I.2.4. L'efficience
Une institution efficiente est celle qui minimise le
coût de prestation des services. Les indicateurs d'efficience des IMF
sont les coûts par emprunteur et les coûts par épargnant. En
Afrique, les coûts moyens par emprunteurs sont plus élevés
(soit 72 USD) et les coûts par épargnant sont parmi les plus
faibles. Les IMF réglementées parviennent à une meilleure
efficience en minimisant tous les deux coûts, les coopératives
apparaissent les moins efficientes.
I.2.5. La productivité
Elle est souvent mesurée en termes d'emprunteur par
effectif du personnel. Elle implique l'étendue de la portée et
l'efficience. Les IMF productives maximisent leurs services avec un niveau
minimum de ressources tant en matière de personnel que des fonds comme
les IMF africaines atteignent beaucoup plus d'épargnants (soit 213) que
d'emprunteurs (143) par effectif du personnel contre 139 emprunteurs et 149
épargnants par rapport aux moyennes mondiales, la productivité
tiendra compte d'épargnants.
D'où les IMF africaines sont parmi les plus productives
grâce notamment aux prêts par groupe qui favorisent une
économie d'échelle en ce sens qu'elles réussissent
à avoir un nombre important des clients par membre du personnel. Le
microbanking bulletin 11 indique toutefois que plus de 85% des IMF africaines
offrent des prêts de groupe par le biais de groupes solidaires ou de
caisses villageoises.
Les coopératives centrées sur l'épargnant
sont les plus productives en nombre d'épargnant et assurent moins de
prêts par effectifs du personnel. Globalement, les IMF
réglementées les sont également mais assurent le plus
grand nombre d'emprunteurs et d'épargnants.
I.2.6. La qualité du portefeuille
Le portefeuille de prêts est l'actif le plus important.
La qualité du portefeuille reflète le risque de défaut de
paiement sur les prêts et détermine les produits futurs et la
capacité d'une institution à accroître sa
portée et à être au service de ses clients. Ici, la
qualité de portefeuille est mesurée en tant que portefeuille de
plus de 30 jours (PAR >30 jours).
Les IMF africaines ont une qualité relativement
élevée du portefeuille avec un PAR > 30 jours moyen de 4%
contre une moyenne mondiale de 5,2%. Lorsque les IMF sont confrontés
à une médiocre qualité du portefeuille, elles peuvent
radier les prêts en étendant la durée, en modifiant
l'échéance ou les deux.
La qualité du portefeuille en Afrique varie par
région. Les IMF d'Afrique de l'Ouest ont le plus faible PAR > 30
jours (soit 3,2%), l'Afrique Australe tombe à 0,6% lorsqu'on inclut TEBA
BANK.
Les IMF réglementées affichent un PAR > 30
jours de 4,3%(faible qualité) tandis que les IMF non
réglementées font état d'un PAR > 30 jours de 3,4%
(meilleure qualité) lorsqu'il est pondéré par l'encours
brut de prêts.
Les IMF africaines font preuve de dynamisme et affichent une
bonne performance par rapport à celles d'autres régions du monde.
Quoi qu'elles soient en tête au plan mondial en matière de
mobilisation de l'épargne, leur performance financière globale
est inférieure comparée aux autres régions du monde
où les IMF sont rentables notamment les IMF réglementées
et les coopératives. En outre, un nombre de modèles
institutionnels prospèrent en Afrique et permet d'offrir de bon choix de
services aux clients.
Le défi à relever par les IMF africaines est
encore énorme. Elles travaillent plus dans les zones rurales avec une
infrastructure insuffisante entraînant des charges d'exploitation
élevées. Les institutions continuent à rechercher les
moyens d'accroître leur efficience par le biais de meilleurs moyens de
communication, de produits de prêts améliorés, de nouvelles
technologies ou d'une combinaison de ces améliorations.
Les IMF non réglementées atteignent des clients
plus pauvres mais présentent des coûts plus élevés
et un volume d'opérations plus faible. Ces institutions doivent
croître, se transformer ou fusionner avec d'autres institutions pour
pérenniser leurs opérations.
Les coopératives mobilisent plus d'épargne mais
prêtent moins que d'autres types d'IMF et restent plus
compétitives. Compte tenu de la rude concurrence sur le marché,
les IMF sont appelées à innover et à offrir des services
financiers de haute qualité pour retenir leurs clients et surtout
à appliquer la transparence financière dans leur gestion.
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