CHAPITRE III: ANALYSE DES INDICATEURS DE PERFORMMANCE
DE LA MECREKIN
Ce chapitre permettra, d'analyser les données et de
faire quelques suggestions et recommandations au regard des résultats de
la recherche. Celui-ci comporte deux sections;
Ø Section 1: Cadre d'analyse
Ø Section 2: Présentation et analyse des
données financières de la MECREKIN
Mini Rating GIRAFE: A, B, C,
D, E
Section I: Cadre d'analyse
En référence aux caractéristiques de
chaque type d'IMF vus au premier chapitre, il convient de souligner que le
niveau d'efficacité d'une IMF est la résultante de cinq facteurs
à savoir: la forme juridique (gouvernance), la technique d'intervention,
le(s) type(s) de produits offert(s) à la clientèle,
l'organisation, les moyens (financiers et humains).
De plus en plus, les institutions de micro finance sont
confrontées à un double engagement contradictoire pour certains
mais faisable pour d'autres. Il s'agit de la lutte contre la pauvreté ou
la réduction de la pauvreté et l'objectif de rentabilité,
gage de leur émancipation vis-à-vis des subventions et de leur
pérennité. La pérennité étant liée
à la quête permanente de la rentabilité financière,
il convient de s'interroger sur le mécanisme de lutte contre la
pauvreté susceptible d'assurer cette rentabilité.
§1. Impact des subventions sur la performance
des IMF
L'essor de la micro finance fondé sur les
stratégies de développement, avec d'impressionnantes subventions,
a suscité de nombreux espoirs dans la perspective de lutte contre la
pauvreté. Mais la question des subventions suscite des points de vue
divergents et déterminants pour la pérennisation de ces
structures.
Dans ce contexte, deux types de catégories d'attitudes
sont identifiés: les uns, partisans de l'autosuffisance
financière s'appuient sur le spectre des échecs
avérés des politiques de crédit subventionnées par
l'Etat pour favoriser l'émergence d'institutions indépendantes
financièrement, l'équilibre financier accompagné de taux
d'intérêt élevés constituant une preuve
satisfaisante de leur impact social. Quant à ceux qui plaident en faveur
d'un appui sous forme de subvention, ils considèrent que
l'équilibre financier, qui implique de faire supporter tous les
coûts à la clientèle des IMF, a des répercussions
négatives sur l'impact social de ces structures. Ainsi, il conclut que
les subventions aux IMF se justifient pour autant que l'impact social de ces
subventions sur les populations en matière de développement soit
substantiel par rapport à celui de politiques alternatives auxquelles
ces subsides auraient pu être consacrés. Il importe donc
d'évaluer les coûts et les bénéfices sociaux des
subventions perçues par les institutions.
Toutefois, la viabilité d'une IMF représente sa
capacité à fonctionner indépendamment des subventions des
bailleurs de fonds ou des gouvernements; car quel que soit la finalité
du projet, il est nécessaire qu'il soit, à terme,
financièrement autonome pour sa pérennité.
Pour certains chercheurs, il n'est pas toujours
nécessaire d'arbitrer entre prise en charge de la pauvreté et
performance financière car certaines IMF réussissent à
toucher des ménages très pauvres tout en restant rentables; par
contre, d'autres s'adressent à une clientèle plus aisée
sans pour autant s'en porter mieux financièrement.
Pour Bernd BALKENHOL l'une des principales conséquences
de cet état de choses « est que la performance financière ne
coïncide pas nécessairement avec l'efficacité »19(*).
Par exemple, l'absence de concurrents locaux peut se traduire
par une IMF qui sera financièrement autonome sans être
forcément gérée efficacement. De la même
manière, une IMF pourrait agir efficacement mais ne pas réussir
à franchir le seuil de rentabilité, pas en raison d'une gestion
médiocre, mais de facteurs liés à la conjoncture locale
qui situe les coûts de main-d'oeuvre et de capital à des niveaux
comparativement élevés.
Cette divergence entre performance financière et
efficacité suggère que les politiques publiques ont un rôle
à jouer dans les cas où des IMF efficaces risqueraient de ne pas
être rentables, donc pérennes tout en apportant une contribution
tangible à la stabilisation des revenus et à la
sécurité économique des travailleurs pauvres et où
aucune autre institution, privée ou publique, ne pourrait prendre leur
place.
* 19 .BALKENHOL Bernd « Micro
finance et Politiques Publiques: Portée, Performance et
Efficacité » (Organisation Internationale du Travail, OIT).
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