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Le droit international de l'environnement face aux enjeux liés à  la conservation de la biodiversité

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par Yannick Alain TROUPAH
Université de Limoges - Master II Droit International de l'Environnement 2010
  

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B. L'effectivité des Conventions Internationales et des textes légaux

L'application effective des Conventions Internationales et des textes légaux relatifs à la conservation de la biodiversité dépend en outre de l'implication véritable des acteurs directement impliqués dans la mise en oeuvre de ces dispositions.

En ce qui concerne les Conventions Internationales, il serait judicieux que les Etats parties donnent des pouvoirs semblables à ceux qui sont conférés aux Accords liés au Commerce tel l'Accord de l'OMC sur les APDIC, aux Accords et Engagements Internationaux qui se préoccupent de l'environnement et de la protection de la nature. La CDB et ses Protocoles notamment le Protocole de Cartagena sur la prévention des risques biotechnologiques et le Protocole de Nagoya sur l'accès aux ressources génétiques et le partage juste et équitable des avantages découlant de leur utilisation doivent être intégralement appliqués pour une conservation de la biodiversité. Pour atteindre ce but, il faut au préalable que les Etats Parties à la CDB, par le biais des organes que compose la CDB, prennent la ferme résolution de rendre effective leur décision. La COP de la CDB doit chercher constamment à collaborer avec l'OMC à l'effet d'harmoniser les divergences entre les enjeux environnementaux présents dans la CDB et les enjeux économiques qu'elle défend dans le cadre de certains Accords Internationaux dont la plupart concerne la conservation de la biodiversité, il s'agit en l'occurrence de l'Accord de l'OMC sur les APDIC qui propose des formes DPI sur les ressources biologiques non adaptées aux objectifs et principes de la CDB46. Cependant, dans la mesure où, les Etats Parties à la CDB ont dans leur entière majorité adhérés à cet Accord, la solution serait de permettre à ce que les organes de ces différentes institutions se retrouvent à l'effet de trouver un consensus qui profitera à tous les deux, mais tout particulièrement à la protection de la biodiversité. Ainsi les difficultés financières que rencontrent les Pays en Développement dans le cadre de l'exécution de leurs obligations de conservation de la biodiversité pourront être discutées en vue d'une issue favorable.

46 Ce qu'il faut retenir c'est le choix de l'intégration des enjeux environnementaux et des enjeux commerciaux qui doit prévaloir dans les rapports entre les Accords militant en faveur de la biodiversité et ceux défendant les intérêts commerciaux. Ce n'est pas l'acceptation de la logique du marché mais c'est la prise de conscience des véritables réalités. Comme quoi, au risque de se faire engloutir, mieux vaut collaborer.

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En outre les organes de la CDB devraient agir en totale synergie avec les autres organes des Conventions Internationales ayant pour objet la conservation de la biodiversité. Il s'agit notamment de la CITES, de la Convention du patrimoine mondial, la Convention africaine sur la conservation de la nature et la protection des ressources .C'est à ce prix que les Conventions Internationales pourront avoir une effectivité au niveau international, laquelle aura inéluctablement des répercussions positives sur les législations nationales.

Au niveau des législations nationales, il faut déjà se féliciter du fait que de nombreux pays ont intégrer dans leurs Constitutions, l'importance de la protection de l'environnement et de la nature. L'article 225 de la nouvelle Constitution brésilienne de 1988 qui va jusqu'à obliger l'État « à préserver certains milieux naturels d'importance majeure pour la conservation de la diversité biologique tels que la forêt amazonienne, les derniers fragments des forêts côtières atlantiques, si riches en espèces endémiques et le gigantesque marais du Pantanal ».

Les Etats devront alors s'obliger véritablement à appliquer concrètement les obligations qu'ils se sont eux-mêmes prescrites en adhérant aux différentes Conventions Internationales sur l'environnent. L'existence dans leurs Constitutions de cette exigence environnementale devrait contribuer au respect de leurs engagements. La CDB, en adoptant comme principe fondamental, la souveraineté des Etats sur leurs ressources accordait concomitamment une faveur et un fardeau aux Etats Parties. Conformément à ce principe, la mise en oeuvre des objectifs de la Convention notamment la conservation de la diversité biologique, l'utilisation durable des éléments de cette diversité et partage juste et équitable des avantages découlant de l'exploitation des ressources génétiques, relevait en grande partie des législations nationales des Etats Parties. Si le problème de l'érosion de la biodiversité demeure, c'est en partie à cause de l'inefficacité des Etats Parties, pour la plupart des Pays en Développement qui se laissent manipulés par les grosses firmes industrielles qui exploitent de manière immodérée les ressources par le biais de contrats bilatéraux, en promettant en contrepartie le partage de la technologie et des bénéfices issus de leurs activités. Les Pays en Développement, en majorité pauvres acceptent ces contrats dégradant pour la nature47, vu que l'aide internationale prévue

47 Les brevets et autres DPI ne conviennent pas aux besoins des Pays en Développement, Voir le
document produit en collaboration entre BEDE (Bibliothèque d'Echange de Documentation et

par la CDB tarde à venir. Il serait judicieux, que les Etats riches en biodiversité appliquent avec les Pays Développés, principaux demandeurs des ressources de la biodiversité, la technique de l'offre et de la demande. Il est prévu dans la CDB, que les pays d'origine des ressources et les pays fournisseurs des ressources prendront avec la partie contractante des mesures relatives à l'accès et au partage équitable des bénéfices selon des modalités acceptées mutuellement. Ainsi, conformément à la règle de l'offre et de la demande, les Pays en Développement deviennent plus fort car ils possèdent la valeur recherchée, ils pourront donc exiger en priorité la conservation de la biodiversité avant toute négociation relative à l'exploitation des ressources issus de la biodiversité.

Cependant, les Etats parties à la CDB doivent « favoriser et encourager une prise de conscience de l'importance de la conservation de la diversité biologique. Ils doivent assurer cette prise de conscience dans la société par le biais des médias, ainsi que la prise en compte de ces questions dans les programmes d'enseignement ». Ils devront aussi coopérer, selon qu'il conviendra, avec d'autres Etats et des Organisations Internationales, pour mettre au point des programmes d'éducation et de sensibilisation du public concernant la conservation et l'utilisation durable de la diversité biologique. Nous souhaitons que toutes ces mesures et propositions faites plus haut, soient appliquées véritablement. En outre, la prise en compte visible de la dimension environnementale de la conservation dans les politiques commerciales sera un atout pour le renforcement des normes du DIE face aux nombreux enjeux

commerciaux liés à la conservation de la biodiversité.

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore