SIGLES ET ABBREVIATIONS
ADPIC: Aspects sur les Droits de Propriété
Intellectuelles liés au Commerce
CITES : Convention sur le Commerce International des
Espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction
CDB: Convention sur la Diversité Biologique
COP : Conférence des Parties
DIE: Droit International de l'Environnement
DPI: Droit de Propriété Intellectuelle
FAO : Organisation des Nations unies pour l'agriculture et
l'alimentation FEM : Fonds pour l'Environnement Mondial
FFEM : Fonds Français pour l'Environnement Mondial
FMI : Fonds Monétaire International
MDP : Mécanisme pour un Développement Propre OEB:
Office Européen des Brevets
OGM: Organismes Génétiquement Modifiés
OMD : Objectifs du Millénaire pour le Développement
OMPI : Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle
ONG : Organisation Non Gouvernementale
OUA/ UA : Organisation de l'l'Unité Africaine / Union
Africaine
PNUE : Programme des Nations Unies pour l'Environnement
PNUD : Programme des Nations Unies pour le
Développement
SBSTTA: Subsidiary Body for Scientific, Technic and Technological
Advise UICN : Union Mondiale pour la Nature
UPOV: Union pour la Protection des Obtentions
Végétales
WWF : Fonds Mondial pour la Nature
INTRODUCTION GENERALE
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Il y à de cela près de quatre décennies,
la protection de l'environnement, le respect et la conservation des richesses
naturelles étaient des préoccupations partagées, sans
véritable incidences, par certains écologistes, scientifiques et
groupements associatifs, qui prônaient une utilisation durable et
rationnelle des ressources naturelles pour le bien commun des
générations présentes et futures1, sous peine
d'être confrontés plus tard, à une catastrophe
planétaire au niveaux écologique, social et culturel. A
l'opposé, les grands groupes industriels et firmes internationales
soutenaient que le développement était un processus impliquant
impérativement, la prise de mesures et d'actions concrètes qui
bien que préjudiciables à l'environnement, ne présentaient
à long terme, aucun danger majeur pour la survie de la Planète,
avaient-ils torts ou raisons ?
Il convient de relever que notre planète, a connu de
nombreuses mutations au cours des différentes ères
géologiques et climatiques, avec elles, s'est constitué un
immense potentiel culturel et biologique au service de l'Humanité.
Aujourd'hui de nombreux spécialistes prévoient malheureusement,
une extinction prochaine de cette richesse en raison des multiples actions
dégradantes et immodérées de l'homme sur l'environnement.
Pour eux, la conservation de la diversité du `'vivant» aujourd'hui
connu sous le terme de `'diversité biologique» serait
sérieusement menacée. Ainsi, la diversité biologique,
définie comme la variabilité des organismes vivants de toute
origine y compris, entre autres, les écosystèmes terrestres,
marins et autres écosystèmes aquatiques et les complexes
écologiques dont ils font partie; la diversité au sein des
espèces et entre espèces ainsi que celle des
écosystèmes, devrait être logiquement protégé
en raison notamment des nombreux biens et services dont elle est
pourvoyeuse.
Cependant, l'intégration effective des
impératifs liés à la protection de l'environnement et de
la diversité biologique dans les politiques de développement fut
le résultat d'un processus marqué par des conflits incessants
entre les enjeux d'ordre écologiques et ceux d'ordre économiques
et commerciaux.
1 Rapport Brundtland relatif au développement
durable consacré lors de la Conférence de Rio sur l'environnement
et le développement.
Le retentissement médiatique des pollutions ou
catastrophes écologiques notamment les marées noires, les
destructions d'habitats entraînant une perte de la biodiversité
avec la disparition de plusieurs espèces de végétaux et
d'animaux2 ainsi que la montée en puissance des Partis
écologiques, particulièrement dans le Nord de l'Europe, ont
permis d'éveiller les consciences et même conduit progressivement,
la législation dans certains pays européens a imposé
certaines contraintes à certaines entreprises. Cependant, vu
l'importance et les enjeux de la diversité biologique, le recours aux
mécanismes juridiques internationaux s'imposait à l'effet
d'obtenir des résultats probants et impliquant directement la
Communauté Internationale.
La machine écologique mise donc en branle, dès
1980, c'est l'UICN qui a mis en avant l'idée d'une Convention-cadre, en
1984 elle élabore un avant-projet très protecteur de la
diversité biologique, il ne sera pas repris ensuite. En 1987 la
Commission Mondiale pour l'Environnement et le Développement (CMED)
propose, dans le rapport Brundtland « Notre avenir à tous »,
une « Convention sur les espèces ». Le PNUE constitue
en 1988 un groupe spécial d'experts juridiques et
techniques. Le 25 mai 1989 le Conseil d'administration du PNUE adopte
une résolution allant dans le sens de la tenue d'une Conférence,
en mai 1991 est créé un Comité intergouvernemental de
négociation qui tiendra sept sessions et le 22 mai 1992 c'est
l'Acte final de la Conférence de Nairobi, puis c'est l'ouverture
à la signature pendant la Conférence de Rio en juin 1992 de la
Convention sur la diversité biologique. Ce jour là, 153 Etats
signeront à l'exception des Etats Unies. La Convention sur la
diversité biologique est entrée en vigueur à la fin de
1993 et elle a maintenant été ratifiée par une
majorité de pays, pour lesquels la Convention représente un
instrument juridiquement contraignant en matière de conservation et de
gestion durable de la diversité biologique.
Le droit international de l'environnement venait ainsi, par le
biais de cette
Convention, de se doter d'un instrument juridique
référentiel en matière de protection
2 Les catastrophes de Seveso en Italie, en 1976, de
Bhopal en Inde, en 1984, et de Tchernobyl en Ukraine, en 1986 ; au titre des
marées noires, le 24 mars 1989, le pétrolier Exxon Valdez s'est
échoué dans la Baie du prince William, Alaska déversant 41
000 tonnes de brut qui affectent plus de 2000 km de côtes (Science et
Vie, mars 2010)
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de la biodiversité. Malheureusement, malgré des
avancées majeures constatées durant la dernière
décennie, le problème de l'érosion de la
biodiversité demeure, et partant l'épineuse
nécessité de savoir les réelles causes de cette
destruction.
L'on est même tenté de nous demander si le
problème ne se situe pas au niveau des mécanismes institutionnels
et juridiques encadrant le domaine de la biodiversité ?
En d'autres termes, est-ce-que le droit international de
l'environnement tel que conçu actuellement, peut permettre d'atteindre
effectivement les objectifs de protection et de conservation de la
biodiversité ?
Est-il adapté ou non aux divers enjeux liés
à la conservation de la diversité biologique ?
Présente-il-des frictions avec les exigences
économiques et commerciales ?
Notre démarche consistera à montrer dans une
première partie que l'ensemble des mécanismes juridiques
internationaux constituant le droit de la biodiversité sont en
réalité limités par des enjeux d'ordre économiques
et financiers. Dans la deuxième partie, nous évoquerons la
nécessité d'un DIE plus adapté aux enjeux liés
à la conservation de la biodiversité.
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