La canne a sucre est une graminée dont le
système racinaire vigoureux contribue a la lutte anti-erosive en
retenant les particules terreuses (Courteau, 2005). La canne a sucre joue un
role important dan s la lutte contre l'érosion. En effet, ses
caractéristiques morphologiques lui permettent de participer a la
conservation mais aussi a l'amélioration des sols. Des etudes ont
montré que les racines de canne a sucre atteignent des profondeurs
respectivement 3.5 et 1.4
fois plus importantes que celles du maIs ou du sorgho, ceci
pour les mêmes conditions de culture. En effet, les racines sont
extrêmement développées et explorent le sol de
manière très efficace. Le système racinaire
améliore la structure du sol. La decomposition des racines
présente dans les moindres interstices du sol, active le
développement de la microfaune. La canne a sucre favorise
l'enrichissement du sol en éléments minéraux grace aux
exsudats des ses racines. La decomposition de l'ancien système racinaire
participe a ce phénomène et contribue de plus a l'amendement
humique du sol. Ces caractéristiques racinaires font de la canne, une
plante fixatrice du sol.
La couverture quasiment permanente qu'offre la plante, permet
elle aussi de limiter les phénomènes d`érosion (Van
Dillewijn, 1960). Des le quatrième mois de croissance, grace a un taux
de couverture élevé, la canne a sucre assure une bonne protection
du sol contre les impacts de la pluie. Elle est ensuite relayée lors de
la coupe par le paillis constitué par les résidus de
récolte laissés sur le champ. Ainsi, la couverture
végétale réduit l'érosion potentielle en :
· protégeant la surface du sol des impacts de la
pluie,
· ralentissant la vitesse des écoulements et en
permettant le dépôt des sediments,
· retenant physiquement les sols en place grace aux
racines,
· augmentant les taux d'infiltration par
l'amélioration de la structure et de la porosité des sols grace
aux résidus des racines (USVICD, 1995).
Selon Paillat et al (1998), la decomposition des
pailles de canne a sucre améliore la fourniture d'éléments
au sol et a la canne. Cette degradation permet une augmentation de l'ordre de
0,2 % du taux de carbone organique dans les dix premiers centimetres du sol
après 5 ans. Le paillis réduit l'impact direct des gouttes de
pluie sur le sol, ralentit l'eau de ruissellement, agit comme un filtre qui
retient les particules de sol en suspension dans l'eau, améliore
l'infiltration et de ce fait, diminue l'érosion. Outre l'apport
d'éléments au sol et a la plante, le paillage a une forte
influence sur les équilibres biologiques : modification de la flore
adventice, evolution de la biologie des sols, de la faune souterraine et
aérienne. Tout comme son role dans la lutte contre l'érosion, le
maintien des résidus de récolte permet de réduire la
degradation des sols, voire d'améliorer leurs qualités a long
terme. De même, il permet une meilleure conservation de la structure des
sols grace a une stabilité accrue des agrégats et une diminution
des phénomènes de croüte de battance après de fortes
pluies. C'est une méthode efficace pour améliorer les
qualités des sols tout en maintenant un bon rendement.
La canne a sucre présente a part le jus , une phase
solide , insoluble : la fibre, essentiellement composée de cellulose,
nommée <<bagasse >>, obtenue après extraction du jus
par pressage des tiges. Rondeau (2002), estime qu'une tonne de canne a sucre
produit 310 kg de bagasse qui fournissent 130 kWh. Selon le même auteur,
le pouvoir calorifique d'une tonne de bagasse, équivaut a celui de 260
kg de charbon ou de 180 kg de fioul ou de 210m3 de gaz naturel ou
encore de 550 kg de bois. Ces épluchures de canne a
sucre comme sources d'énergie naturelle et renouvelable,
présentent un bon potentiel combustible (photo 8).
Comme les autres plantes, lors de la photosynthèse, la
canne a sucre capte du gaz carbonique (CO2) et produit de l'oxygène
(O2). Elle fait partie des plantes << de type C4 >>. Ces plantes
montrent une meilleure capacité a absorber le CO2. En un an, un
demi-hectare de canne peut absorber plus de 30 tonnes de Co2
et produire 21 tonnes d'O2 (Memento de l'agronome, 1984).
Photo 8 : la bagasse est utilisée comme
combustible par la Sajutro
Ces résidus agricoles peuvent être
recyclés séchés et utilisés comme
combustibles en complément du bois
énergie.
CLICHE : AHOHOUNDO, Juillet 2007, Sajutro (Village de
Podji)