4.4.3. Assainissement péri et intradomiciliaire
Les gîtes larvaires des moustiques ne sont pas toujours
bien connus des populations et sont très souvent confondus avec les
lieux de repos des moustiques adultes, ainsi justifiaient Doannio J.M.C et
Coll. en 2004, l'insuffisance des pratiques
d'assainissement du milieu intra et péri domiciliaire
en vue de lutter contre la reproduction des moustiques. La faible participation
à l'assainissement intra et péri domiciliaire (14%)
observée dans notre étude est cependant supérieure
à celle présentée par Kiniffo et Coll en 2000 qui est de
1,7 % ; leur résultat étant très proche de la proportion
de 2,1 % observée par Quenum et coll. dans une étude menée
en 1995.
Paradoxalement, la participation aux activités
communautaires d'assainissement est associée avec le séjour de
courte durée dans le quartier : les ménages séjournant
dans le quartier depuis plus de 12 mois participent moins aux activités
communautaires d'assainissement (tableau XV). Cette association
suggérerait le manque d'autorité dans le chef des
autorités politicoadministratives sensées organiser la population
pour des activités d'intérêt communautaire, et par fois
à recourir à des mesures coercitives en cas de
résistance.
4.4.4. Traitement préventif intermittent
62% des femmes ont reçu à titre
préventif, un antipaludéen au cours de leur dernière
grossesse ; parmi elles, seulement 25,63% étaient traitées
à la SP, et 6,14% représentant 4% de toutes les femmes enceintes
en ont reçu 2 doses.
La moyenne nationale (53%) est plus basse pour le traitement
préventif antipaludéen, mais supérieure en ce qui concerne
le TPI à la première dose (23,2%) et à la deuxième
dose (9,1%), selon EDS-RDC 2007.
« Le TPI utilisant la SP pendant la grossesse a
prouvé son efficacité dans la réduction de la
prévalence du paludisme, de l'anémie et du bas poids de la
naissance mais ceci est trop souvent largement ignoré par les
communautés locales, et pas suffisamment disponible ou utilisé
» (JE Parise et coll., 1998).
35 Chapitre 5. CONCLUSION ET
RECOMMANDATIONS
La présente étude menée dans 447
ménages, a relevé que d'une manière
générale, 58% des ménages ont de bonnes connaissances, 71%
ont de bonnes attitudes, et seulement 28% ont de bonnes pratiques en
matière d'activités de lutte contre le paludisme ; ce qui est
encore très loin des objectifs de processus que s'est fixés le
PNLP pour l'an 2011, ceux de couvrir 80% de la population à risque des
différentes interventions de lutte contre le paludisme. Il existe une
association significative entre les bonnes connaissances et les informations
venant de l'IT ou des RECO ; par contre, cette association n'est pas
significative avec le niveau d'études des interviewées. La
possession des MII n'est associée ni avec la source d'information, ni
avec le niveau d'études des femmes dans les ménages, ni
méme avec le sexe des chefs de ménages d'une manière
significative. Par contre, cette association est significative avec la
profession des chefs de ménages, et avec la présence des femmes
enceintes. Par ailleurs, les prestataires des soins n'observent pas la
politique nationale en matière de traitement du paludisme simple
à l'ACT ; ils prescrivent en effet, la quinine et des médicaments
autres que l'ACT. La connaissance conditionnant l'attitude et la pratique, il
s'avère crucial de renforcer les capacités des prestataires en
politique nationale de lutte contre le paludisme, et aussi d'intensifier
l'éducation sanitaire dans toutes les couches de la population.
RECOMMANDATIONS
Au terme de cette étude, il est opportun pour nous de
formuler aux uns et aux autres, les suggestions suivantes :
1. Au Ministère de Santé Publique: de discuter
avec le Ministère de l'Education, l'opportunité d'insérer
dans les différents programmes d'enseignement, des plages sur
l'éducation sanitaire. En effet, vu le poids du paludisme sur la
santé de la communauté, il ne serait pas incohérent
d'introduire ce programme dès l'école primaire, afin d'atteindre
une masse critique capable de changer des comportements et d'éduquer les
autres membres de leur communauté.
2. A l'Equipe Cadre de la ZS Kisanga (ECZ)
- De redynamiser les activités promotionnelles dans les
AS, et d'élaborer des messages de communication pour le changement de
comportements clairs adaptés aux réalités locales des AS
et orientés vers la lutte contre le paludisme à base
communautaire.
- De mettre au point un plan de lutte en collaboration avec la
communauté, et parallèlement, adopter des méthodes
d'évaluation des réactions communautaires aux messages de
santé.
- De renforcer les capacités des prestataires de l'HGR et
des CS en matière des stratégies de lutte contre le paludisme
adoptées par le PNLP
- De faire un plaidoyer auprès de ses partenaires en vue
de disponibiliser des ACT dans les formations sanitaires et le reste de la
ZS
3. Aux autorités politico-administratives de soutenir
les professionnels de santé dans leurs démarches auprès de
la communauté, dans le cadre d'éducation sanitaire et de
mobilisation sociale pour la santé
4. « A tout un chacun d'user donc de cette arme qui est
des plus pertinentes en santé publique ; l'éducation pour la
santé, afin de contribuer à la diminution de la souffrance dans
la communauté par le changement des comportements négatifs en
comportements favorables à la santé. »
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