5.1.4. Interprétation de l'hypothèse de
recherche 4
Notre quatrième hypothèse de recherche avait
pour but de vérifier s'il existe une corrélation entre
l'influence des membres de l'outgroup et l'attitude de l'adolescent baleng
vis-à-vis de sa langue maternelle. Il s'est agit de voir dans quelle
mesure la présence ou les réactions de ceux qui n'ont pas la
même LM que l'adolescent baleng pourraient influencer ses attitudes
vis-à-vis de sa langue. L'indice de corrélation de
Pearson montre qu'il y a une forte corrélation entre l'influence des
membres de l'outgroup et les attitudes de l'adolescent baleng vis-à-vis
de sa langue maternelle. C'est-à-dire que ou avec un coefficient de détermination 0,66
indiquant une proportion de variabilité commune de 66% entre ces
deux variables.
Par ailleurs, les résultats de l'analyse descriptive
relèvent d'après les tableaux 31 et 32 que les sujets
évitent d'employer leur langue maternelle dans les espaces publics. Ceci
dans le but d'éviter les moqueries des autres. Il s'agit ainsi pour ces
adolescents d'une façon de s'intégrer dans le groupe majoritaire
sans se faire distinguer des autres à travers leur LM, en adoptant ainsi
la langue de la majorité démographique qui est le
français. Gardner (2001) a parlé de la motivation
« intégrative » pour traduire le comportement de
l'individu qui parle une langue dans le but de pouvoir s'intégrer,
à un degré plus ou moins prononcé, à divers aspects
culturels du groupe parlant la langue en question.
Cette attitude de peur et de honte ne donnant ainsi aucune
occasion à l'adolescent de s'exercer dans sa langue d'origine en dehors
du milieu familial. Ces réactions leurs conduisant ainsi à avoir
une perception négative de leur LM et une démotivation à
l'apprendre et à la parler. Asch (1955) a conclut à partir de
ses travaux que la conformité est le résultat d'un besoin de
repérage chez l'individu. Car, il s'efforce d'être en harmonie
avec les autres comportements et croyances auxquels il est confronté.
D'après le processus de conformité, l'individu
peut se conformer soit parce qu'il croit que le groupe possède la
meilleure information, soit parce que les normes du groupe sont contraignantes.
L'individu peut ainsi préférer la langue française parce
qu'il pense qu'elle est meilleure par rapport à sa LM.
Cette influence reflète une faible vitalité
ethnolinguistique du groupe du sujet. Le groupe ayant un faible degré de
vitalité ethnolinguistique, selon le construit théorique de Giles
et al. (1977) aurait tendance à cesser graduellement d'utiliser la
langue et à s'intégrer culturellement dans un ou
différents groupes dominants.
Ces propos mettent fin à la discussion entourant les
résultats obtenus dans la présente étude. Par ailleurs, en
nous appuyant sur ces résultats, nous nous proposons de faire quelques
suggestions à l'endroit des parents, de la communauté baleng et
des pouvoirs publics.
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