Essai d'analyse du fonctionnement du secteur informel dans la diminution du chômage au Burundi : cas des activités informelles à Bujumbura mairie( Télécharger le fichier original )par Faustin MULINDAHABI Université Martin Luther King - Licence en gestion et administration des affaires 2010 |
III.1.2. Phénomène migratoire : éviction du marché de travailLe poids démographique comme nous l'avons vu précédemment, pousse les jeunes à fuir leurs campagnes pour s'installer dans les villes et rechercher un emploi. De nombreux migrants vont en « ville » pour exercer un emploi salarié dans le secteur moderne ou s'insérer dans des petites entreprises. Néanmoins, ces migrants ne concernent pas une catégorie spécifique de la population. En effet, les jeunes sont principalement concernés par ces départs massifs vers les villes, ils ne sont pas les seuls mais ils constituent la majeure partie de la population, la plus active, la plus entreprenante. En Afrique, le processus migratoire comprend essentiellement deux étapes : des campagnes aux petites villes puis, des petites villes aux plus grandes. Outre ce mouvement de forte croissance, la dynamique migratoire des pays d'Afrique sub-saharienne se distingue par une émigration des campagnes vers les villes qui opère une formidable redistribution spatiale des populations. L'expansion démographique est donc surtout sensible en milieu urbain, lieu de la croissance économique et de la modernité. Les migrations massives de régions rurales vers les grandes villes ont largement contribué à l'étalement et à l'accroissement des principales zones métropolitaines des pays en développement. Il se produit un transfert net de pauvreté entre zones rurales et urbaines car les nombreux migrants (notamment les jeunes) cherchent à travailler, à améliorer leur niveau de vie. On a rapidement associé cette tendance à l'émergence du secteur informel urbain puisque les migrants ont souvent de la difficulté à se trouver un emploi dans les firmes du secteur formel. La croissance du secteur informel est souvent associée à la migration de population rurale sans terre en quête d'un emploi à la ville (FELDMAN, S. et FERRETTI, E., 1998, p.295)24(*). III.2. Modes d'accès à l'emploi et au revenu complémentaireIII.2.1. Regards sur les pratiques des activités informelles dans les PVDSelon le « Bureau International du Travail (BIT) », « l'économie informelle fait référence à toutes les activités économiques de travailleurs et d'unités économiques qui ne sont pas couverts en vertu de la législation ou de la pratique par des dispositions formelles ». L'économie informelle absorberait le plus souvent des travailleurs qui, sans elle, seraient sans travail ou sans revenu. L'acquisition du ticket d'entrée dans l'économie informelle serait ainsi dictée par la nécessité de survivre face aux affres du chômage, du sous-emploi et de la pauvreté qui sévissent lourdement dans les pays en voie de développement25(*). « L'économie informelle dans le monde d'aujourd'hui représenterait 52,2 pour cent du total de l'emploi en Amérique latine, 78,2 pour cent en Asie et 55,7 pour cent en Afrique26(*) ». En Afrique de l'Ouest, le secteur informel utilise la majorité des bras actifs de l'économie en général. En terme de réservoir d'emploi, le secteur informel occupe 80% de l'emploi non agricole, plus de 60% de l'emploi urbain et plus de 90% des nouveaux emplois. En Algérie l'économie informelle constitue le talon d'Achille de l'économie nationale et représente 40% du « PIB ». Au Nigeria l'économie informelle représente 77% du « PIB27(*) ». En dépit de l'augmentation généralisée des taux de chômage, la croissance de l'emploi informel s'observe pratiquement partout et a été particulièrement rapide dans toutes les régions. Le secteur informel emploie plus de la moitié de la population active mondiale, soit 1,8 milliard de personnes, se hissant à un niveau jamais atteint indique une étude de l'OCDE28(*). * 24 FELDMAN, S. et FERRETTI, E. Informal Work and Social Change, Cornell University Press, London, 1998, 295 p * 25 « Mondialisation et emploi informel dans les pays en développement », étude conjointe du « BIT » et du secrétariat de l'« Organisation mondiale du Commerce (OMC) », Genève, 2009, p.27. * 26 Ibidem * 27 Mohamed, Sadeg. (2009). « Comment interpréter l'économie informelle ? » Revue des Sciences commerciales et de gestion. Éditions Laboratoire Études Pratiques en Sciences Commerciales et en Sciences de Gestion de l'École Supérieur de Commerce d'Alger, N°5, pp 99-108). * 28 http://www.oecd.org/document/32/0,3343,fr_2649_34487_41209120_1_1_1_1,00.html du 08/04/2009 |
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