SECTION 2 : LE CONTROLE INTERNE ET LE MANAGEMENT
STRATEGIQUE
La section 2 de ce chapitre est consacrée
à l'approche de la stratégie et à la planification
stratégique. L'idée ici est de montrer que le contrôle
interne et la stratégie sont intimement liés.
1-L'EVOLUTION ET LA PRATIQUE DE LA STRATEGIE DANS LES
ORGANISATIONS
A la fois complexe et passionnante, la notion de
stratégie est sans doute l'une des disciplines qui a fait couler
d'encre. Si bizarre que cela puisse paraître, l'enseignement
systématique de la stratégie, conçue comme une discipline
des sciences de gestion, est finalement assez récent. Les choses ne sont
pas aussi claires. En fait, l'enseignement de la stratégie subit
diverses influences qui trahissent la diversité de ses origines et de
ses rapports. Bien souvent, dans les business schools ou dans les écoles
de commerce, le cours de stratégie était confié à
un praticien d'entreprise, qui proposait des recettes avec pour formule
« la stratégie ne peut pas s'apprendre, c'est un
art ».A l'inverse, dans les universités c'était
plutôt des spécialistes de micro-économies qui en avaient
la lourde responsabilité en exposant des modèles très
théoriques .Il revenait également aux enseignants de techniques
de gestion d'assumer cette responsabilité en mettant l'accent sur les
techniques de planification et de contrôle, plus que sur la
réflexion stratégique. Finalement, les professionnels
s'intéressaient surtout aux problèmes de politique
générale, à la prise concrète de décision,
alors que les enseignants accordaient leur préférence soit
à la formalisation de la démarche, soit aux techniques du
management stratégique.
1.1 La notion de stratégie
Il existe plusieurs définitions de la
stratégie ; nous avons retenu celle que Michel Marchesnay
défini dans son ouvrage Le Management
Stratégique paru aux éditions de l'Adreg
à savoir :
C'est « l'ensemble
constitué par les réflexions, les décisions, les actions
ayant pour objet de déterminer les buts généraux, puis les
objectifs, de fixer le choix des moyens pour réaliser ces buts, de
mettre en oeuvre les actions et les activités en conséquence, de
contrôler les performances attachés à cette
exécution et à la réalisation des buts »
Cette définition a le mérite
de présenter la stratégie autour de quelques thèmes
répétitifs notamment le thème des buts, du plan de
l'environnement et celui du management. Au juste quelle est l'origine de cette
discipline ?
1.1.1 Une discipline aux origines multiples
Comme nous l'avons dit, la conception d'un cours de
stratégie est fortement liée à la
« culture » de l'enseignement : en témoigne la
diversité du contenu des manuels de stratégie. Cette
diversité s'explique à la fois par la jeunesse de la discipline,
comme objet d'étude en gestion, et par l'ancienneté de la
pratique stratégique. Il s'agit donc de remonter aux sources, et de
faire un examen critique de celle-ci.
1 .1.1.1 Stratégie militaire et
stratégie d'entreprise
Le débat sur la stratégie militaire et la
stratégie d'entreprise a révélé beaucoup
d'affinités entre les deux stratégies. De ces débats, on
peut tirer les observations suivantes :
· Au niveau le plus simple, l'image guerrière
donne lieu à de nombreuses expressions (guerres de prix, capitaines
d'industrie, campagne promotionnelle, etc....) sans réelle
réflexion de fond ;
· A un autre niveau, on observe certaines analogies entre
la conduite des affaires et celle des batailles : d'abord sur la relation
entre les forces respectives (les ressources de l'organisation, l'avantage
concurrentiel),l'état du terrain et les conditions de l'engagement(le
positionnement concurrentiel) ; ensuite ,sur les conditions de
déroulement de la bataille ou de la guerre (manoeuvres
tactiques).Toutefois, l'objection fondamentale est que ,dans la guerre des
affaires, il ne s'agit généralement pas de détruire le
concurrent(les forces du marché s'en chargent) ;
· Les affinités sont en fait beaucoup plus fortes
dans les deux cas suivants : d'une part, lorsque la stratégie de
l'entreprise est une stratégie d'élimination directe des
concurrents, ou lorsque l'environnement est fortement hostile ; d'autre
part, lorsque la guerre militaire n'a pas pour but l'anéantissement de
l'adversaire, ou lorsque les batailles sont conduites sans rechercher la
victoire totale.
