4.4. PRATIQUES CONTRE LE PALUDISME
28% des ménages ont de bonnes pratiques
intéressant toutes les activités de lutte contre le paludisme. Ce
résultat est superposable à celui de Kiniffo et Coll.
observé en 2000 au Bénin.
4.4.1. Disponibilité et utilisation des MII
29,75% des ménages ne possèdent pas de MII, et
la couverture opérationnelle en MII est de 35,29% ; superposable
à la couverture opérationnelle de la R.D. Congo en MII laquelle
est de 34% (Flaxman A et coll., 2009).
La nuit qui a précédé l'enquête,
232 (25,58%) des enfants de moins de 5 ans avaient dormi sous la MII, mais
seulement 146 (16,09%) y dorment régulièrement. Ce
résultat est superposable à celui de l'EDS-RDC 2007 qui fait
état de 26% en ce qui concerne l'utilisation de toutes moustiquaires
confondues, mais lui est supérieur quand l'on considère seulement
les MII ; la proportion présentée par l'EDS-RDC 2007 étant
de 11%. 33/70 femmes enceintes (47,14%) avaient dormi sous la MII la nuit qui a
précédé l'enquête, proportion largement
supérieure à celles présentées dans l'EDS-RDC 2007
où elles sont de 19% ; tous types de moustiquaires confondus. Dans une
étude menée au Sénégal, le taux d'utilisation des
moustiquaires imprégnées par les femmes enceintes et les enfants
de moins de cinq ans a été respectivement de 14,9 et 11,4 %
(Ndour C.T. et Coll, 2006).
La possession des MII n'est pas significativement
associée ni avec la source d'information (tableau IX), ni avec le niveau
d'études des femmes dans les ménages (tableau XI), ni même
avec le sexe des chefs de ménages (tableau XII). Par contre, cette
association est significative avec la profession des chefs de ménages
(tableau XIII), et avec la présence des femmes enceintes (XIV).
4.4.2. Traitement précoce et efficace du paludisme
simple.
20,07% des enfants dans les ménages avaient fait la
fièvre au cours des trois mois ayant précédé
l'enquête. Parmi ces enfants, 86,26% ont reçu leur premier
traitement antipaludéen au plus tard le lendemain du jour du
début de la fièvre. Seulement 3,85% de ces enfants avaient
été traités avec l'ACT ; les médicaments qui ont
été les plus prescrits étaient dans l'ordre : la quinine
(57,69%), le Malaxin (36,81%) ; la S.P fermant la marche (1,65%). La quinine a
été la plus prescrite dans les services de santé, tandis
que le
Malaxin et exclusivement l'ACT, à la maison. La
prescription quasi-inexistante de l'ACT par les services de santé de la
ZS Kisanga maintient cette dernière très loin de l'objectif de
processus qui est de couvrir 80% de la population à risque de cette
intervention d'ici fin 2011 (PNLP, 2007).
La prévalence relativement faible du paludisme chez
l'enfant de moins de 5 ans par rapport à la prévalence nationale
qui avait été de 30,8% en 2007 selon l'EDS-RDC serait due au fait
de la saison sèche durant laquelle l'étude a été
effectuée, et qui était en cours depuis près de trois
mois. La proportion des enfants précocement pris en charge du point de
vue thérapeutique au niveau national est beaucoup plus bas (23,3%), la
quinine demeure le médicament le plus prescrit (69,10%), l'ACT
n'étant prescrite que chez 5,15% des cas. Dans 376 ménages, on
n'a jamais été traité à l'ACT pour raisons
suivantes : ce médicament n'a jamais été prescrit à
quelqu'un (73,14%) ; pas d'argent pour l'acheter (6,12%) et refus de le prendre
à cause de ses effets secondaires (20,74%).
Il est capital que le traitement antipaludéen soit mis
en marche le plus précocement possible non seulement dans
l'intérêt de l'individu malade, de sa famille, mais aussi dans
l'intérêt de la communauté entière, car l'individu
parasité constitue un réservoir permanent de plasmodium pouvant
pérenniser le cycle de paludisme. Bruce - Chwatt dans une étude
publiée en 1981, postule que les antipaludéens contribuent
à la réduction de la transmission du paludisme par leur effet sur
l'état infestant du moustique. Ceci est rendu possible par leur action
directe sur les gamétocytes, étape infectante retrouvée
dans l'infestation humaine (effet gametocytocide) ou, quand le
médicament est absorbé dans le repas sanguin du moustique, il a
un effet sur le développement du parasite au sein-même de
l'insecte (effet sporonticide).
Enfin, selon le protocole de prise en charge du paludisme
simple proposé par l'OMS et adopté par la RD Congo, le
médicament de première intention est l'ACT, la quinine
étant réservée au traitement de deuxième ligne et
pour le paludisme grave. L'utilisation abusive de la quinine pourrait induire
une résistance du parasite à cette molécule (PNLP,
2007).
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