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Environnement psychosocial et attitudes vis-à -vis de la langue maternelle : le cas des adolescents "balengs " de la ville de Yaoundé

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par Heritt Bertran NEMBOT TATIO
Université de Yaoundé I - Maà®trise 2007
  

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2.1.4.2. La notion de statut ethnolinguistique chez Giles et al. (1977)

Giles, Taylor et Bourhis (1977) ont défini la notion de statut ethnolinguistique en proposant le concept de vitalité ethnolinguistique (Jürgen, 1996). Ces auteurs définissent la vitalité ethnolinguistique (VE) comme étant un ensemble de facteurs socioculturaux qui font qu'un groupe est susceptible de se comporter comme une entité distincte et active dans ses rapports avec d'autres groupes ethniques. La V.E. est définie par trois variables structurales : 1) le statut social des groupes; 2) les variables démographiques; 3) le support institutionnel.

Le statut d'un groupe ethnolinguistique se définit en fonction du prestige social, économique, et linguistique du groupe. Il peut être estimé en considérant les facteurs comme la langue de travail dans les entreprises, la langue d'usage dans les échanges commerciaux, le niveau socio-économique des membres de la communauté.

Les variables démographiques sont celles qui reflètent le nombre des membres d'une communauté sur un territoire, la proportion relative de cette population par rapport à la population totale ou par rapport à un groupe dominant et la concentration de la population sur le territoire.

Le support institutionnel selon Giles et al. (cités par Jürgen, 1996), se mesure en fonction du degré et de l'étendue de la représentation formelle et informelle d'un groupe au sein des institutions de la société. Il peut être aussi mesuré en analysant le statut de la langue sur le plan juridique, la langue de l'affichage public, les postes occupés dans la fonction publique etc. ; ou en observant le degré d'accès à l'éducation dans la langue première, l'accès aux différents médias culturels etc. À cet effet, Jürgen (op.cit. : 64)  a aussi précisé que: « ... plus un groupe contrôle ses propres institutions ou exerce du pouvoir au sein d'organisations sociales importantes, plus élevée sera la vitalité linguistique du groupe et plus la langue sera utilisée sur les plans social et institutionnel. » Dans le même sens, Hamers et Blanc (2000 : 216) considèrent en outre que : « ...plus un groupe a de vitalité, plus il a de chances de survivre en tant que groupe distinct, avec une langue distincte; inversement, moins il fait preuve de vitalité, moins il aura de chances de survivre. »

Ainsi, il appert que la vitalité globale d'une communauté linguistique est le résultat de l'interaction des trois sortes de variables : le statut social du groupe, sa force démographique et sa représentation sur le plan institutionnel. À cet égard, Jürgen (1996) souligne que l'interaction de ces variables crée le contexte social et socio-institutionnel dans lequel s'installe la dynamique des relations intergroupes.

Plusieurs recherches empiriques se sont appuyées sur cette théorie de Giles, et al. (1977) et ont montré que les compétences langagières et le désir d'intégrer leur communauté chez les membres d'un groupe linguistique sont davantage déterminés par la vitalité de leur communauté que par les qualités personnelles des individus (Landry et Allard, 1990, 2000 ; Hamers & Blanc, 2000 ; Clément, 1984). Ainsi, les groupes ayant un faible degré de vitalité ethnolinguistique, selon le construit théorique de Giles et ses collaborateurs, auraient tendance à graduellement cesser d'utiliser la langue et à s'intégrer culturellement à un ou à différents groupes dominants. D'une manière inverse, les groupes ayant davantage de vitalité ethnolinguistique auraient tendance à maintenir l'utilisation de la langue et à demeurer une entité collective distincte et active au sein de la société.

Ces travaux s'avèrent intéressants pour notre recherche. En ce sens qu'ici on ressort le lien entre les attitudes et comportements langagiers de l'individu et des facteurs sociaux qui sont le degré de vitalité ethnolinguistique de sa communauté. Nous pouvons traduire dans notre étude la vitalité ethnolinguistique par l'expression « promotion sociale de la langue ».

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