I.2.1.2. Degré de portée
Certaines IMF parviennent à une plus grande
pénétration en ciblant les groupes de clients les plus
vulnérables tels que les femmes et/ou les populations à
très faible revenu. En 2003, les femmes représentaient 61% des
emprunteurs des IMF africaines réglementées et 69% des IMF
africaines non réglementées parce qu'elles comprennent des ONG et
des projets cibles.
En outre, les IMF suivent les indicateurs
socioéconomiques d'un client comme le niveau de la pauvreté par
les soldes moyens d'épargne et de prêts. Ce sont des
supplétifs imparfaits pour le niveau de portée et de revenu des
clients. Dans ce contexte, les IMF africaines gèrent un solde moyen
d'épargne de 137 USD par client, soit un montant beaucoup plus faible
par rapport aux IMF des autres régions.
Cependant, les soldes moyens des prêts par rapport au
Produit National Brut (PNB) par habitant des IMF africaines sont relativement
plus élevés en Afrique en raison de la faiblesse du revenu par
habitant. Les coopératives ont les soldes moyens de prêts les plus
élevés que ceux gérés par les IMF
réglementées.
I.2.2. La structure financière
Les IMF financent leurs activités grâce aux fonds
de diverses sources, tant de la dette (dépôts de clients et
emprunts auprès des banques et d'autres institutions financières)
que des capitaux propres. Ainsi, la structure financière décrit
les origines des fonds et les comparent aux actifs de l'institution.
Les IMF africaines ne financent que 25% de leurs actifs par
leurs fonds propres et dépendent en grande partie des subventions et des
bénéfices. Les IMF non réglementées sont les plus
dépendants des fonds propres pour leur financement et connaissent des
difficultés pour attirer des prises de participation au capital.
Dans leur bilan, les dépôts constituent la source
principale de leur origine des fonds, soit 72% et les emprunts ne sont que
résiduels. Par ailleurs, les dépôts de coopératives
représentent 79% du total passif que pour les IMF
réglementées et non réglementées. En 2003, la part
de l'investissement étranger a représenté respectivement
6% pour les institutions financières internationales et 21% pour les
fonds d'investissement privé.
I.2.3. La performance financière
Les IMF tirent des produits financiers sur les
intérêts prélevés sur les prêts et autres
services financiers et également sur le revenu d'autres actifs
financiers tels que le revenu d'investissement. Les charges d'exploitation dues
au défaut de paiement les rendent moins rentables. Leur performance se
traduit par le ratio des produits combinés à des marchés
essentiellement ruraux et des coûts de main d'oeuvre
élevés.
Entre les différentes régions de l'Afrique, les
IMF d'Afrique de l'Est sont les plus rentables, celles de l'Ouest ont
également des rendements positifs tandis que celles de l'Afrique
Centrale et Australe génèrent des rendements négatifs.
La rentabilité varie selon le type des IMF, celles
réglementées comportent un rendement élevé par
rapport à celles non réglementées. L'encours des
prêts représente au moins 70% de l'actif des IMF non
réglementées et 55% pour les coopératives et 45% pour les
IMF réglementées.
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