CHAPITRE 3 TROIS SITUATIONS CLINIQUES EN
MUSICOTHÉRAPIE
Dans ce chapitre, trois situations en musicothérapie
vont être amenées. Elles sont issues d'un travail effectué
auprès de personnes schizophrènes vivant dans un centre de
réhabilitation psychosocial nommé La Miolaine. Un
encadrement infirmier et éducationnel est présent de
manière quotidienne, et forme le soutien indispensable à des
personnes en perte d'autonomie et de reconnaissance. Au point de vue
occupationnel, si certaines d'entre elles bénéficient d'ateliers
semi-productifs, chacune est tenue de choisir d'autres activités lui
permettant de rythmer ses journées, de développer ses
habilités et de maintenir ou de recréer des liens sociaux. Les
personnes nommées ciaprès, à la recherche de
repères et d'un mieux-être, ont toutes trois choisi de participer
à des séances individuelles ou collectives de
musicothérapie.
3.1. Monsieur K.
Monsieur K. est né en 1950. Le diagnostic principal
posé à son sujet est celui de schizophrénie
résiduelle (F20.5) ; autre diagnostic supposé : épilepsie
type grand mal. On relève trois symptômes prioritaires et
récurrents chez monsieur K. : une baisse de la thymie, des idées
suicidaires ainsi que de forts sentiments de persécution. On note
également qu'un cadre serré et ritualisé est
nécessaire à son bien-être et qu'il se montre
dépendant d'un lien très personnalisé avec ses
soignants.
Il est normalement décrit comme étant un patient
calme, collaborant, capable de tenir une hygiène corporelle correcte et
de revêtir une tenue adéquate. Monsieur K. a intégré
l'institution en décembre 2006. Le rapport effectué lors de son
entrée dans l'institution stipule que monsieur K. est triste mais sans
idées noires ni suicidaires et que son discours est pauvre et peu
informatif, mais cohérent.
Au fil du temps, il se plaint, de manière
épisodique, d'entendre des voix et le personnel de l'institution
remarque de grandes difficultés motrices à la marche, des pertes
d'équilibre, des pertes des notions spatio-temporelles ainsi qu'une
détérioration de ses capacités mnésiques. Afin de
pallier à ses difficultés motrices, il dispose d'un
déambulateur dont il ne fait guère usage. Il
préfère se déplacer très lentement, et parfois de
manière incertaine, dans les couloirs. Il trouve que les journées
sont longues, et montre peu d'investissement dans les ateliers
thérapeutiques, malgré un intérêt certain pour
l'activité bois et la musicothérapie. Il peine à rester
concentré au-delà d'un quart d'heure, se montre parasité
par des hallucinations auditives et tend à se sentir
persécuté lorsque d'autres personnes assistent et participent aux
séances d'ateliers. Les horaires sont également difficilement
respectés, monsieur K. oubliant le jour ou l'heure de ses
activités.
Traitement
Afin de maintenir un état stationnaire, il
bénéficie du traitement suivant : 1. Un neuroleptique atypique de
type dibenzothiazépine. 2. Deux stabilisateurs de l'humeur de type
anticonvulsivant. 3. Un Antiparkinsonien de type anticholinergique. 4. Un
neuroleptique conventionnel de type butyrophénone. 5. Un anxiolytique de
type benzodiazépine anxiolytique. 6. Un antihypertenseur. 7. Un
anti-acidité, inhibiteur de la pompe à protons.
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