Paragraphe 3: GESTION DES ENSEIGNANTS
I-Définition d'un Enseignant:
Un professeur, ou enseignant, est une personne érudite
chargée de transmettre des connaissances ou des méthodes de
raisonnement à autrui dans une matière, domaine ou discipline
scolaire, ou bien dans le cadre d'une formation plus
générale, à un ou plusieurs élèves ou
étudiants, le plus souvent dans le cadre d'une institution
(école, université...), voire de cours particuliers. Dans ce
dernier cas, on parle aussi de précepteur, lorsque l'organisation
de l'ensemble de la scolarité d'un élève est prise en
charge par un enseignant employé à titre privé. Pour
exercer son métier, l'enseignant possède une certaine
compétence pédagogique généralement acquise
par l'expérience et/ou au cours d'une formation
spécialisée. Dans certains pays, en plus de son sens usuel,
Professeur (Pr.) est aussi un titre réservé à certains
enseignants universitaires.
II. Tendances et faiblesses majeures des
systèmes de gestion du personnel enseignant
L'analyse suivante des systèmes de gestion et de leurs
effets sur le recrutement et l'utilisation des enseignants portera en
particulier sur les règles, les structures et les outils de gestion du
personnel enseignant.
1. Le dispositif de réglementation et son
application
Les normes et critères régissant les
enseignants de l'université de Bamako sont définis dans des
textes réglementaires et paraissent constituer une base rationnelle pour
la gestion du personnel enseignant. Le défi principal semble surtout
consister à augmenter la cohérence interne des règles de
gestion et d'assurer, à l'avenir, dans la pratique, un contrôle et
une application meilleure des normes.
2. Les outils de gestion du personnel enseignant
De manière générale, force est de noter
l'insuffisance de données sur l'utilisation réelle des
enseignants et sur le profil détaillé des postes et de leurs
occupants ; les critiques exprimées concernent également le
manque de fiabilité des données actuellement disponibles. Dans
ces conditions, ni une gestion prévisionnelle des enseignants, de leur
emploi et de leur carrière ni même un contrôle efficace de
leur effectif ne sont possibles. Cette situation est pour une part
essentiellement attribuée au fait que, jusqu'à une date
récente, les actes de gestion du personnel enseignant ne pouvaient pas
s'appuyer sur un fichier informatisé. Dans les systèmes
administratifs très centralisés et souffrant des
difficultés de communication qui caractérisent
le Mali, la gestion manuelle des dossiers des enseignants
entraîne dans la pratique des lenteurs, des erreurs et des lacunes ou
incohérences considérables dans l'entrée et l'exploitation
des données. Lors de la préparation de la rentrée de ces
déficiences, renforcées par la charge additionnelle de travail de
l'unité responsable de la gestion du ficher « enseignants», ne
peuvent que résulter un certain nombre de décisions contestables.
De plus, des divergences existent souvent entre les données concernant
les enseignants relevant du par le Ministère de l'enseignement
supérieur et ceux d'autres ministères (Fonction publique,
Finances) ; à l'intérieur même du Ministère, les
données peuvent varier entre la Division du personnel, la Direction de
l'enseignement supérieur, et la Direction du service de la
planification, par exemple. Elles s'ajoutent aux faiblesses
évoquées du système d'information et affectent non
seulement la prise de décisions de gestion mais aussi la planification
et le pilotage des effectifs d'enseignants.
3-Les structures et les mécanismes de
régulation.
Si les politiques, les critères et les actes de gestion
des enseignants reflètent un manque de direction claire et de
cohérence, une des causes évoquées réside dans le
fait que le Ministère de l'enseignement supérieur partage
l'autorité de décision dans ce domaine avec d'autres
ministères, notamment le Ministère de la Fonction publique (MFP).
Ce dernier se voit en effet attribuer un pouvoir de décision
considérable, selon les textes législatifs. En étant
notamment responsable des actes de recrutement et de gestion des
carrières ainsi que des décisions disciplinaires concernant les
enseignants, ce Ministère peut influer de manière significative
non seulement sur le volume mais aussi sur la qualité, la satisfaction
et le développement professionnel du corps enseignant. Dans la
réalité, des actes de gestion concernant les enseignants sont
effectivement centralisés au niveau du Ministère de la Fonction
publique. Dans ce dernier cas, on peut supposer que c'est le souci d'une
gestion rationnelle de la Fonction publique dans son ensemble plutôt que
les intérêts du service de l'éducation qui pèse sur
la gestion des enseignants. Les intérêts du service
éducatif et de ses agents ne sont pas non plus forcément mis au
premier plan par le Ministère des Finances qui intervient
également dans des domaines essentiels de la gestion des ressources
humaines du secteur éducatif, en particulier la création de
postes budgétaires mais aussi le paiement dans certains cas, tardif -
des salaires, primes, allocations et autres récompenses
pécuniaires des enseignants. Une gestion cohérente des
enseignants est par ailleurs souvent rendue difficile par une coordination et
une direction insuffisantes des services et des niveaux administratifs
concernés au sein même du Ministère de l'enseignement
supérieur
4-Hiérarchisation des Enseignants :
La hiérarchisation des emplois de l'enseignement
supérieur des enseignants de cet ordre pour être conformes aux
textes du Conseil africain et malgache de l'enseignement supérieur
(CAMES)pose d'énormes problèmes . La question reste posée
pour le moment. En effet, plus d'une décennie après l'adoption du
décret de hiérarchisation, ce sont toujours les mêmes
dispositions transitoires qui régissent les enseignants du
Supérieur. Ainsi, le Mali demeure dans notre sous-région le seul
pays membre du CAMES à ne pas se trouver en conformité avec les
exigences de cette institution. C'est-à-dire le seul où les
professeurs de l'enseignement supérieur n'ont aucun statut clairement
défini dont ils puissent se prévaloir lors des rencontres
auxquelles ils prennent part. En d'autres termes, un maître de
conférence de chez nous n'est reconnu tel qu'au Mali. La
nécessité de hiérarchiser les emplois dans l'enseignement
supérieur ne répond pas au seul besoin de donner un statut clair
à chaque professeur. Il offre aussi à chacun de ceux-ci des
perspectives de responsabilité, la possibilité de faire des
recherches et d'intervenir en cas de besoin dans n'importe quelle
université des pays membres du CAMES. En un mot, la possibilité
d'octroyer un plan de carrière.C'est pourquoi le problème qui
caractérise aujourd'hui le projet de hiérarchisation de
l'enseignement supérieur crée de très sérieuses
frustrations au sein des enseignants de l'université du Mali. A un
moment donné, les autorités avaient, pour mettre un terme aux
grèves répétées des enseignants, jugé
efficace
d'édicter des dispositions transitoires et un projet de
statut que les plaignants actuels avaient en son temps décrié
à cause de la vacuité des textes. "Le statut particulier issu des
tractations et adopté par la loi 67 du 30 octobre 1998 est
déjà violé à deux reprises par le gouvernement".
Pour les enseignants, une première violation avait été le
refus de leur accorder le 1.15 en l'an 2000. La seconde est la non prise en
compte du Supérieur parmi les bénéficiaires de la plus
vaste augmentation de salaires que le pays ait connue.Ces deux griefs
s'appuient sur l'article 59 du statut particulier de l'enseignement
supérieur qui enjoint, selon le Synesup, de faire
bénéficier le personnel de l'enseignement supérieur de
toute revalorisation des rémunérations des fonctionnaires
relevant du statut général des fonctionnaires. De
l'appréciation des plaignants qui ne cachent pas leur amertume, la
hiérarchisation du Supérieur peut être
considérée, dans l'état actuel des choses, globalement
comme un recul. En 1992, au titre des dispositions transitoires, l'enseignant
qui totalisait dix ans de service avait été nommé au grade
de professeur. Il en est resté bloqué là depuis. Il y a
des cas beaucoup plus graves. Les détenteurs actuels de doctorat qui
étaient assistants avant leur formation doctorale n'ont pas non plus
changé de statut, Le CAMES n'ayant pas homologué la liste des
enseignants maliens, les dispositions transitoires qui gèrent la
situation montrent de plus en plus leurs limites. Ces dispositions ne sont, de
l'avis des spécialistes, guère adaptées aux attentes des
professeurs. Le Synesup a la dent dure devant une telle situation. Pour lui,
toutes ces lacunes ont été sciemment entretenues et ne relevaient
pas du concours de circonstances. A des situations qui ne demandaient que des
solutions pédagogiques, indique le syndicat ,on a appliqué des
traitements,politiques.
A titre comparatif, un maître assistant détenteur
d'un doctorat de la classe exceptionnelle, 3e échelon, est à
l'indice 865 alors que son camarade maîtrisard du statut
général de la même classe et du même échelon,
se retrouve lui à l'indice 900. Un assistant détenteur de
doctorat de la classe exceptionnelle, premier échelon est placé
à l'indice 675 tandis que le fonctionnaire licencié ou
maîtrisard ayant les mêmes grades bénéficie de
l'indice 820. Soit une différence de 145 points pour ce cas
précis. Et au titre de la toute dernière augmentation de salaire,
il y a entre les deux une différence de 42.418 FCFA. On comprend donc
que le déblocage du plan de carrière soit perçu comme la
seule solution légitime au malaise que vivent les professeurs de cet
ordre.
La liste des enseignants non hiérarchisés ou mal
hiérarchisés fait aussi problème. Depuis la
hiérarchisation de 1992, les enseignants du supérieur
étaient "bloqués". Pour remédier à cette situation,
des mesures spéciales avaient été prises. Un décret
et des arrêtés avaient été pris pour
"débloquer" tout le monde. Mais des enseignants avaient
été omis et à d'autres, s'étaient vus refuser la
hiérarchisation au motif qu'ils n'enseignent pas son employés
dans l'administration. Le gouvernement a promis, à ce propos, de prendre
un arrêté fixant une liste additive avant la fin de ce mois de
juillet 2002. Le même seuil est retenu pour la bonification d'un
échelon dont devaient bénéficier les enseignants promus
par le Cames pour couronner leurs travaux. Le secrétaire
général du Synesup assure que c'était une promesse du
département dans le cadre des mesures spéciales prises pour
corriger le retard dans la hiérarchisation.
Une autre revendication du Synesup porte sur les
arrêtés fixant les conditions d'inscription sur les listes
d'aptitude aux fonctions de maître assistant et maître de
conférences. Ces textes traitant des critères à remplir
pour accéder aux fonctions en question n'ont toujours pas
été pris. Ce sera fait au plus tard le 30 octobre 2003. Idem pour
l'arrêté relatif à la Commission nationale
d'établissement des listes d'aptitude (CNELA) c'est à dire la
voie nationale de la hiérarchisation.
La transposition des enseignants promus au titre de professeur
par un décret de janvier 2006 n'est toujours pas effective. Les
bénéficiairer devaient changer d'indice, c'est-à-dire
bénéficié d'une augmentation de salaire depuis le
début de l'année en cours.
5-Formation des enseignants de l'université
:
Avec plus d'une décennie d'absence, c'est en 2008 qu'un
programme de formation des enseignants fut élaboré pour la
formation de 650 enseignants supplémentaires qui viendront de cette
initiative qui s'étale sur une période de 10 ans allant de 2008
à 2018. Les effectifs de l'université de Bamako
dépasseront le cap des 100 000 étudiants à la
rentrée 2009. Ceux-ci seront encadrés par moins d'un millier
d'enseignants, dont un nombre infime de professeurs de rang A. Il est estimer
actuellement à 699 le nombre des enseignants de l'université et
des grandes écoles en activité. Outre la qualité qui
manque à cet enseignement, la crise du personnel est si aiguë
qu'elle risque de compromettre définitivement la formation de plusieurs
générations d'étudiants. Première
conséquence de cette crise : le rectorat a rendu facultative la
présentation des mémoires de fin d'études. Pour porter
remède à une situation préoccupante, l'université
de Bamako a élaboré un programme décennal de formation des
formateurs (2008-2018) avec un budget de 444 millions de Fcfa. Mais ce sont,
selon les estimations, 16 milliards de Fcfa qui seront injectés dans la
formation sur place et ou par mobilité de 650 enseignants sur une
période de dix ans.
