Paragraphe 2 : Spécification du modèle
En s'appuyant sur ces modèles de départ, et au
regard des enseignements issus de la revue, le modèle à
spécifier se présente comme suit :
A- Variable expliquée (TCER)
La variable expliquée de notre étude est
désignée par le taux de change effectif réel. La
réalisation du taux de change d'équilibre est la
résultante du TCER puis des variables économiques du pays. Ceci
étant, le taux de change d'équilibre se définit comme le
prix relatif des biens échangeables par rapport aux biens non
échangeables qui assure la réalisation simultanée des
équilibres interne et externe. L'équilibre interne est celui du
marché des biens non échangeables associés à un
taux de chômage établi à un niveau naturel, alors que
l'équilibre externe découle de la satisfaction de la contrainte
budgétaire intertemporelle qui stipule que la somme actualisée de
la balance courante est nulle (approche microéconomique). En revanche,
selon WILLIAMSON (1994) le taux de change réel d'équilibre se
définit comme étant le taux de change réel effectif
permettant d'atteindre simultanément les équilibres interne et
externe à
moyen terme. Ce taux de change effectif réel serait
notre variable endogène (approche macroéconomique).
B- Variables explicatives
Compte tenu de la littérature empirique en la
matière et de la spécificité de l'économie du
Bénin, les variables ci-après sont retenues pour expliquer les
déterminants du taux de change réel d'équilibre au
BENIN.
Ø les termes de l'échange
(TE)
Les chocs des TE influencent le taux de change
d'équilibre à travers les prix relatifs des biens non
échangeables par rapport aux prix des biens échangeables il sont
définis comme le prix relatif des exportations par rapport aux prix des
importations. L'impact des variations des termes de l'échange sur le
taux de change d'équilibre est théoriquement ambiguë selon
les auteurs comme ELBADAWI et SOTO (1997) ARON et Al (1997) et EDWARDS (1989).
Ø Les dépenses du gouvernement
(G)
La variable de comportement de gouvernement est une variable
fondamentale qui a un impact également ambigu sur le taux de change
d'équilibre. Cet impact dépend de l'importance relative des biens
échangeables et celle en biens non échangeables dans
l'économie à en croire les auteurs ci-dessus cités.
Une augmentation de la consommation des biens
non échangeables par le gouvernement financée par emprunt
entraîne une hausse des prix des biens non échangeables. Ce qui
entraîne l'appréciation du TCER d'équilibre. Par la suite,
le paiement des dettes de l'Etat par augmentation des impôts
réduit le revenu disponible et la demande globale. Cette baisse de la
demande globale se traduit par une réduction des prix des biens non
échangeables et la dépréciation du TCER
d'équilibre. L'analyse de la modification de la consommation des biens
échangeables par l'Etat conduit aux mêmes
résultats. Le coefficient affecté à cette variable peut
être soit positif, soit négatif.
Ø Les flux de capitaux (KE)
Les flux de capitaux affectent les prix relatifs des biens
échangeables et non échangeables et par conséquent le taux
de change d'équilibre.
EDWARDS (1989) montre dans son étude portant sur les
pays en développement qu'une augmentation des flux de capitaux dans
l'économie conduit à une appréciation du taux de change.
Dès lors un relâchement du contrôle des flux de capitaux
conduirait à une dépréciation du taux de change. Une
entrée de capitaux dans l'économie entraîne
l'appréciation du TCER ; tandis qu'une sortie de capitaux
déprécie le TCER. En effet, une entrée de capital
entraîne l'accroissement de la demande des biens non échangeables
et donc la hausse de leurs prix. Nous attendons que le signe affecté
à cette variable soit négatif.
Ø La masse monétaire (MM)
Une augmentation de la masse monétaire se manifeste par
une appréciation du TCER. Une baisse de la masse monétaire se
manifeste par la dépréciation du TCER. En effet, toute
augmentation de la masse monétaire conduit à la hausse des prix
des biens échangeables et à la diminution des réserves de
change. Il s'ensuit une appréciation du TCER. On peut donc s'attendre
à ce que le coefficient de la variable masse monétaire soit
négatif.
Ø Déficit budgétaire
(DB)
La dépendance d'un pays de l'extérieur pour
financer son déficit a des influences sur le taux de change
d'équilibre. En effet lorsqu'une nation fait recours à l'aide
extérieure pour financer son déficit cela implique dans un
premier temps des entrées de capitaux mais déprécie dans
un second temps la monnaie nationale. Alors le volume des dettes vis à
vis de l'extérieur à un impact sur le taux de change
d'équilibre.
A l'instar de EDWARD (1989), le modèle à
spécifier expliquant la relation entre le taux de change effectif
réel et les variables macro-économiques conduisant à
l'équilibre sont :
Ø Capitaux extérieurs (KE) supposés agir
négativement
Ø Déficit budgétaire (DB) supposé
agir négativement
Ø la masse monétaire (MM) supposée avoir
les signes +/-
Ø les termes de l'échange (TE) supposés
avoir les signes +/-
Ø les dépenses de l'Etat (G) supposées
avoir les signes +/-
Ainsi donc, le modèle spécifié se
présente comme suit :
LTCERt = ao +
a1LKEt +a2LMMt
+a3LGt +a4LTEt
+a5LDBt +Rt
Avec Rt le résidu et les ai (i
? o) les paramètres des variables exogènes.
Dans le modèle, les ai sont
supérieurs à zéro. Ce modèle s'identifie à
une relation de long terme.
Avec :
· LTCERt , le logarithme du taux de change
effectif réel de l'année t ;
· LKEt, le logarithme des capitaux
extérieurs de l'année t ;
· LMMt, le logarithme de la masse
monétaire de l'année t ;
· LDBt, le logarithme du déficit
budgétaire de l'année t;
· LGt , le logarithme de la dépense
gouvernementale de l'année t;
· LTEt ; le logarithme des termes de
l'échange de l'année t ;
· åt, c'est la différence entre
le modèle vrai et celui spécifié.
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