Section 2 : SOURCES de données et
techniques d'analyse
Paragraphe 1 : Sources des données
Les données utilisées dans cette étude
sont secondaires. Elles proviennent des indicateurs de développement de
la Banque Mondiale (World development indicators 2005) ; des annuaires
statistiques de l'INSAE, des Statistiques des finances publiques du
Ministère de l'Economie et des Finances.
La période de l'étude s'étend de 1980
à 2006 et se justifie par le souci de couvrir un nombre suffisant
d'années pour dégager des tendances plus ou moins
significatives.
Paragraphe 2 : Techniques d'analyse
Pour conduire à terme cette étude, l'estimation
économétrique sera utilisée pour appréhender les
facteurs explicatifs du taux de change d'équilibre au Bénin.
A cet effet la méthode des moindres carrés
ordinaires (MCO) sous le logiciel Eviews 3.1 serait utilisée. Par
ailleurs d'autres tests seront exécutés il s'agit de :
Ø Le test de multi colinéarité de
Klein
Le test de multi colinéarité est effectué
pour prévenir le risque de l'instabilité des coefficients des
moindres carrés. Il permet également de voir si la matrice des
variables exogènes est régulière
(c'est-à-dire inversible) et finie. Pour y parvenir, le test de Klein
sera appréhendé. Ce test est fondé sur la comparaison du
coefficient de détermination R² calculé sur le modèle
à k variables et les coefficients de corrélation simple
r²xi xj entre les variables explicatives. La règle de
décision est la suivante :
Si R²< r²xi xj, il y a
présomption de multi colinéarité
Ø Le test de stationnarité des variables
de Dickey-Fuller
Les séries économiques ne sont ni stationnaires
ni Co-intégrées par nature. Les valeurs obtenues à chaque
date ne sont pas toujours issues d'une même loi de probabilité. Il
faut toujours au préalable stationnariser les séries non
stationnaires afin d'éviter le risque de «régression
fallacieuse». Lorsque les variables ne sont pas stationnaires,
l'estimation des coefficients par les MCO ne converge pas vers les vrais
coefficients et les tests usuels des t de Student et
f de Fisher ne sont plus valides. Le test que nous allons
utiliser pour étudier la stationnarité des variables, est celui
de Dickey Fuller Augmenté (ADF) avec les hypothèses
suivantes :
Ho : Présence de racine unitaire (Série non
stationnaire)
H1 : Absence de racine unitaire (Série
stationnaire)
La règle de décision est la suivante :
ü Si ADF stat < ADF critique
alors l'hypothèse H0 est vérifiée. La variable
est donc non stationnaire
ü Si ADF stat = ADF critique alors
l'hypothèse H1 est vérifiée et la variable est
stationnaire.
Ø Le test d'ADF sur les résidus de long
terme
Le test d'ADF sur les résidus est fait pour confirmer
l'hypothèse d'une co-intégration entre les variables ; ainsi
dès lors que le résidu est stationnaire, l'hypothèse d'une
co-intégration entre les variables est acceptée. La règle
de décision est la suivante :
Si le t-statistique ADF est inférieur à la
valeur critique au seuil de 5%, alors il y a absence de racine unitaire dans
les résidus.
Ø Les tests de cointégration
Le recours au test de cointégration permet de savoir si
l'estimation par les MCO de la relation de long terme entre les variables est
possible. Il permet également d'éviter le risque d'estimer des
relations fallacieuses et d'interpréter les résultats de
manière erronée car très élevé. De plus il
permet de voir s'il y a lieu ou pas d'estimer un modèle à
correction d'erreur.
Pour ce faire deux approches sont possibles d'être
effectués à savoir :
ü L'approche d'ENGEL et GRANGER qui montre l'existence
d'une évolution stable à long terme entre les séries et de
plus l'existence d'une co-intégration entre les variables.
ü L'approche de JOHANSEN permet par la
méthode de maximum de vraisemblance de tester l'existence d'une relation
de long terme dans les séries temporelles stationnaires et d'obtenir
tous les vecteurs de co-intégration dans un cadre multivarié.
Suite à ses tests, nous procéderons aux
estimations de la relation de long terme et de celui de court terme sur les
variables et les tests de validations suivants seront appliqués aux deux
estimations :
Ø Test sur la qualité des
résidus
§ Le test d'auto corrélation de
BREUSCH-GODFREY
Ce test permet de voir si les erreurs du modèle
estimé sont corrélées ou non. La statistique de BREUSCH
GODFREY est GB=nR² avec p le nombre de retard des résidus ; n
le nombre d'observations ; R² le coefficient de détermination.
