Le droit de l'homme à l'alimentation en République du Bénin( Télécharger le fichier original )par Innocentia Gertruide APOVO Université d'Abomey- Calavi (Bénin) - DEA 2009 |
Paragraphe 2: Au niveau nationalA ce niveau, nous envisageons des mesures d'ordre juridique et des mesures sociales. Le rapporteur spécial des Nations Unies au droit à l'alimentation, Olivier de Schutter, lors de sa conférence de presse donnée le vendredi 20 mars 2009 à Cotonou au Bénin a affirmé que : « Le Bénin doit se doter d'un cadre juridique notamment d'une législation qui renforcera et règlementera le droit à l'alimentation. Il a suggéré que le Bénin prenne en compte, dans sa révolution verte, des aspects environnementaux et sociaux». I- Proposition de quelques directivesDans le cadre de l'effectivité du droit à l'alimentation, les Etats ont la possibilité d'entreprendre plusieurs actions. Il s'avère utile de prendre des mesures pratiques préventives et curatives, telles que l'accroissement de la production agro-alimentaire, la constitution de stocks et fonds de sécurité alimentaire, aides alimentaires aux ménages pauvres, subventionnement des denrées de bases, établissement de priorités d'intervention en faveur des personnes vulnérables. Aussi est-il indispensable de développer les crédits au budget annuel affectés pour garantir la sécurité alimentaire et nutritionnelle, de n'utiliser en aucun cas la nourriture comme instrument de pression ou d'aliénation, de mettre en place un système d'information statistique sur la situation alimentaire du pays. Face à cette pluralité de possibilités, nous mettrons un accent sur la promotion des pratiques agricoles durables et l'encouragement de la recherche agronomique. A- L'encouragement de la recherche agronomiqueEn tant qu'instrument essentiel de promotion de l'agriculture, la recherche agronomique, en plus de sa contribution à l'avancement de la science, doit fournir les éléments d'analyse en appui à la définition de la politique agricole nationale. Elle a pour mandat de produire des technologies pour répondre aux besoins réels des différents utilisateurs, en harmonie avec la préservation des ressources naturelles. A cet égard, la recherche agronomique nationale, en partenariat avec les principaux acteurs du monde rural, doit apporter sa contribution à la sécurité alimentaire et à l'accroissement des revenus de ceux-ci, à travers le développement des filières et la diversification des produits agricoles ainsi que le relèvement constant des niveaux de productivité des différentes spéculations agricoles. Mais, la recherche agronomique au Bénin est encore largement tributaire des projets de développement sous financement extérieur dont les préoccupations ne sont pas toujours en adéquation avec celles des acteurs à la base. Le défi est donc de mobiliser davantage les ressources nationales pour développer des technologies adaptées pour les filières à promouvoir, chaque fois plus performantes en termes de productivité, de revenus monétaires, de maintenance de l'équilibre écologique et de préservation de l'environnement. La décision récemment prise par l'Etat d'accorder des ressources plus substantielles à la recherche agronomique, devrait permettre à toutes les composantes du Système National de Recherche Agricole (SNRA) de relever ce défi. Nous saluons au passage l'initiative de l'actuel pouvoir en ce qui concerne le Plan de Relance du Secteur Agricole au Bénin. Cette initiative a été appuyé par l'Institut National de Recherche Agronomique (INRAB) qui a défini plusieurs axes de recherche en vue de lever les contraintes limitant la productivité des filières prioritaires339(*). La recherche agronomique au Bénin devra aussi s'intéresser de près aux biotechnologies agricoles et à la bioénergie qui suscitent actuellement à la fois beaucoup d'engouement et de polémique, pour aider à exploiter à bon escient les opportunités éventuelles offertes par ces innovations et prendre la mesure des risques potentiels qui pourraient en découler. Retenons que l'objectif de la recherche agronomique est de mettre à la disposition des acteurs de promotion des filières agricoles cibles, les innovations technologiques adaptées et performantes en termes de productivité, de revenus monétaires et de préservation de l'environnement. * 339- Ces axes portent notamment sur la disponibilité des semences de qualité, les itinéraires techniques et les bonnes pratiques agricoles, les technologies post-récolte, les procédés de transformation et la qualité des produits dérivés, la gestion des filières et l'accès au marché. |
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