CHAPITRE III
PRESENTATION DE LA ZONE D'ETUDE
Le chapitre III de notre mémoire comprend deux
sections : la première section porte sur la présentation de
la préfecture de Kankan et la deuxième présente de la
commune rurale de Koumban.
Section I : Présentation de la
préfecture de Kankan
La préfecture de Kankan est l'une des 5
préfectures de la région administrative de Kankan située
en Haute Guinée. Elle est limitée au nord par les
préfectures de Siguiri et Mandiana, au sud par Kérouané
et Kissidougou, à l'est par la préfecture de Mandiana et la
république de Côte d'ivoire et à l'ouest par la
préfecture de Kouroussa. La préfecture couvre une superficie de
19.750 Km² et, elle est comprise entre les 8°20'- 8°67 de
latitude Nord et les 9°20'- 10°67 de longitude Ouest, pour une
population estimée à 262 350 habitants (2001) dont 95. 604
hommes contre 166 746 femmes avec une densité moyenne de 13hbts/Km²
l'une des plus faibles du pays.
Cette préfecture à l'image de la région a
un relief modéré constitué de plaine et de plateaux. Les
plateaux occupent de vaste surface à Kankan, ce sont des sols
latéritiques sans assez de valeur agricole. Ils sont surmontés
dans certains endroits par des collines comme Koumban-Kourou dans la
sous-préfecture de Koumban, le mont Kanson à Tôkounou et la
chaîne de Tèdèkoun. Les plateaux se déploient sur de
vaste surface à Kankan. Il s'agit des plaines fluviales comme les
plaines de Milo. Toutefois on note l'existence de certaines plaines
inondées et fertilisées par des rivières. Les plaines de
Djènè-Madina à Tintioulen, les plaines de Tôkounou
qui sont fertiles et propices à la riziculture (DIAKITE et al,
2010).
Kankan appartient au climat soudanien
caractérisé par la division de l'année en 2 saisons de
durée à peu près égale : la saison
sèche et la saison des pluies. Les températures varient selon les
saisons, elles peuvent atteindre 40°C au mois de mars et 23°C aux
mois de Décembre et Janvier. La saison sèche est dominée
par l'harmattan, vent sec et chaud venant du désert souffle pendant 3
mois. Les précipitations sont irrégulières et mal
reparties pendant la saison pluvieuse entrainant la sécheresse
prolongée, le retard des cultures et des risques d'inondations qui
affectent sévèrement parfois les riverains des fleuves. Le
réseau hydrographique de Kankan comprend principalement les
fleuves : Sankarani, Niandan et Milo qui divise la préfecture en
deux (2) parties inégales ; prenant sa source à Beyla il
coule sur 430 km avant de se jeter dans le Niger à Sansadô. Le
Milo est navigable de Kankan à Sansadô en saison pluvieuse.
La flore est caractéristique de la savane arbustive et
herbeuse. Cette végétation est caractérisée par des
arbres à feuilles caduques et tronc rugueux. Les galeries
forestières s'étendent le long des cours d'eau. On y rencontre de
gros troncs d'arbres utiles à l'homme comme le Kobi, le
Néré, le Baobab, le Karité et d'autres espèces
végétales..... La faune est très riche et
variée ; elle se compose de gros gibiers (lions, panthères,
buffles, hyènes, phacochères...) petits gibiers (lièvres,
antilopes, rats, singes....) ; l'élevage est extensif et concerne
principalement les bovins, les ovins, les caprins et les volailles (DIAKITE et
al, 2010).
L'artisanat, de nos jours, se limite à la poterie, la
bijouterie, la cordonnerie, la forge et la sculpture ; quant à la
pèche elle est artisanale et pratiquée dans les fleuves, les
rivières et les mares avec des moyen rudimentaires. La population de
Kankan est très cosmopolite, elle est constituée au fil de
l'histoire des peuples venus d'horizons divers, attirées par le
caractère physique de la terre et plus tard par les acquis des premiers
occupants.
Les premiers habitants de Kankan furent successivement des
Korogba et les Bamanan animistes dont on a peu d'information. Plus tard les
Condé de Gbéredou, de Kouroulaminin et de Toron, les Kourouma de
Sabadou et les Peulhs de Wassoulou s'y sont installés. (Batchily et al,
2009).
Selon la tradition, les Condé ont fondé une
vaste province englobant le Gbéredou et le Kouroulaminin. Le territoire
est limité au Nord-Ouest par le Hamana, à l'Ouest par le Sankaran
et au Sud par le Kouranko. Ils sont les premiers occupants de Kankan
(Gbérédougou). Il semblerait qu'ils soient venus au même
moment que les Keïta de Hamana au XIV siècle. Ils occupaient la
région comprise entre le Milo et le Niger. Les Kourouma sont venus de
Fourtoumoumba dans le Bafoulé. Ils longèrent le fleuve Niger et
fondèrent Norassoba où ils se mêlèrent aux vagues
des migrants Keïta avec lesquels ils progressèrent vers le sud dans
la région de Kankan, ces derniers entrainent avec eux les tribus Camara
et Traoré. Les Camara disséminés au milieu des groupements
Kourouma et Condé seraient originaires de Beyla, selon la tradition.
L'arrivée des Maninka-Mori sera un peu tardive. Les
Kaba seraient originaire de Tambakara dans le Djanfounou, république du
Mali. Les Maninka-Mori (les Kaba) ne sont à proprement parler des
Maninka, ce sont des Sarakollé du moyen Niger, très anciennement
islamisés. Ils sont commerçants depuis une période
reculée. Ainsi, fuyant les Almoravides, ils s'installèrent dans
le territoire compris entre Milo et Niger. Cette bande de terre
désormais occupée prendra l'appellation de `'Batè'' qui
signifie, étymologiquement en la langue Maninka, BA= Fleuve et TE=
entre ; donc le mot Batè veut dire entre fleuve (Batchily et al,
2009).
La préfecture de Kankan compte douze sous
préfectures érigées en CR qui sont : Boula, Balandou,
Batè-Nafadji, Gbéredou-Baranama, Karifamoriah, Mamouroudou,
Missamana, Moribaya, Tintioulen, Tokounou, Sabadou-Baranama et Koumban.
L'un des problèmes auxquels la préfecture de
Kankan est confrontée, est bien la faiblesse de la participation des
populations au développement. En effet, dans les différentes CR,
chaque année un plan de développement est conçu, mais tous
les acteurs du développement ne sont pas associés à sa
formulation, à sa mise en oeuvre, et à son
suivi-évaluation. Cette situation serait-elle valable pour la CR de
Koumban ? Pour mieux apprendre le cadre de l'étude il est important
de présenter la CR de Koumban.
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