Sacerdoce du Christ comme sacrement de la miséricorde divine( Télécharger le fichier original )par Joseph TEMGA Grand Séminaire de Maroua - Fin cycle deThéologie 2006 |
III.2. 3. La souffrance du Christ : éducation à l'obéissanceL'obéissance est la caractéristique de l'esclave. « Le Christ, lui, qui était dans la condition de Dieu, n'a pas jugé bon de revendiquer son droit d'être traité à l'égal de Dieu ; mais au contraire, il se dépouilla lui-même en prenant la condition de serviteur (äïõëïò). Devenu semblable aux hommes et reconnu comme homme à son comportement, il s'est abaissé lui-même en devant obéissant jusqu'à mourir, et à mourir sur une croix » (Ph 2,6-8). Cette hymne paulinienne résume en mieux la pensée de l'auteur sur l'obéissance héroïque du Christ. La souffrance est ce qui anéanti l'homme. Job et Jérémie en savent quelque chose. Avec Jésus, la souffrance devient un apprentissage, une transformation profonde de l'être, une valeur, une occasion de rencontre personnelle avec Dieu. « Par la souffrance, Dieu purifie l'homme et le transforme, il le pénètre de sa sainteté (He 12,10) de façon à pouvoir l'introduire dans son intimité. Il met en lui la docilité, la disponibilité véritable, condition de l'union parfaite dans l'amour »45(*). Telle est l'expérience humaine : en souffrant, on apprend ; pas de science sans l'expérience de la souffrance, cette souffrance qui ne peut être bannie d'une vie humaine puisqu'elle la consacre et la parfait : qui n'a pas souffert n'est pas pleinement homme.46(*) Dire que tel fut le chemin du Christ néanmoins, n'est ce pas stupéfiant ? Lui qui est « Fils de Dieu » ( 4,17), « expression parfaite de l'être du père »(1,2-3), avait-il besoin d'apprendre l'obéissance ? En effet, « cette éducation ne lui était pas nécessaire à lui personnellement »47(*) car, Jésus n'a jamais été indocile à son Père, lui qui n'a pas péché (4,15). C'est pour nous, et pour le salut de tout de genre humain qu'il s'est dépouillé et dit : « Me voici ! Ô Dieu, je viens faire ta volonté »(10 ,7). C'est pour notre nature humaine déformée par la désobéissance qu'il a accepté de se « faire chair » pour la redresser. Et la redevance de nature devant Dieu était le prix de la souffrance pour qu'elle soit totalement refondue afin qu'en résulte un homme nouveau, qui corresponde parfaitement à l'intention divine : être obéissant. « Seul le Christ, qui n'a pas besoin pour lui-même, en a été capable et s'y est effectivement soumis dans le drame de sa passion »48(*). Ainsi pour l'auteur, cette soumission douloureuse à son Père de laquelle le Christ apprit l'obéissance est l'acte sacrificiel par excellence qui fait de lui le grand prêtre parfait et octroie par lui, aux hommes, le salut. * 45 VANHOYE A, op. cit., P.150 * 46 BONSIRVEN J., op. Cit., p. 272 * 47 VANHOYE A, op. cit., P.149 * 48 VANHOYE A, op cit., p. 151 |
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