SECTION 5: LES
PERCEPTIONS DES CHANSONS PAR LES ACTEURS CONCERNES
Sur base de l'analyse thématique, nous avons
cerné quatre types de perceptions policières que nous
présentons dans les lignes qui suivent. Il s'agit de la perception du
métier de police, de la population, de la femme et de la drogue.
§.1. REPRESENTATION DU
METIER DE POLICIER
L'étude révèle quatre types de
représentations du métier que voici : police est un
métier difficile, un métier de sacrifice, un métier du
pouvoir et un métier noble.
1. Police « un métier
difficile »
La police est un métier difficile puisqu' elle exige
l'intelligence, la formation, l'adaptation, l'endurance physique et la
moralité. En plus des exigences, la pratique elle-même du
métier exige l'observation de la procédure et de la loi.
Le contraire peut entrainer les sanctions non pas seulement
disciplinaires mais également judiciaires ou pénales.
A ce propos ; le policier ZAU nous confie ce qui
suit : « Eza facile kosala na Armée que na la police.
Biso to sala kala, tozali ba ex FAZ. Armée eza kaka phase moko ya
formation oyo tubengi phase Militaire. Par contre, musala ya la police eza na
ba phase mibale : militaire na judiciaire »
Ce qui se traduit comme cela : « C'est
très facile de faire l'armée que de faire la police. Moi je suis
un ancien militaire de la défunte République du Zaïre et
j'ai beaucoup travaillé sous ce régime. Pendant la formation,
pour l'armée c'est uniquement une seule phase celle dite militaire. Par
contre, la formation policière exige deux phases : militaire
d'abord et en fin, la phase judiciaire ».
Cet extrait montre que la formation policière n'est pas
du tout facile puisqu'elle exige deux phases. La phase militaire permet, comme
la police est militarisée de maitriser l'usage de l'arme les techniques
et tactiques militaires. Tandis que la phase judiciaire permet aux policiers
d'acquérir les notions de la procédure et de la loi qui cadrent
avec la police judiciaire. En plus, les policiers doivent aussi connaitre les
préalables de la police administrative qui est mise en mouvement par
l'autorité politico-administrative de qui elle dépend. La police
n'est pas seulement un métier difficile, mais aussi impliquant les
sacrifices.
2. La police « un
métier de sacrifice »
La police est un métier de sacrifice puisque pour y
intégrer, le candidat doit sacrifier sa vie pour la cause noble et juste
pour sa patrie.
C'est dans ce contexte, que le salaire est perçu par
les acteurs comme « BONGO YA MAKILA » . En plus,
certains policiers meurent ou trouvent la mort dans le cadre de service telle
que l'intervention lors du maintien et du rétablissement de l'ordre
public, la patrouille, l'accident de circulation pour les acteurs de la Police
de Circulation Routière et même les accidents lors du
déplacement pour différentes interventions.
A ce propos, voici ce que nous renseigne le policier
MATAFARI : « soki obimi ndako na tongo il faut oliya puisque
oyebi te tango okeyi mosala soki okozonga to okozonga te. Ba mususu ba
zongakate.
Cet extrait montre non pas seulement le sentiment
d'insécurité du métier mais aussi l'idée de
sacrifice. Cette idée de sacrifice est aussi montrée par le
policier ZAU en ces termes : « tangu tokota mosala ya police,
to komi batu ya drapeau na mokolo ya liwa bazo kunda biso na
drapeau ».
Cela montre que dés qu'un candidat est admis à
la police, il n'appartient plus à sa famille biologique. Sa famille
devient la nation. Nous n'avons pas de famille, notre famille c'est l'Etat.
Même dans la mort, le policier est enterré avec le drapeau,
symbole de la nation.
Ceci explique mieux comment le policier ne fait plus partie de
sa famille, mais appartient à la grande famille qui est la nation ou
l'Etat qui doit l'enterrer. Puis qu'il a sacrifié sa vie pour la
nation.
Travaillant sous le drapeau, il est revêtu du pouvoir
régalien.
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