Intégration de la télévision numérique terrestre en RDC à l'horizon 2015( Télécharger le fichier original )par Jude MUZEMBO TSANGU Université de Kinshasa - Licence en sciences de l'information et de la communication 2010 |
III.4. Le dividende numériqueLa notion du dividende numérique et ses enjeux est très mal connue de nombreux africains. Et pourtant, c'est elle qui explique le succès du numérique tant dans le domaine de l'audiovisuel que celui des télécommunications.68(*) Pour mieux cerner la substantifique moelle de cette question, il conviendrait de signaler que le spectre radioélectrique constitue la ressource fondamentale sur laquelle se constituent les radiocommunications. Or, cette ressource est très limitée. Si le spectre électromagnétique s'étend jusqu'à quelques centaines de gigahertz, les fréquences inférieures à quelques dizaines de gigahertz sont pratiquement les seules à être utilisées. C'est pour cette raison que le passage de la diffusion de la télévision terrestre du mode analogique au mode numérique suscite un intérêt majeur dans la mesure où il devrait s'accompagner d'un gain spectaculaire en efficacité d'utilisation dudit spectre et donc permettre de libérer une quantité très importante de spectre dans deux gammes de fréquences particulièrement prisées dans la communication et la télécommunication, à savoir : les bandes 174-223 MHz et 470-862 MHz. II.4.1 Le Dividende numéIrique affecté aux télécommunicationsAyant compris que le dividende numérique est une opportunité de gains de compétitivité pour les pays dans la mesure où la libération de ces fréquences permettra à la fois l'introduction des services de communication électroniques et un enrichissement de l'offre des services audiovisuels, plusieurs pays trouvent en ce dividende une occasion en or pour remplir les caisses du trésor public.69(*) La RDC compte plus de 70 chaînes de télévision et dont les jeunes sont de gros consommateurs d'Internet et de téléphone mobile, l'affectation du dividende numérique de la sous-bande 790-862 Mhz aux quatre opérateurs de télécommunications présents sur le territoire congolais, y compris le traditionnel OCPT, devra rapporter plus de 2 milliards d'euros. Pour des raisons de compétitivité, ces opérateurs chercheront à investir dans les nouvelles technologies ou dans des réseaux sans fil à haut débit, notamment les technologies mobiles de 4ème génération telle que le WiMAX. Or, l'utilisation des fréquences en or permettra de minimiser le coût des infrastructures, d'environ 70 % à celui de l'utilisation des fréquences exploitées par leurs réseaux. En effet, l'extinction du signal analogique est toujours précédée de la définition d'un schéma d'affectation des fréquences libérées. Si l'on doit attendre l'extinction de l'analogique pour prendre une décision relative à la réaffectation de ces fréquences, on doit s'attendre à des conséquences néfastes. Entourée de ses 9 voisins, la gestion de son dividende numérique dans les zones frontalières pourrait rencontrer certains écueils tant il est vrai que la frontière des fréquences est très différente de la frontière politico-administrative. Ce qui pourrait être un casus belli avec ses voisins. Vu les enjeux que présente le dividende numérique, il n'est pas impossible que, demain, notre pays fasse face à un autre type de conflits armés avec ses voisins. Le gouvernement congolais doit tenir compte du fait qu'en matière de dividende numérique, dans la sous-bande 790-862 MHz, si toutes les fréquences présentent des caractéristiques physiques de propagation radioélectrique particulièrement attractives, quelques-unes sont plus avantageuses que d'autres. Ce sont ces quelques fréquences qui pourraient, demain, être au coeur de conflit avec ses voisins.70(*) * 68 KUNGU Kléber, La fin de l'ère analogique : que deviendra la RDC face à l'avènement de la TNT, publié dans l'édition du mardi 14 septembre 2009. * 69 http:// www.tnt-dividende numérique et ses enjeux.com, consulté le 10/07/2011. * 70 Entretien avec MAMBWINI KIVUILA-KIAKU José, consultant et spécialiste en TNT, le 15/08/2011.. |
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