B- Les théories du taux de change
réel
Nous retenons essentiellement la théorie de la
surévaluation du taux de change et la théorie des bulles
spéculatives.
Selon la théorie de la surévaluation du taux de
change, le taux de change d'équilibre à long terme dépend
des déterminants fondamentaux mais à court terme les variations
du taux de change sont influencées par les facteurs psychologiques
d'où la possibilité d'une surévaluation. On peut admettre
selon la thèse de la parité du pouvoir d'achat que le taux de
change d'équilibre dépend du taux d'inflation. En effet si le
taux d'inflation nationale s'élève alors il en résulterait
une dépréciation de la monnaie nationale. Dire qu'il y a
surévaluation du taux de change revient à dire qu'à
court terme la dépréciation de la monnaie nationale sera plus
forte que ce qui est nécessaire pour établir le taux de change
d'équilibre à long terme. Cette théorie de la
surévaluation ne permet pas d'expliquer la surévaluation durable
d'une monnaie telle qu'elle a été observée entre 1980 et
1985 pour le dollar américain. La théorie des bulles
spéculatives a été développée pour
approfondir l'analyse du rôle des anticipations sur l'évolution
du taux de change.
Rappelons qu'une bulle spéculative est un écart
durable et cumulatif entre la valeur d'équilibre d'une variable et sa
valeur observée.
La spéculation crée un écart entre le
taux de change du marché et la valeur de ce taux correspondant aux
fondamentaux. Il faut souligner que la spéculation est observée
sur un marché lorsque les intervenants de ce marché
espèrent un retournement de tendance et adoptent simultanément la
même attitude. Ainsi les comportements psychologiques des
spéculateurs ont une importance capitale sur le fonctionnement du
marché de change et sur les évolutions effectives de ce
dernier.
Etant donné que ces déséquilibres ne
peuvent pas durer indéfiniment, il est nécessaire à
présent de recourir aux théories de rééquilibrage
du taux de change. Il faut noter qu'un tel rééquilibrage
résulte d'une manipulation des composantes de la balance des
paiements à travers ses sous soldes. Trois approches
sont évoquées en vue d'atteindre cet objectif. Parmi ces
modalités on retrouve l'approche de l'effet-prix, l'approche de
l'absorption qui combine l'effet-prix et l'effet revenu et l'approche
monétaire qui met en exergue les encaisses réelles de la
dévaluation.
Selon les auteurs MARSHALL-LERNER et ROBINSON ces trois
modalités sont manipulables «si les élasticités
d'offres à l'importation et à l'exportation sont infinies et si
la balance courante est initialement en équilibre la condition
nécessaire et suffisante pour qu'une dévaluation de la monnaie
nationale améliore la balance courante est que la somme des
élasticités prix en valeur absolue de la demande nationale
d'importation et de la demande extérieure d'exportation soit
supérieure à l'unité». Quels sont alors les
différents facteurs qui influencent le taux de change d'équilibre
des pays en voie de développement en général et celui du
Bénin en particulier?
|