1.1.1.2 Analyse stratégique et analyse
économique
L'analyse micro-économique des marchés
accorde une faible place à la stratégie des entreprises.
S'intéressant avant tout à l'équilibre
général, résultat des équilibres partiels (sur
chaque marché), l'analyse économique part du principe que, pour
optimiser ses performances, soit le profit maximum, l'entreprise doit se
contenter d'obéir aveuglement aux signaux du marché que sont les
prix (taux de salaire, taux d'intérêt, taux de profit, prix des
produits).Le chef d'entreprise doit se contenter d'utiliser de façon
optimale ses ressources, s'il est rationnel.
Cette analyse a longtemps prédominé.
De nos jours, les économistes qui s'intéressent à
l'entreprise et à l'industrie accordent une place croissante, voire
déterminante, à la stratégie, au point d'apporter comme
Michael Porter, des outils et des modèles essentiels.
Dans la littérature américaine de la
stratégie, l'appui sur l'analyse économique porte plus
précisément sur les points suivants :
· La croyance en une primauté de l'économie
de marché, en la libre concurrence, comme sélecteurs de
performance, et en conséquence, le rôle directeur du
profit ;
· L'intérêt accordé à une
démarche rationnelle, méthodique, dans l'analyse
stratégique ;
· Le recours à des outils d'analyse relevant de la
logique « substantive » logico mathématique,
comme aide à la décision stratégique
1.1.1.3 Stratégie et histoire des
entreprises
L'analyse historique consiste à suivre ou
à récompenser à partir de documents l'évolution de
la démarche stratégique suivie par une entreprise ou un groupe
d'entreprises. L'objectif est double :
· Essayer de dégager des
« lois », ou des tendances lourdes ;
· Observer l'évolution des techniques et des
principes de management, souvent en partant du principe selon lequel le
succès d'une entreprise est dû à l'adoption de
principes « modernes » ou de techniques
« avancées » qu'il convient de transposer aux autres
entreprises.
Il n'en reste pas moins que l'observation des
stratégies des entreprises, même au niveau de l'histoire
immédiate, de l'actualité quotidienne, constitue une source
inépuisable d'informations.
1.1.1.4 Stratégie et sciences de l'homme et de la
société
Sous ce vocable, on englobera avant tout les travaux
en sociologie des organisations et en psychologie.
La sociologie des organisations s'est fortement
développée après la seconde guerre mondiale. L'apport
essentiel réside à nos yeux dans le point de vue appelé
« contingent » : on considère que la
stratégie n'est pas déterminée à priori, mais
qu'elle résulte de jeu de forces et d'événements qui
influenceront des choix, séparément ou globalement.
La psychologie joue également un rôle
croissant, dans la mesure où elle permet de mieux comprendre le
processus de prise de décisions. Elle s'intéresse aux
façons dont les décideurs « savent »
(processus cognitif), dont ils « apprennent » (processus
d'apprentissage), dont ils « choisissent » (processus
décisionnels).
1.1.1.5 Stratégie et sciences de
gestion
Si bizarre que cela puisse paraître, la
relation n'est pas si évidente. En effet, la gestion d'une entreprise a
pour objet d'user au mieux les ressources dont dispose l'entreprise : le
gestionnaire s'appuie sur des techniques bien établies, en
général, et celle-ci font l'objet d'un enseignement, d'une
transmission somme toute assez simple. En stratégie, on se heurte
à des situations complexes, à des problèmes
« mal structurés », pour lesquels la réponse
n'est pas toujours techniquement possible.
En fait, les choses évoluent dans le sens
d'un rôle croissant d'une
attitude « stratégique » dans les divers
domaines de la gestion. En effet, les techniques de gestion sont devenues, dans
nombre de domaines, hautement programmés, au point que l'ordinateur doit
maintenant se préoccuper des décisions plus risquées, plus
complexes, peu programmables.
La relation entre le management et la
stratégie est bien entendu plus forte, au point que les termes sont
souvent confondus. Le management trouve son origine dans la fonction
d'administration générale de l'entreprise, telle que
décrite dans les écrits du Français Henry Fayol au
début de ce siècle, et développée par nombre
d'auteurs américains dont, au milieu du siècle, Chester Barnard,
et, plus récemment, Peter Drucker. Mais l'on peut reprocher à
cette assimilation de cantonner la stratégie à l'aspect interne
à l'entreprise, de mise en oeuvre d'une stratégie
déterminée de l'extérieur.
