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Environnement psychosocial et attitudes vis-à -vis de la langue maternelle : le cas des adolescents "balengs " de la ville de Yaoundé

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par Heritt Bertran NEMBOT TATIO
Université de Yaoundé I - Maà®trise 2007
  

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2.1.4.2. Situation de multilinguisme et comportements langagiers

Hamers et Blanc (2000) soulignent que, lorsque des individus se trouvent dans une situation de contact de plusieurs langues, la langue utilisée par tous est appelée langue majoritaire et les langues maternelles des individus langues minoritaires. Les usages langagiers peuvent être influencés par le milieu social qui reflète notamment, le prestige et la vitalité de la communauté linguistique majoritaire. Le réseau social de communication des individus peut être dominé par la langue seconde. Ces individus peuvent donc vivre des difficultés d'appartenance et d'identité. Ils peuvent même dévaloriser et rejeter leur propre langue. La langue d'origine sera maintenue si et seulement si les usages langagiers dans le milieu social et dans le milieu familial se déroulent à forte prédominance dans les langues maternelles et si seule l'école permet l'apprentissage de la langue seconde. En effet, les recherches voulant promouvoir un usage parfait des deux langues (LM et L2) dans ce contexte, semblent s'appuyer sur le modèle de Landry et Allard (1990).

2.1.4.3. « Milieux de vie »  et développement du bilinguisme chez Landry et Allard

L'intérêt que revêt le modèle de Landry et Allard réside dans le fait que ce modèle permet de saisir l'importance de l'environnement social, et plus précisément l'importance du degré de vitalité ethnolinguistique, sur le développement du bilinguisme additif (Landry & Allard, 1990). Ce modèle vise à neutraliser l'influence soustractive de la langue dominante sur la langue minoritaire par une modification de l'environnement social qui encadre les activités des membres de la communauté. Cette modification passe par la valorisation sociale de la langue en question car selon ces auteurs l'environnement social et démographique entourant les membres d'une communauté ethnolinguistique s'avère un déterminant crucial du type de bilinguisme à développer.

En fait, ce modèle est constitué de trois « milieux de vie » à savoir, le milieu familial, le milieu institutionnel et le milieu scolaire. Ces milieux représentent le réseau de l'enfant où il a contact avec la L1 et la L2. Plus particulièrement, ce modèle prédit les effets de la langue de scolarisation en fonction de la vitalité de la communauté linguistique.

Par ailleurs, ce modèle prédit que pour le groupe à Haute vitalité ethnolinguistique l'usage des deux langues sera privilégié si la L1 est largement favorisée dans le milieu familial et le milieu social puisque l'enfant est fortement scolarisé en L2. Le bilinguisme sera aussi favorisé si l'enfant peut avoir des contacts avec la L1 dans le milieu socio-institutionnel. Aussi, la scolarisation en L2 aura peu d'effets négatifs sur la compétence cognitive en L1 en raison du haut degré d'interdépendance L1/L2 (Landry & Allard, 2000).

Ces auteurs montrent aussi que lorsque le groupe a une faible vitalité ethnolinguistique, le modèle prévoit pour ce groupe une forte scolarisation en L1 et une ambiance forte en cette langue dans le milieu familial. Le modèle prédit que ces enfants qui se trouvent dans un contexte minoritaire à faible vitalité ethnolinguistique et qui sont très scolarisés en L1 et qui sont aussi régulièrement confrontés à cette langue dans le milieu familial, auront non seulement des scores de compétence langagière plus élevés en L1 que les enfants moins scolarisés en L1, mais de plus, des scores aussi élevés en L2 que ces derniers (op. cit.).

Ces recherches ont aussi démontré l'influence des réseaux sociaux individuels sur les comportements langagiers. Ainsi, Landry et Allard (1990) et Hamers et Blanc (2000) parlent du réseau individuel de contact linguistique (RICL) comme étant celui qui représente le niveau où s'actualise la majorité des expériences ethnolinguistiques de l'individu. Il consiste en toutes les occasions où les individus peuvent utiliser leur langue maternelle: dans les interactions avec les membres de leur famille, les amis, les voisins, les camarades d'école et les collègues de travail (Landry & Allard, op.cit.). Cet ensemble du RICL d'un individu est déterminé par la vitalité relative de sa communauté. C'est lui qui détermine en partie le comportement langagier de l'individu en situation de contact des langues et est également fondamental dans le maintien ou non d'une communauté linguistique.

Dans le cadre de notre recherche, il s'agit bien des contacts de l'adolescent avec les membres de sa communauté. Plus précisément il s'agit de ses rapports avec non seulement son village mais aussi avec les associations culturelles de son village. Ces rapports permettant un contact considérable du sujet avec sa LM, influencent son comportement langagier puisqu'ils donnent au sujet des occasions de parler cette langue.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus