2-2-
Risque de marge d'intérêt
La baisse supplémentaire des marges
d'intérêt compromettrait la rentabilité, ces marges ont
diminué régulièrement durant les cinq dernières
années (voir tableau I), les tests de résistance indiquent qu'une
baisse additionnelle de 100 points de base ferait tomber le rendement des fonds
propres de 13,4 % à 6,5 %. Les tests ne sont pas probants au sujet des
banques spécialisées déficitaires, mais la capacité
de ces institutions à retrouver la rentabilité serait encore plus
réduite dans le contexte d'une diminution des marges.
2-3-
Risque de transformation
Le système bancaire dépend fortement des
ressources à court terme, dont il investit une partie dans des
prêts à long terme ou des bons du Trésor. D'autres actifs
sont bloqués sous la forme de créances en souffrance et de
crédits à court terme, qui, dans la pratique, ne sont pas
toujours remboursables à court terme. Les banques commerciales semblent
vulnérables, parce que les comptes de dépôt à vue
représentent 41 % de leur bilan. Le risque de transformation peut se
matérialiser sous deux formes : un risque de taux d'intérêt
ou un risque de liquidité.
Pour ce qui concerne le risque de taux d'intérêt,
ce risque apparaît maîtrisé, c'est à dire qu'au
niveau du système bancaire dans son ensemble, on estime que les actifs
à taux fixe dépassent les passifs à taux fixe d'un montant
équivalant à 21 % du bilan. Les actifs à taux variable
dépassent les passifs à taux variables d'un montant
équivalant à 12 % du bilan. Ces écarts entre actifs et
passifs sont financés par des engagements non
rémunérés, essentiellement des dépôts
à vue. Il n'y a donc pas vraiment de risque de taux autre que le risque
de marge décrit plus haut, à condition que les
dépôts à vue restent stables et non
rémunérés.
Pour le risque de liquidité, les simulations indiquent
aussi qu'il n'y a pas de risque systémique de liquidité à
court terme, aussi longtemps que BAM est prête à refinancer les
bons du Trésor des banques. En refinancant leurs bons du Trésor,
la plupart des banques seraient en mesure de faire face à un retrait
quasi immédiat de 20 % de l'épargne sur livret, de 25 % des
dépôts à vue et de 100 % des dépôts
interbancaires. Les deux seules grandes banques qui n'auraient pas suffisamment
de bons du Trésor ont des actionnaires étrangers majoritaires qui
pourraient leur fournir des liquidités. Néanmoins, si des
réformes structurelles ou d'autres facteurs provoquaient une baisse
structurelle des dépôts à vue, des problèmes de
liquidité pourraient apparaître à moyen terme.
|