1.1.2 Une discipline aux courants multiples
Récemment, Henry Mintzberg a
présenté les différents courants actuels en
stratégie d'entreprise en les situant sur une horloge : au fur et
à mesure que « l'heure avance », on irait de
courants mettant l'accent sur les procédures de décision,
reposant sur des modèles et des techniques éprouvés, vers
des écoles ou des méthodologies plus contingentes, pour
déboucher sur des approches s'intéressant aux processus de prise
de décision, dans les organisations, puis chez les individus. Aux yeux
de Mintzberg, l'idéal, loin d'être atteint, serait d'aboutir
à une approche intégrant l'ensemble de ces préoccupations,
les procédures et les processus, au sein d'une configuration englobant
tous ces problèmes.
La présentation ci dessus de Mintzberg
nous permet d'énoncer les écoles de pensée
stratégiques.
1.1.2.1 Les écoles formalistes
On peut situer , dans le temps et dans
l'espace, les origines de l'enseignement de la stratégie à la
business School de Harvard, dans les années 50 .L'idée
essentielle est que les objectifs sont fixés par les
propriétaires , et mis en oeuvre par les dirigeants après examen
de la situation interne et externe, au travers du management stratégique
.Cette approche est très logique, seulement elle n'intègre pas
les comportements et les aléas, insiste plus sur les procédures
que sur les processus, elle n'appréhende pas les problèmes de
mise en oeuvre. D'ou la naissance de l'école dite de San Diégo
qui s'intéresse aux problèmes de management stratégique,
c'est-à-dire de conception d'outils de gestion planifiée et de
modes de développement de l'entreprise, au travers des activités,
analysés en technologies, produits et marchés. Le
représentant le plus célèbre de cette approche est
l'Américain Igor Ansoff.
Au cours des années 70, marquées
par de fortes ruptures dans le capitalisme mondial, le problème de la
compétitivité se pose de façon cruciale. Les
activités traditionnelles ne sont plus le moteur de l'expansion, et il
faut « inventer » de nouvelles stratégies
commerciales et technologiques. D'ou l'emprise de la contingence sur la simple
formalisation lorsque l'on aborde les stratégies de développement
des entreprises.
1.1.2.2 Les écoles contingentes
Dire que l'environnement est complexe et incertain
est une banalité. Mais cet aphorisme trivial recouvre une
réalité difficile à appréhender dans les
modèles stratégiques. Au cours des années 80, la recherche
a fortement avancé dans ce domaine, même si elle s'est
essoufflée à suivre les transformations parfois brutales,
« catastrophiques » de l'environnement technique,
économique, géopolitique, des entreprises. L'apport de
l'économie industrielle a été important, l'auteur le plus
connu étant l'Américain Michael Porter, professeur à
Harvard. Le sentiment qui prévaut est que, dans cette approche, il n'y a
pas de solution définitive pour l'entreprise. Le caractère
dynamique des variables stratégiques est prédominant, et les
choix doivent êtres révisés en permanence.
Ce sentiment de contingence est exacerbé avec
l'analyse des relations entre la stratégie et
l'organisation .Celle-ci apparaît comme un système de
gestion, mouvant, interactif, soumis à de perpétuels
changements : la notion de flexibilité est déterminante.
1.1.2.3. Les écoles axées sur les
processus
Selon cette école un constat
s'impose : on connaît finalement peu de choses sur la façon
dont les gens prennent une décision ayant un caractère
stratégique. Mintzberg et Simon accordent une place essentielle à
l'intuition. Mais ils montrent qu'il existe plusieurs façons de prendre
une décision, et que le processus est influencé par une multitude
de facteurs. L'analyse de ces différentes écoles nous montre que
la stratégie est davantage intégrative
1.1.2.4 Vers une approche intégrative
L'étude de la stratégie n'est
d'aucun intérêt si elle ne débouche pas sur la mise en
oeuvre de décisions et d'actions .L'approche intégrative
recommande d'utiliser un schéma « en diamant », en
distinguant des « pôles » ou
« «piliers » de l'analyse, puis en les reliant
à l'aide de flèches à doubles sens, pour bien indiquer les
relations réciproques. Le tableau de page suivante est une
synthèse des différentes écoles de la stratégie
Tableau 1 : Les modèles
représentatifs de la stratégie
Courants et écoles
|
Modèles représentatifs
|
Auteurs représentatifs
|
Observations
|
Design School de Harvard Corporate Strategy
|
SOWT (forces, faiblesses, menaces, opportunités)
|
Andrews équipe de Harvard 1960-1965
|
Approche rationnelle « conceptuelle » pour
Mintzberg
|
Planification Stratégique
|
Modèle de planification
|
Ansoff Ackoff 1965-1975
|
Approche Systématique et analytique
« formelle » pour Mintzberg
|
Business Strategy
Stratégies opérationnelles
Marketing stratégique
|
Modèles de portefeuille
Modèles de positionnement
Stratégies génériques
|
Levitt, Kotler
Henderson 1965-1980
Abell
|
Grilles, check lists
Processus « analytique » pour Mintzberg
|
Management Stratégique
|
Domaines d'activités stratégiques
|
Hofer et Schendel 1978
|
|
Courant environnemental
|
Modèles d'economie et d'organisation industrielles
Approches évolutionniste
Transaction
|
Porter 1975-1990
Nelson, Winter 1980-1990
Williamson 1975-1990
|
Conflit entre les approches déductives
(déterministes) et empiriques (contingentes) qualifié de
« processus passif » par Mintzberg
|
Courant organisationnel
|
Modèle de capacités
Modèles contingents
Transaction (interne) et économie des organisations
|
Mintzberg
Lawrence et Lorsch
Chandler, cyert et March 1960-1990
|
Grande diversité des approches
Mintzberg retient l'approche `politique » et
culturelle
|
Stratégies de développement
|
Modèles de croissance : Economiques, financiers,
organisationnels, etc.
|
Ansoff, Marris, Penrose 1960-1970
|
Forte diversité des approches non mentionnés par
Mintzberg
|
Courant décisionnel
|
Modèle IMC et heuristique de la décision .Processus
de prise de décision individuels et organisationnels
|
Simon et Mintzberg
Crozier 1955-1990
|
Approches empirique. Mintzberg distingue les approches
« cognitives » et
« d'apprentissage »
|
Courant entrepreneurial
|
Typologies d'entrepreneurs
|
Smith, Gasse 1960-1990
|
Approches typologique
Processus « visionnaire »
|
SOURCE : Michael Marchesnay,
(2004), le management stratégique,
paris, Editions de l'Adreg, mai
2004, 210pp.
1.2 LA PLANIFICATION STRATEGIQUE
Au cours des années 60, le problème
de la stratégie est le plus souvent confondu avec celui de
l'édification d'un plan, et la mise en oeuvre de procédures
budgétaires ; à la limite, une entreprise sans plan est
considérée comme n'ayant pas de stratégie.
Il ya dans cette conception un fond de
vérité. Mais, au cours des années 70, les limites d'une
telle assimilation vont apparaître. Pour l'essentiel, l'idée
majeure de cette remise en cause est que la procédure de planification
ne peut être isolée de l'ensemble des problèmes d'ordre
stratégiques qui se posent à l'entreprise. Le plan ne devient
alors qu'un outil au service de l'articulation entre la politique
générale (corporate strategy) et les stratégies
d'activité (business strategy), c'est-à-dire au service du
management stratégique
1.2.1 La planification d'entreprise
La planification d'entreprise constitue une
véritable discipline de gestion, avec ses outils et ses méthodes.
Ses origines remontent au début du siècle. Le français
Henry Fayol développe l'idée que l'une des tâches de la
direction générale consiste à
« prévoir » et à
« contrôler » : pour cela, il faut fixer des
objectifs, prévoir des moyens pour les réaliser, et
vérifier que les dits objectifs ont bien été
réalisés. Fayol suggère des plans à cinq ans,
soumis à modifications annuelles, au vu de l'évolution interne et
externe Ce souci de la planification va animer les tenants
américains de l'école du management tels que Barnard et Drucker
pour qui : le bon manager planifie ses activités.
