III.2.2. Accès à l'emploi
informel et le rôle des réseaux sociaux
Les activités du secteur informel sont exercées
essentiellement par des individus travaillant pour leur propre compte à
la tête de leur propre affaire, soit seuls, soit avec l'aide de membres
de la famille non rémunérés, bien que quelques-uns soient
des micro-entrepreneurs employant quelques travailleurs
rémunérés ou apprentis.
Les relations d'emploi, lorsqu'elles existent, sont surtout
fondées sur l'emploi occasionnel, les liens de parenté ou les
relations personnelles et sociales plutôt que sur des accords
contractuels comportant des garanties en bonne et due forme. Dans le contexte
d'activités informelles, les réseaux sociaux et les liens de
parenté et de voisinage sont identifiés comme des ressources
fortement utilisées pour organiser la production et la distribution de
biens et services.
Les réseaux sociaux et le secteur économique non
enregistré ont ceci de commun qu'ils tiennent leur efficience de leur
informalité. Le caractère informel de leur dynamique est
même un trait majeur de leur identité propre. Or, tous les deux
sont importants dans l'analyse des mécanismes de construction sociale en
général et des stratégies de survie et d'insertion urbaine
en particulier. (ABDOU SALAM Fall et Alioune MBOUP, 2007, p.9). Les
réseaux sociaux sont des instruments de satisfaction des besoins
spécifiques quand les institutions sociales se révèlent
impuissantes et un instrument qui facilite l'insertion de l'individu,
entreprise dans son milieu.
En reprenant la terminologie du sociologue Mitchell (1973), et
Szarka (1990) définit trois types de réseaux de relations
sociales dans lesquelles l'entrepreneur est encastré : Le
réseau personnel comprend les contacts avec la famille, les amis et les
connaissances ; le réseau commercial comprend les organisations
avec lesquelles l'entrepreneur effectue des transactions commerciales et le
réseau de communication comprend quant à lui les organisations et
individus par lesquels l'entrepreneur obtient des informations concernant son
activité : consultants, institutions locales, etc. (SALEILLE S.,
2007, pp.72-73).
Au Burundi la majorité des chômeurs, la recherche
d'emploi s'effectue sur une base individuelle, soit à travers la
mobilisation du réseau des solidarités familiales (58,6%), soit
en prospectant directement auprès des employeurs (17,7% des cas). Moins
de 15% des chômeurs (13,4%) ont recours aux annonces des médias
(journaux, radio, etc..), et le recours aux agences de placement est marginal
(1,6%). Les modes de prospection sont presque identiques suivant que l'on ait
déjà travaillé ou non (ISTEEBU, 2007, p.18).
Les réseaux (relations familiales ou amis) sont
stratégiques dans la circulation de l'information sur le marché
du travail.
Tableau no5. Circulation de l'information
sur le marché du travail informel au
Burundi
Réseau
|
Propriété
étrangère
|
Propriété burundaise
|
Total
|
Amis/ Familles
|
66,7%
|
85,1%
|
82,8%
|
Bureau de placement privé
|
26,7%
|
1,0%
|
4,3%
|
Par voie de presse et d'affichage
|
-
|
4,0%
|
3,4%
|
Réseau scolaire
|
-
|
2,0%
|
1,7%
|
Autres
|
6,7%
|
7,9%
|
7,8%
|
Total
|
100%
|
100%
|
100%
|
Source : Enquête Entreprises
Burundi 2006, Banque Mondiale
Graphique 01 : Circulation de l'information sur
le marché du travail informel au
Burundi
|