Elle suit une distribution de khi-deux à p degré de
liberté. On parle de non corrélation des erreurs lorsque
nR²<khi-deux(p) ou si la probabilité donnée par Eviews
est > à 5%.
§ Le test de normalité de JARQUE et BERA
Il est fondé sur la notion d'asymétrie
(Skewness) et d'aplatissement (Kurtosis).
Pour calculer des intervalles de confiance prévisionnels et pour
effectuer les tests de Student sur les paramètres, il faut que le bruit
blanc at suive une distribution normale. La statistique de JARQUE
BERA suit une loi de khi-deux à deux degrés de liberté
sous l'hypothèse de normalité. On accepte l'hypothèse de
normalité des résidus lorsque l'une ou l'autre des conditions
suivantes est vérifiée :
ü Si la valeur estimée de la statistique de Jarque
Bera est inférieure à celle lue dans la table de khi-deux au
seuil de 5% à deux degrés de liberté (5,99).
ü Si la probabilité de la statistique de Jarque
Bera fournie par Eviews est supérieure au seuil de 5%.
§ Le test
d'hétéroscédasticité de WHITE
Ce test permet de savoir s'il y a
hétéroscédasticité des résidus du
modèle et de détecter son origine. A cet effet, il
régresse le carré des résidus en fonction des
carrés des variables du modèle. La décision du test est
basée sur la statistique de Fisher du modèle estimé. A
l'image de celle de GB, la statistique de White est utilisée W=
nR2 et suit un khi deux à p degré de liberté,
lorsque n est
grand. L'hypothèse d'homoscédasticité des
erreurs est acceptée si la probabilité affichée est >
à 5%.
Ø Le test de stabilité du
modèle ;
Ce test a pour objectif d'étudier la stabilité
du modèle. Le modèle de court terme étant dynamique, il
ne s'applique qu'au modèle de long terme. Si la courbe ne coupe pas le
corridor (en pointillés) alors le modèle est stable ; par
contre, il est instable dès lors que la courbe coupe le corridor
Ø Analyse de la significativité globale
du modèle et celui des coefficients : test de FISCHER
L'analyse de la significativité des coefficients se
fera en deux étapes : l'analyse du point de vue de la
significativité globale de l'ajustement d'une part et celle de la
qualité individuelle des estimateurs d'autre part.
L'appréciation de la qualité globale de
l'ajustement se fait avec la statistique de Fischer qui indique si les
variables explicatives ont une influence significative sur la variable à
expliquer ou pas.
Les hypothèses qui sous-tendent cette analyse
sont :
Ho : tous les coefficients sont nuls
H1 : il existe au moins un coefficient non
nul
L'arbitrage se fait par la comparaison de la valeur de la
statistique de Fischer estimée à celle tabulée de
Fischer.
Le logiciel Eviews fourni automatiquement la
probabilité associée à la statistique de Fischer
calculée, ce qui facilite l'analyse. Il suffira donc de comparer la
probabilité associée à la statistique de Fischer au seuil
de 5% retenu. Dans le cas où la probabilité associée
à la statistique de Fischer est inférieur à 5%, alors
l'hypothèse Ho sera rejetée au profit de l'hypothèse
alternative selon laquelle la régression est globalement
significative.
Pour se prononcer sur la significativité individuelle
des estimateurs, on utilise la statistique de student directement fournie par
Eviews. Lorsqu'au seuil
considéré la valeur de la statistique de student
estimée est supérieure à celle tabulée par student,
alors on retient l'hypothèse de significativité des coefficients.
Dans le cas contraire, l'hypothèse de non significativité des
coefficients sera acceptée. Il sera utilisé ici, comme cela a
été précédemment fait, la probabilité de
rejet que fournit le logiciel Eviews au seuil retenu.
Ce qui facilitera l'analyse de la significativité
individuelle est qu'une variable explicative sera significative si sa
statistique de Student en valeur absolue et sa probabilité est
inférieure à 5%.
Eu égard à tout ce qui précède, il
est prépondérant de procéder à la
spécification du modèle pouvant contribuer à
appréhender les facteurs explicatifs du taux de change
d'équilibre au BENIN.
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