Contexte
Motivation
Perception :
- de la valeur d'une activité ;
- de sa compétence à l'accomplir ;
- de la contrôlabilité.
Choix
Indicateurs
Engagement cognitif
Persévérance
Performance
Source : Bernaus, 1992
La motivation ou démotivation se produit en interaction
avec le contexte. Les individus ne sont pas motivés ou
démotivés in abstracto. Pour que l'individu soit motivé il
faut susciter sa curiosité et son intérêt pour
l'activité. Ces facteurs sont essentiels pour développer la
motivation, et des attitudes positives envers l'activité. En plus,
l'individu doit percevoir la valeur d'une activité et aussi être
conscient qu'il peut l'accomplir, parce qu'il est compétent et peut la
contrôler par lui-même ou en collaboration avec le groupe.
L'intérêt ou la motivation des individus pour accomplir les
activités va se manifester à travers leur engagement cognitif et
leur persévérance au travail, qui vont contribuer à aller
jusqu'au bout dans leur performance.
Si le contexte crée une dynamique positive chez
l'individu, celui-ci percevra la valeur du travail à accomplir,
s'estimera capable de réussir et aura le sentiment de contrôler
cette situation. Ces perceptions suscitant chez lui une forte motivation, il
choisira de s'engager sur le plan cognitif dans l'accomplissement de cette
activité en utilisant des techniques et des connaissances
appropriées et persévérera jusqu'à ce qu'il ait
atteint l'objectif qu'il s'est fixé. Son engagement cognitif et la
persévérance lui permettront de réaliser une bonne
performance.
Lorsque l'individu réagit de façon positive
à un événement, Viau parle d'une dynamique fonctionnelle,
c'est à dire d'une dynamique dans laquelle les perceptions qu'un
individu a de lui-même influencent favorablement sa motivation et ses
attitudes et l'amènent à choisir de s'engager cognitivement dans
une activité et à persévérer. Lorsqu'il
réagit de façon négative, on parle plutôt d'une
dynamique dysfonctionnelle, puisque les perceptions de l'individu influencent
négativement sa motivation et ses attitudes et l'amènent à
choisir de ne pas s'engager dans une activité. Cette dynamique
motivationnelle devrait être connue par les spécialistes qui
désirent améliorer la motivation des individus.
2.2.2.4. Motivation et apprentissage d'une langue: la
théorie de R. Gardner
La première théorie psychosociale dans
l'apprentissage des langues a été formulée par Gardner et
ses associés. Gardner et Lambert ont été les premiers
à proposer en 1959 un modèle qui identifie le rôle des
attitudes et de la motivation dans l'acquisition et le maintient de la langue.
Bien que ce modèle ait subi plusieurs changements au fils des
années, il existe une similitude entre les versions
précédentes (Gardner & Lambert, 1959; Gardner, 1985) et les
nouvelles versions (Gardner, 2000, 2001).
La variable de motivation selon ce modèle est
constituée de trois éléments :
a) l'effort consacré à
apprendre la langue;
b) le désir d'atteindre un but et
enfin,
c) le plaisir d'apprendre.
Dans ce sens, Gardner fait référence à
l'orientation chez l'apprenant. Il identifie deux formes d'orientation :
une «orientation intégrative » et une
«orientation instrumentale » (Gardner,
2001). L'orientation intégrative renvoie à un désir
chez l'apprenant de connaître la culture de la communauté de
langue cible ou de s'approcher d'elle. À l'opposé l'orientation
instrumentale réfère à un besoin chez l'apprenant
d'apprendre la langue dans un but pragmatique. Selon Gardner, ces orientations
font partie du processus d'apprentissage chez l'apprenant d'une langue seconde.
Toutefois, précise-t-il, l'apprenant qui a une orientation
intégrative c'est celui qui désire le plus apprendre la langue,
il a des attitudes positives envers le contexte d'apprentissage et fait plus
d'effort pour apprendre cette langue (Gardner, 1985, 2001). Les attitudes
envers le contexte d'apprentissage impliquent des attitudes envers
différents aspects de la situation d'apprentissage. Ces attitudes seront
positives ou négatives selon les individus et selon le contexte
d'apprentissage.
Par ailleurs, le modèle de Gardner (2001), regroupe
d'autres variables et facteurs qui peuvent être aussi liées
à la motivation. Toutefois, l'«integrativeness » et
les attitudes envers la situation d'apprentissage sont les deux piliers de la
motivation, et c'est cette motivation qui contribue à déterminer
la performance linguistique. Ceci explique donc, l'interdépendance des
trois variables constituant la motivation intégrative.
Bref, l'importance du modèle de Gardner, c'est qu'il
nous permet de prévoir par exemple l'impact des prédispositions
affectives sur la motivation et les attitudes de l'apprenant, et enfin sur son
niveau de réussite dans l'apprentissage/usage de la langue. Plusieurs
études ont montré que les attitudes exercent une influence sur la
motivation à apprendre qui, à son tour, occasionne la
réussite (Gardner, 2000). Ceci, nous amène à avancer
l'idée selon laquelle, plus l'individu a des attitudes positives, plus
élevé sera son niveau de motivation à parler la LM et
inversement.
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