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Analyse des facteurs explicatifs du taux de change d'équilibre au Bénin

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par Brice Thibault AZONHIDE
Université de Parakou Bénin - Maà®trise 2008
  

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C- Analyse de la revue empirique de littérature

En nous appuyant sur les travaux de MIREILLE LINJOUOM (2004) sur les déterminants du taux de change réel au Cameroun, nous relèverons les différents facteurs du taux de change réel de quelques pays selon certains auteurs.

Selon EDWARD (1989), les termes de l'échange, les flux de capitaux, les taxes à l'importation, les dépenses du gouvernement, le différentiel de productivité, l'excès de crédit domestique, la dévaluation nominale sont les déterminants fondamentaux de taux de change réel en Afrique du Sud.

Notons que d'après Mc DONALD et RICCI (2003) pour ce même pays, ces facteurs sont le différentiel des taux d'intérêt réel, le produit intérieur brut par tête, les cours des matières premières, le degré d'ouverture, le solde budgétaire et les avoirs extérieurs nets.

En synthétisant l'analyse selon ces deux approches, on note une mineure différence dans les facteurs explicatifs du taux de change réel au sein du pays considéré. Ce fait, loin d'être une différence méthodologique, peut être dû à l'environnement économique qui prévalait dans chaque période d'étude. En effet, l'année 1989 est marquée par une morosité de l'activité économique dans presque tous les pays en développement (PED). Au lendemain des reformes structurelles via les PAS, les économies deviennent de plus en plus émergentes.

C'est dans ce contexte que DONALD et RICCI ont réévalué les déterminants du taux de change réel de ce pays.

Par ailleurs, ELBADAWI (1994), a eu à mener cette étude pour le Ghana. Selon cette étude, les fondamentaux du taux de change d'équilibre ont pour noms les termes de l'échange, les flux d'entrée de capitaux, l'ouverture, les taxes à l'importation, les dépenses du gouvernement, le différentiel de productivité, le crédit domestique et la dévaluation nominale.

BAFFES et ELBADAWI (1999) abordant cette réflexion pour la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso ont retenu comme fondamentaux du taux de change réel, les termes de l'échange, l'ouverture, le solde commercial, le Produit Intérieur Brut par tête, l'investissement par tête et le niveau des prix à l'étranger.

Quant à KALINDA MKENDA (2001) dans le cas de la Zambie, il retient les termes de l'échange, les dépenses publiques, l'investissement, les réserves de

change, les taxes indirectes, le taux de croissance réel de long terme comme fondamentaux du taux de change réel.

ZINZOGAN (2000) retient pour le BÉNIN les fondamentaux ci-après : les termes de l'échange, les dépenses publiques, la masse monétaire, les taxes indirectes.

De tout ce qui précède, il est montré que les problèmes que soulève la détermination du taux de change d'équilibre sont au coeur des débats de politique économique. La surévaluation persistante et les mésalignements justifient les situations d'équilibre et de déséquilibre du taux de change selon respectivement KAMMSKY et MERILL LUNCH (1998) puis EDWARDS et SAVASTANO (1999).

Soulignons avec WILLIAMSON (1998) que la préoccupation majeure des économistes est une définition appropriée du concept de taux de change d'équilibre et d'estimer sa valeur. Avec cet auteur, on peut dire que lorsqu'un taux de change nominal est défini, le taux de change d'équilibre peut être atteint à partir des ajustements nécessaires. Alors le taux de change nominal approprié coïncide avec le taux de change d'équilibre de long terme. Le taux de change d'équilibre est celui qui peut réaliser les équilibres interne et externe d'une économie. Il y a mésalignement dès lors que le taux de change s'écarte de son sentier d'équilibre.

Les études sur les déterminants du taux de change d'équilibre et leurs importances sur le mésalignement du taux de change ont constitué une part importante dans les recherches tant empiriques que théoriques au cours de ces dernières années. Les études de EDWARDS (1989) sur les pays en développement montrent que l'évolution du taux de change effectif réel est liée aux politiques macro économiques mises en place par les gouvernants et aussi à l'environnement économique internationale. L'auteur insiste sur la nécessité de bien choisir les variables économiques qui sont en interaction avec cet indicateur. Selon lui le taux de change d'équilibre de long terme est uniquement affecté par des variables réelles classées en deux catégories à savoir les variables

structurelles (ou fondamentales) externes et celles internes. Au nombre des fondamentaux externes il retient les prix mondiaux (les termes de l'échange), les flux de capitaux (ou la dette extérieure), et le taux d'intérêt mondial. Les fondamentaux internes ou domestiques recouvrent des variables dépendant de la politique gouvernementale, telles que le déficit budgétaire, les taxes à l'importation, les quotas à l'importation et les contrôles de change. Cet auteur a testé empiriquement un modèle qui révèle que les facteurs réels ou nominaux affectent le taux de change à court terme alors qu'à long terme, seuls les facteurs réels affectent le taux de change d'équilibre soutenable. Il examine également le lien qui existe entre le mésalignement du taux de change d'équilibre et les performances macroéconomiques. Il parvient à la conclusion selon laquelle les pays qui maintiennent leurs taux de change plus proche de leur taux de change d'équilibre sont plus performants que ceux qui entrent dans des mésalignements de leurs taux de change. Dans le même ordre d'idée les travaux de BAFFES et AL(1990) ont montré que dans certaines régions de l'Amérique Latine, l'instabilité des taux de change a freiné la croissance des exportations tandis qu'en Asie, le développement des exportations a été favorisé par des taux de change stables.

Le taux de change réel ne suffit pas aux décideurs de politique économique d'assurer les équilibres internes et externes. Pour approfondir ces réflexions Mundell et Fleming proposent une nouvelle approche : la théorie ISLM-BP. Nous présenterons ce modèle et soulignerons sa pertinence dans l'analyse de la détermination du taux de change d'équilibre.

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon