SPECIFICATION DU MODELE ET RESULTATS DES TESTS
PRELIMINAIRES
Dans ce chapitre, il s'agira de procéder à une
présentation du modèle de référence. Ceci, nous
permettra de bien spécifier le modèle auquel s'y prête
l'analyse des facteurs explicatifs du taux de change d'équilibre au
BENIN. Par ailleurs, nous exécuterons des principaux tests de diagnostic
afin de pouvoir prétendre faire les différentes estimations.
Section 1 : ModèleS de reference et
specification
Paragraphe 1 : Modèles de reference
La détermination des facteurs explicatifs du taux de
change réel d'équilibre prend appui, essentiellement, sur les
trois modèles de référence à savoir le
modèle FERER, le modèle NATREX et le modèle BEER.
D'abord, le modèle FERER entendu Fundamental
Equilibrium Real Exchange Rate développé par WILLIAMSON (1994),
considère le taux de change réel d'équilibre fondamental
comme étant le taux de change effectif réel permettant
d'atteindre simultanément les équilibres interne et externe
à moyen terme. Selon l'auteur, l'équilibre interne est
caractérisé par la convergence des économies vers un
sentier de croissance non-accélérateur d'inflation
c'est-à-dire vers un taux de chômage établi au niveau
naturel (NAIRU.). L'équilibre externe se définit essentiellement
par une cible de balance courante qui correspond généralement
à un solde soutenable mais pas nécessairement en
équilibre. Le FERER analyse la dynamique de change de moyen terme en
faisant explicitement référence aux déterminants
réels du taux de change et en particulier les
déséquilibres de la balance courante et les écarts de
production.
S'inspirant de ce modèle, Baffes et al (1999) ont
écrit : TCER* = TCER* (GN, GT, AIDE, RW,
rAEN) où RW représente le taux d'intérêt mondial,
GT les dépenses gouvernementales en biens
échangeables, GN les dépenses
gouvernementales en biens non échangeables, AIDE le
flux d'aide au développement et rAEN représente le service de la
dette extérieure.
Ensuite, le modèle NATREX, entendu Natural Real
Exchange Rate, développé par STEIN (1994) conjointement avec
ALLEN (1995) et SAUERNHEIMER (1996), considère le taux de change comme
étant le taux de change réel naturel. Le NATREX intègre
explicitement les problèmes de convergence structurelle
représentée par les différentiels de productivité.
Ainsi la détermination d'un taux de change réel naturel tient
copte essentiellement de l'effet BALASSA-SAMUELSON (BS) selon lequel le taux de
change réel est fonction des différentiels de croissance de
productivité. Le NATREX lève une partie des insuffisances du
modèle FERER. Car l'effet BS permet d'expliquer les écarts du
taux de change réel à la parité des pouvoirs d'achat
absolue qui n'est généralement pas vérifié entre
des économies qui n'ont pas le même niveau de
développement. En plus de l'effet BS le taux de change réel
d'équilibre est aussi fonction du solde de la balance courante qui
devient endogène et non plus posé comme cible tendancielle.
Cependant, contrairement au FERER le NATREX reste difficilement applicable aux
économies en développement et en transition. SAMI MOULEY (2004)
s'appuie sur ce modèle et écrit : e* =
e*(Ënt, ðt, a, i, i*, bc,
Pnt) où Ënt
et Ët représentent respectivement la
productivité dans le secteur des biens échangeables et celui des
biens non échangeables, a le portefeuille total d'actifs, i et i* les
taux d'intérêt domestique et étranger, bc le solde de la
balance commerciale, Pnt le prix des biens non échangeables
en terme de monnaie domestique.
De même OSCAR KUIKEU trouve le modèle
suivant : e* = e* (gn, gt, b, q, n, tot) où
gn est la part des dépenses publiques en biens non
échangeables gt est la part des dépenses publiques en
bien échangeables avec : b la balance commerciale ; q le
coût des transactions ; n les mesures tarifaires ; tot le
degré d'ouverture lié aux termes de l'échange. Signalons
ici que e* est aussi le taux de change qui assure simultanément
l'équilibre interne et celui externe.
L'équilibre interne correspond à
l'équilibre du marché du travail et à l'équilibre
des biens non échangeables. L'équilibre externe est
réalisé lorsque la solde de la balance courante est nulle.
Enfin, le modèle BEER entendu Bechavioral Equilibrium
Exchange Rate est développé par MAC (1997) puis par CLARK (1998).
C'est une approche dynamique comme le NATREX. Mais les fondamentaux
n'apparaissent que de façons indirectes. Ainsi notre réflexion va
plus s'appuyer sur les deux premiers modèles.
De tout ce qui précède, ces modèles de
détermination du taux de change réel d'équilibre
révèlent que les variables ci-après l'influencent
significativement. Il s'agit de :les termes de l'échange ;les
flux de capitaux ;le taux d'intérêt mondial ; la masse
monétaire ; le déficit budgétaire ; la
dépense gouvernementale.
|