6- L'effectif des enseignants dans les
facultés:
Le tableau 1 nous donne le nombre d'enseignants dans les
différentes facultés et le tableau n°4 celle des grandes
écoles de l'année universitaire 2007-2008.
1.Tableau n°4: Nombres d'enseignants dans
les Facultés (2007 - 2008)
Enseignants- chercheurs/Faculté
|
|
FASTFLASH
|
FSJP
|
FSEG
|
FMPOS
|
Professeurs
|
16
|
19
|
3
|
5
|
36
|
Maîtres de conférences
|
6
|
13
|
5
|
3
|
39
|
Maîtres assistants
|
16
|
23 5
|
|
6
|
97
|
Assistants
|
75
|
92
|
|
48
|
7
|
Autres (vacataires,
professeurs honoraires,
enseignants en mission)
|
117
|
-
|
89
|
-
|
33
|
Sourc e :Rectorat
Tableau n°5:Nombre d'enseignants
dans les Grandes Écoles (2007 - 2008)
Statut
ECOLES
|
Permanents
|
Vacataires
|
IPR/IFRA
|
119
|
18
|
ENI-ABT
|
80
|
60
|
ENSup
|
75
|
30
|
Source :Direction de l'Enseignement
Superieur
La situation sommairement décrite est grave. Sans
l'aide du Projet de Transfert de Connaissances à travers les
expatriés nationaux, elle aurait été intenable. Le Rapport
d'évaluation du Projet, Transfer of Knowlege Through Expatriate
Nationals (TOKTEN) (Diawara et Bagayoko, 2000) a clairement sonné
l'alarme en ce qui concerne le besoin criard de supporter l'enseignement
supérieur et la recherche. Les effectifs pléthoriques de la FSJE
et de la FLASH, concomitant avec l'insuffisance de la population estudiantine
dans les sciences et technologies ont été soulignés. Le
rapport a expliqué la nécessite d'entreprendre une
planification stratégique de l'enseignement
supérieur et de la recherche. La plus récente évaluation
du même projet « Transfer of Knowlege Through Expatriate Nationals
(TOKTEN) » montre le rôle crucial de ce projet dans la provision
d'assistance technique à l'enseignement supérieur et la recherche
avec plus de 280 missions d'enseignement ou de recherche
exécutées par des Maliens de l'extérieur, de 1998 à
2007(voir annexe).
7- La recherche universitaire :
Quant à la recherche, elle était presque
inexistante dans l'enseignement supérieur à l'exception d'efforts
louables à la FMPOS, l'IPR/IFRA, l'ISFRA, et plus récemment
à la Faculté des Sciences et Techniques (FAST). Une des
conséquences directes des effectifs estudiantins pléthoriques
consiste en des heures supplémentaires qui ne laissent pas de temps pour
la recherche ou pour un encadrement professionnel. Sauf quelques oasis
d'excellence qui comprennent Malaria Research and Training Centrer (Centre de
Recherche et de Formation sur le Paludisme), dirigé par le Pr. Ogobara
Doumbo, la recherche en agriculture à l'IPR/IFRA, et le Laboratoire de
Biologie Moléculaire Appliquée à la FAST, sous la
direction de Dr. Ousmane Koïta. je me contenterai ici d'affirmer que, par
la haute qualité et les sophistications de leurs travaux
couronnés par plusieurs publications, ces oasis d'excellence ont
littéralement sauvé l'existence de la recherche dans
l'enseignement supérieur. L'institut d'économie Rurale (IER), une
arme très importante du Comité National pour la Recherche
Agricole (CNRA), n'est pas rattaché au Ministère des
Enseignements Secondaire, Supérieur et de la Recherche Scientifique. Le
plan stratégique du CNRA (CNRA, 1999), les rapports annuels de l'I.E.R
(IER, 2002 ; 2003 ; 2004 ; 2005), et les publications montrent qu'il constitue
un modèle à imiter. Le bon fonctionnement du CNRA, le financement
stable et conséquent, une infrastructure robuste, un personnel
très qualifié, et un cadre légal relativement clair
expliquent en partie le succès de l'I.E.R. Il y a d'autres centres de
recherche, rattachés aux ministères chargés de la
Santé ; des Mines, Énergie, et de l'eau ; etc.
