputation sur une personnalité conservatrice, Rogoff (1985) estime ainsi qu'il faut nommer à la tête de la Banque Centrale un conservateur ayant une préférence pour l'inflation inférieure à la moyenne nationale. En deuxième lieu, on distingue les règles de droit : pour rendre crédible son action, le gouvernement doit se « lier les mains » juridiquement, il s'agit de rendre indépendantes les Banques Centrales du pouvoir politique, afin d'éviter notamment le financement monétaire du déficit budgétaire.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams