2.1.1.2.3. Mise en oeuvre actuelle de la politique
linguistique
Des institutions officielles comme le MINEDUB, le MINESEC et
leurs inspections provinciales, départementales et d'arrondissements, le
Centre linguistique pilote et ses succursales provinciales, sont dotées
d'un personnel enseignant et administratif chargé, entre autres, de la
diffusion et du bon usage des langues officielles et langues d'enseignement que
sont le français et l'anglais, conformément aux volets a et b de
l'article 3 de la Constitution. Le budget de l'État du Cameroun
prévoit annuellement le financement de la mise en oeuvre de cette
politique du bilinguisme officiel français/anglais.
Parallèlement, le gouvernement de la République
du Cameroun, envisage théoriquement de protéger et de promouvoir
les langues nationales en introduisant l'enseignement de certaines à
l'école. Néanmoins, d'après Tadadjeu, Sadembouo et Mba
(2004), aujourd'hui une nouvelle attitude apparaît dans toutes les prises
de position publique ayant trait à la culture africaine et à
l'enseignement des langues nationales en particulier.
Au Cameroun la preuve la plus significative réside
dans le fait que la protection et la promotion des langues camerounaises sont
désormais garanties non seulement par la nouvelle Constitution et la Loi
d'Orientation de l'Éducation au Cameroun, mais aussi plus
récemment par le décret n° 2002/004 du 04 janvier 2002
réorganisant le ministère de l'éducation nationale et
créant au niveau provincial des inspections pédagogiques parmi
lesquelles celles des langues nationales et la participation officielle des
délégués provinciaux et des inspecteurs d'arrondissement
du ministère de l'éducation nationale aux stages de formations et
de recyclage des enseignants. Cependant, d'après Tadadjeu et al.
(Op.cit.) cela ne deviendra concret que lorsqu'on publiera des textes
d'application de cette loi de 1998 qui établirons officiellement
l'entrée des langues nationales dans les programmes scolaires
officielles. Cette initiative pourrait peut-être sortir les langues
camerounaises des oubliettes dans lesquelles les ont forcées les langues
coloniales depuis plus d'un siècle.
2.1.1.2.4. Le village Baleng et la langue baleng
Baleng est un village Bamiléké perché
dans les hauts plateaux montagneux de l'Ouest-Cameroun. La rivière Noun
marque sa frontière Nord avec les Bamoun. Il est séparé au
Nord-ouest par deux villages : Bapi et Baden. A l'Ouest, Bamougoum le
sépare du village Bansoa et du village Baméka. Il partage ses
frontières Sud et Est avec Bafoussam (voir annexe).
Les Balengs comme tous les Bamilékés seraient
venus de la Haute Egypte. Les principales étapes de leur
émigration sont : la plaine Tikar, et le Haut-Mbam, le pays Bamoun. Tous
n'ont pas traversé le fleuve Noun, certains sont restés dans le
pays Bamoun et se sont mélangés aux autochtones. L'histoire orale
rapporte que les Balengs, furent les premiers Bamilékés à
traverser le Noun. En témoigne sa frontière Nord actuelle
séparée par cette rivière.
Les langues bamilékés en général
présentent plusieurs similitudes avec la langue de l'Égypte
pharaonique. S'agissant de la langue baleng, elle est un dialecte
appartenant au sous-groupe linguistique Fe'fe' du nord qui
lui-même appartient à la famille des langues du Niger-congo
(Grimes, 2005).
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