IV.2.2.1. Sur la recherche documentaire
Contrairement à ce qu'on a longtemps supposé, le
secteur informel n'est pas un phénomène passager, ni marginal et
voué à disparaître à moyen terme. Son ampleur et sa
complexité grandissantes dans la vie économique, sociale et
politique des pays en développement, en général, et
d'Afrique, en particulier, sont une réalité incontestée et
de plus en plus reconnue.
Le constat qui ressort depuis une vingtaine d'années
est que le secteur informel grossit de jour en jour là où le
développement économique se fait attendre. Les estimations
indiquent qu'en Afrique, au cours de ces quelques dix dernières
années, le travail informel a représenté près de 80
pour cent de l'emploi non agricole, plus de 60 pour cent de l'emploi urbain et
plus de 90 pour cent des emplois nouveaux en Afrique. En Amérique
latine, la proportion de l'emploi informel urbain par rapport à l'emploi
urbain total est passée de 52 pour cent en 1990 à 58 pour cent en
1997, et en Asie, la proportion des travailleurs informels est comprise entre
45 et 85 pour cent de l'emploi non agricole, et entre 40 et 60 pour cent de
l'emploi urbain (Carlos MALDONADO et al., 2004, p.1).
L'individu qui recherche un emploi, c'est la lutte contre la
pauvreté. Le principal facteur, ou la porte centrale d'insertion sociale
et de la réduction de la pauvreté est l'accès à
l'emploi (VERSTRAETE T., SAPORTA B., 2006, pp.183-196). Dans les pays en
développement, les masses populaires ont dû incorporer de
nouvelles règles de comportement socio-économique sous
l'influence de la modernisation. Elles ont su en même temps, conserver
des formes de solidarité et d'organisation communautaire, capables
d'assurer la "sécurité sociale" des individus membres,
particulièrement en temps de crise.
Toutefois, l'échec de la plupart des programmes de
développement et de lutte contre la pauvreté
présentés comme des outils décisifs de promotion des
activités génératrices de revenu et de lutte contre la
pauvreté, est censé permettre au S.I. de pérenniser leurs
activités.
Les stratégies pour la promotion de l'emploi au Burundi
ont déjà été faites maintes fois (CSLP-
Intérimaire, 2002). Elles figurent notamment dans le rapport national de
développement du Burundi et dans le CSLP-Intérimaire de Juillet
2002. D'autres stratégies sont connues depuis longtemps de services
concernés. Mais le financement de la Banque Mondiale en 1990 pour la
conception d'une politique national de l'emploi. Les fonds se sont
épuisés avant que la politique ne soit conçue
(Ministère de la planification du développement et de la
reconstruction: 2006, pp 119-124).
Le secteur informel, au Burundi depuis une vingtaine
d'années, a fait la preuve de son dynamisme. Il s'est
développé sans l'aide et l'appui des pouvoirs publics
malgré les mesures et actions prises en sa faveur dans la lutte contre
la pauvreté qui n'ont pas été mis en application.
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