II - cadre d'analyse du modèle
En effet, il s'agit dans cette sous-section de procéder
à la construction des paramètres, ce qui consiste à
définir les variables et à présenter les données et
esquisser le modèle du travail, afin de circonscrire l'analyse. Tout ce
travail a pour but de conduire à la modélisation.
II 1 - la définition des variables
Le survol de la littérature théorique et
empirique sur les déterminants de la rentabilité bancaire et la
diversification du portefeuille de crédits, nous a permis de formuler
certaines hypothèses à propos des liens de causalités
possibles entre les facteurs explicatifs fondamentaux de la rentabilité
bancaire et la rentabilité des banques camerounaises. Au niveau de la
variable endogène et les variables organisationnelles ou
managériales, des hypothèses ont été
formulées. Ces hypothèses se présentent comme
suit :
Hypothèse 1 : la
diversification du portefeuille de crédits contribue significativement
à la rentabilité bancaire au Cameroun. C'est-à-dire qu'il
existe une relation positive et significative entre la distribution des
crédits et la rentabilité bancaire au Cameroun.
Hypothèse 2 : la taille
des banques et les frais généraux réduisent l'effet de la
diversification du portefeuille de crédits sur la rentabilité
bancaire au Cameroun.
De ces différentes hypothèses, nous
définissons les variables du modèle de l'analyse. Ainsi, la
variable endogène est le Return On Asset (ROA) qui
représente le coefficient de rendement. Les variables exogènes
sont de trois types. Il y a d'abord les variables managériales ou
organisationnelles qui comportent les charges d'exploitation bancaire, les
capitaux propres, les différents crédits bancaires et la taille
de la banque. Les charges d'exploitation bancaire correspondent aux charges
issues de l'activité d'intermédiaire financier tant en ce qui
concerne la collecte des ressources et les interventions sur les marchés
de capitaux. Les intérêts et les charges assimilés en
constituent l'élément principal. Il s'agit des
intérêts versés aux apporteurs de ressources que sont les
déposants ou les souscripteurs de titre. Les capitaux propres ou fonds
propres représentent les fonds apportés par le ou les
propriétaires de l'entreprise (capital social) ainsi que les ressources
provenant de l'activité de l'entreprise et qui n'ont pas
été distribuées (ce sont les réserves,
bénéfices mis en réserve). Le crédit désigne
un acte de confiance se traduisant par un prêt en nature ou en
espèces consenti en contrepartie d'une promesse de remboursement dans un
délai généralement convenu à l'avance. Le
crédit implique donc une réputation de solvabilité, ce qui
permet de retrouver le sens de l'adage : « on ne
prête qu'aux riches », qui veut dire « on ne
prête qu'à ceux qui pourront rembourser ». La taille
renvoie à la dimension d'un sujet économique. De ce point de vue,
la taille des entreprises se diffère en fonction du nombre des
salariés. Il est possible de distinguer : la micro-entreprise qui
est sans salarié, avec pour seul travailleur le
propriétaire ; la très petite entreprise qui est une
entreprise de moins de 10 salariés ; la petite entreprise qui a 10
à 49 salariés ; la moyenne entreprise correspond à la
classe de 50 à 499 salariés ; et la grande entreprise ayant
500 salariés et plus.
Il y a, ensuite, les variables macro-financières
composées de la concentration bancaire, et de la taille du secteur
bancaire. La concentration peut être définie comme un processus
économique très général consistant dans
l'augmentation régulière de la dimension des entreprises d'une
économie. Il s'agit d'une augmentation de la sphère d'influence
économique, de la taille d'un centre par fusion, par fission
(création de filiales, succursales, prises de participation). C'est donc
un phénomène assez proche de la centralisation, mais se distingue
par le processus de la prise de décision. Le secteur regroupe l'ensemble
des entreprises qui ont la même activité principale, en
l'occurrence il s'agit du secteur bancaire.
Il y a, enfin, les variables macroéconomiques
constituées de la croissance économique et de l'inflation. La
croissance économique désigne l'augmentation sur une longue
période du produit intérieur brut réel. C'est un mouvement
global de progrès matériel, continu et uniforme, convergeant vers
la prospérité de l'économie. La croissance est une notion
quantitative qui se distingue du développement de nature qualitative,
mais les deux phénomènes sont liés. L'inflation est un
déséquilibre économique caractérisé par une
hausse générale, durable, cumulative et plus ou moins forte des
prix ou par l'allongement des délais de livraison ou des files d'attente
pour un grand nombre de produits dans les pays pratiquant la fixation
administrative des prix.
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