3.3. Monsieur N.
Monsieur N. est né en 1976. Son père est peintre
indépendant et il est l'aîné d'une fratrie de deux enfants.
Il suit une scolarité obligatoire normale à la suite de laquelle
il entreprend un apprentissage dans une imprimerie. Entre 18 et 19 ans, il fume
du cannabis avec des amis pendant les week-ends. A 20 ans, il se referme de
plus en plus sur lui-même et ne peut terminer son apprentissage.
En 2002, ses parents, inquiétés par son
comportement étrange le font hospitaliser de force. A la suite d'un
premier séjour en hôpital psychiatrique d'une durée de
trois mois, il retourne vivre auprès de sa famille.
En mai 2005 sa maman décède de métastases
généralisées d'un cancer du sein. En décembre de la
même année, monsieur N., dont l'aspect général
inquiète les proches, est à nouveau hospitalisé et
séjourne pendant six mois dans un service de psychiatrie adulte. On pose
alors un diagnostic de schizophrénie paranoïde continue (F.20.0),
selon trois modes : des hallucinations auditives angoissantes et des
symptômes négatifs avec une tristesse importante
accompagnée d'idées noires. A sa sortie de l'hôpital, il
part vivre chez son père avec lequel il quitte la maison familiale pour
un appartement situé dans le même village et travaille
momentanément dans une ferme à rénover. Suite à un
arrêt de sa médication, subissant une recrudescence des
hallucinations auditives, il est amené à séjourner une
troisième fois dans le même service.
Lors de ses diverses hospitalisations, on relève que le
patient est conscient et collaborant, qu'il fait son âge bien que sa
maigreur et sa pâleur soient frappantes. On note une tenue vestimentaire
et une hygiène corporelle correctes, un visage hypomimique, une
expression verbale sur un ton monocorde ainsi qu'un discours flou. On remarque
des barrages et des attitudes d'écoute. Le patient allègue donc
des hallucinations auditives, mais présente une grande difficulté
à verbaliser son vécu. Il relate cependant des idées
suicidaires et se plaint de souffrir d'angoisse sans objet. La pensée
est ralentie et on relève une très importante perplexité.
Il est triste et nie toute consommation d'alcool, de nicotine ou de cannabis.
Contrairement aux deux précédents séjours, il fait preuve
lors de la troisième hospitalisation de conscience quant à sa
maladie (conscience morbide) et, au vu de sa souffrance, décide de
suivre et de respecter son traitement.
Il intègre l'institution La Miolaine en
décembre 2006.
En 2009, alors qu'il commence à reconnaître ses
difficultés, à accepter son traitement et à se sentir un
peu mieux, son père décède.
Depuis 2010, monsieur N. travaille trois demi-journées par
semaine dans une imprimerie, retournant à ses premières
amours.
Traitement
Afin de maintenir une stabilité psychique
satisfaisante, le traitement de monsieur N. est composé des
médicaments suivants: 1. Un neuroleptique atypique de type
thienobenzodiazépine. 2. Un antidépresseur de type inhibiteur
sélectif de la recapture de la sérotonine. 3. Un anxiolytique de
type benzodiazépine anxiolytique.
Il prépare avec une infirmière un semainier en
début de semaine et gère de manière autonome ses prises
quotidiennes de médicaments.
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