3.2. Monsieur F.
Monsieur F. est né en 1964. Il est l'aîné
d'une fratrie de trois enfants tyrannisée par un père alcoolique.
A cinq ans, il est vu par un service médical psychiatrique qui note des
difficultés scolaires chez un enfant timide et sensible qui a du mal
à supporter l'échec. A l'adolescence, il abandonne ses
études et le bradypsychisme remarqué à l'époque lui
vaut des examens chez un neurologue qui ne relève rien de probant. Il
entreprend ensuite un apprentissage d'électricien qui s'avère
être un échec et devient aide-maçon durant six mois, avant
que le bradypsychisme ne réapparaisse et ne l'oblige à cesser
toutes activités. Les échecs à répétition
essuyés par monsieur F. font l'objet de la colère de son
père, la mère ayant le rôle de tampon.
En 1982, il devient de plus en plus mutique, figé et
souffre d'anorexie. Le médecin soupçonne une
hébéphrénie et le fait hospitaliser en septembre alors que
son état péjore. Il fait une tentative de défenestration,
évitée de justesse, et part en centre de jour où il
effectue une formation de menuisier.
En 1985, il est à nouveau admis à
l'hôpital psychiatrique pour un état dépressif et une
décompensation psychotique qui l'obligent à suspendre sa
formation pendant trois mois. Il reprend ensuite son apprentissage,
présentant néanmoins des troubles du comportement et de la
conduite, avec une tendance à se refermer sur lui et à se
saboter. Par périodes, il se sent persécuté,
dispersé et déprimé. Cependant, il suit de façon
correcte ses cours et après un stage pratique pendant lequel on constate
un manque d'initiative et d'adaptation ainsi que des blocages, il reçoit
son diplôme de menuisier. On lui trouve un poste qu'il doit quitter en
raison de ses nombreuses difficultés. Il doit alors
réintégrer sa famille, situation qui le déstabilise
psychiquement.
En 1987, nouvelle hospitalisation pour décompensation,
à la suite de laquelle il est réorienté vers un centre de
jour où il suit un programme de réadaptation. Le diagnostic
posé à cette période est celui de troubles
schizophréniques chroniques de type désorganisé, avec
exacerbation aiguë qui deviendra, au fil du temps, une
schizophrénie avec séquelles. Actuellement, monsieur F. est en
phase résiduelle (F20.5).
Traitement
Son traitement comprend les médicaments suivants : 1.
Un neuroleptique atypique de type dibenzodiazépine. 2. Un anxiolytique
de type benzodiazépine anxiolytique. 3. Un stabilisateur de l'humeur de
type anticonvulsivant. 4. Un anti-acidité, inhibiteur de la pompe
à protons. 5. Un traitement anti-cholinergique pour traiter une hyper
salivation.
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