Pour des raisons diverses, la planification
d'entreprise se développe dans les grandes entreprises, entre 1950 et
1970.La démarche logique est très simple, et consiste en trois
étapes : Elaboration d'objectifs ; Mise au point de
programmes ; Etablissement de budgets
1.2.2 La planification stratégique
La notion de planification stratégique a
été développé par l'américain Igor Ansoff au
cours des années 70 .Les avancées essentiels de ses travaux sont
les suivantes :
Ø La planification ne peut plus être
conçue dans une hypothèse d'environnement stable. Il faut prendre
en compte l'environnement et ses discontinuités
Ø A côté des procédures de
planification, qui impliquent la rédaction d'un plan écrit , la
formulation explicite de buts et d'objectifs , des directives adressés
aux échelons inférieurs de la hiérarchie, des
systèmes de contrôle aussi explicites que possible, il convient de
mettre l'accent sur les procédures de choix, de prise de décision
et de vérification qui contribuent à expliciter, à
élucider ce que sera la stratégie poursuivie par l'entreprise au
cours des prochaines années. Rappelons que selon Ansoff le processus a
un caractère quasi analytique voire « non
analytique ».Il a également un caractère
adaptatif .Cette approche de planification stratégique constitue un
indéniable progrès par rapport aux méthodes
traditionnelles de planification d'entreprise. Toutefois, quelques
bémols lui ont été fait grief notamment que :
Ø En dépit du recours à l'analyse
d'écart, la méthode reste encore largement linéaire et
analytique ;
Ø Le processus reste peu explicite sur les conditions
de mise en oeuvre de la planification stratégique, qui semble aller de
soi. Cette méthode semble ignorée les problèmes au sein de
l'organisation ;
Ø Enfin, la méthode n'expose que de façon
sommaire les problèmes posés par l'environnement. Celui-ci reste
peu spécifié, mal inventorié.
1.2.3 Vers le management stratégique
L'approche du management stratégique trouve
son origine dans les progrès réalisés en matière de
marketing stratégique au cours de la période 1965-1975.Pour mieux
comprendre l'idée de management stratégique il faut d'abord que
nous rappelions les problèmes de planification du fait de la
diversification des activités des entreprises à savoir :
Ø Celui de l'ensemble du groupe d'entreprises(le niveau
corporate)
Ø Et celui de chaque division produit-marché (le
niveau business)
Ø Le problème essentiel est alors celui de
l'articulation entre ces deux niveaux, de cohérence d'ensemble de la
stratégie, afin d'éviter notamment une dérive de l'une des
divisions dans des secteurs qui ne soient pas compatibles avec le projet
d'ensemble du groupe.
Ø Au final, nous pouvons dire que la planification
stratégique débouche sur le portefeuille d'activités qui
doivent contribuer à la réalisation des objectifs d'ensemble,
permettant la satisfaction des buts généraux. Cette approche a
incontestablement contribué à renforcer le rôle du
management stratégique dans les grandes entreprises, diversifiées
et décentralisées.
1.2.4 Le contrôle stratégique
Le contrôle stratégique s'apparente au
contrôle de gestion en ce sens qu'il constitue le niveau
intermédiaire, appelé sous -système d'animation,
chargé d'assurer le relais entre les deux niveaux : le premier
niveau appelé sous-système de finalisation, où sont prises
les décisions corporate strategy, de politique générale,
les orientations majeures. Le second niveau qui constitue le niveau
inférieur, où sont prises les décisions business strategy,
de mise en oeuvre des activités opérationnelles sur les couples
produits-marchés.
Les contrôleurs internes comme les
contrôleurs de gestion doivent alors adopter une démarche
d'intégration du contrôle dans les objectifs et les
préoccupations du management stratégiques. Le contrôle est
alors pris dans le sens de processus de pilotage, davantage que dans le sens de
procédure de vérification.
Au terme de ce chapitre consacré au
contrôle interne comme un instrument stratégique dans la gestion
des entreprises nous avons d'abord présenté les différents
modèles du contrôle interne ensuite nous avons montré que
la notion de contrôle interne est étroitement liée a celle
de la stratégie. Aussi le chapitre suivant établira davantage le
lien entre le contrôle interne et la maîtrise des risques .En
d'autres termes nous montrerons en quoi il est important pour les managers de
se doter d'un tel dispositif pour atténuer les différents risques
auxquels l'entreprise fait face quotidiennement.
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