8.États Dynamiques des Lieux
On entend par états dynamiques des lieux une
série de caractéristiques ayant trait à la structure du
système d'enseignement supérieur et de la recherche,
particulièrement à la lumière des normes ou standards
internationaux, son évolution dans le temps, les lois et textes le
régissant le système, les formes des incitations (ou
découragements), et les méthodes d'évaluation et
d'assurance qualité. Implicite dans cette vue d'états dynamiques
des lieux est le système de valeurs qui prévaut et qui est
souvent différent de celui qui est proclamé. Comme dit plus haut,
les états dynamiques des lieux qui suivent, distinguent ce
mémoire de tout autre mémoire ou rencontre qui l'ont
précédé. Le lecteur est avide du fait que ce qui suit
n'est nullement une attaque de qui ou quoi que ce soit. Mon but, qu'une
honnêteté intellectuelle minimale s'impose, est de laisser les
nombres et les faits parler.
9.L'évolution du Système Enseignement
Supérieur et Recherche Scientifique
D'après les données qui sont ou ne sont pas dans
la Base Globale de Données sur l'éducation (GED, UNESCO et USAID,
2008), le système éducatif tout entier du Mali était
stagnant de 1970 à 1990. De 1992 à nos jours (octobre, 2008) un
progrès louable a été fait en termes de construction
d'écoles, avec un accent particulier sur l'enseignement de base. Ceci
s'est traduit par un accroissement encourageant du taux de scolarisation au
Mali. Même de 1990 à 2005, l'enseignement supérieur est
resté dans l'oubli, comme si personne ne savait que l'heureux
accroissement du taux de scolarisation ne va pas générer un flux
très important à travers les cycles secondaire et
supérieur de l'enseignement. Bien que l'ouverture de l'université
du Mali en 1996 soit louable, cette ouverture n'était pas
accompagnée de dotation en infrastructures (y compris des bureaux pour
les enseignants, d'une bibliothèque universitaire centrale
recommandée par la mission universitaire pour la mise en oeuvre de
l'université, des laboratoires dignes de ce nom, etc.). A l'exception de
l'ENI, les professeurs n'ont ni bureaux, ni laboratoires, ni personnel
technique de support. Apparemment, il n'était pas prévu que les
enseignants devaient s'adonner à un encadrement professionnel encore
moins à la recherche.
Les ressources immobilières de l'enseignement
supérieur au Mali ressemblent à celles d'un lycée.
D'ailleurs un lycée typique a suffisamment de salles de classes pour
accommoder tous ses cours. Ce qui n'est pas le cas dans l'enseignement
supérieur au Mali. Le point ici est de souligner que la genèse
des présentes difficultés se trouve dans les quatre
décennies passées. C'est seulement dans les années
2000-2008 que les locaux du Rectorat, de la FLASH, de la FSJP (2008) et FSEG
(2008) ont été battis. Un impératif qui découle
naturellement de cette situation est qu'il faut commencer à pourvoir, et
cela annuellement, des ressources financières pour le maintien, la
modernisation (cable Internet), et l'expansion de l'infrastructure de base et
pour l'enseignement supérieur et pour la recherche.
10.Structure Macroscopique du Système
d'enseignement Supérieur et de Recherche: Par structure
macroscopique, nous entendons les institutions (d'enseignement supérieur
et de recherche) et les agences affiliées. Une comparaison du
système au Mali avec celui du Ghana ou du Nigeria (National
Accréditation Board, Ghana, 2008 ; National Universitees Commission,
Nigeria, 2008 ; GED, UNESCO et USAID, 2008) les points suivants sautent aux
yeux.
Contrairement au cas du Mali, ces pays et plusieurs autres ont
une variété d'institutions d'enseignement supérieur (de 2
ans - avec débouchés sur le marché du travail ou les
établissement de 4 ans ou plus, de 4 ans mais seulement pour quelques
filières affiliées comme dans les polytechniques, des
universités (y compris celles de science et de technologies) qui
délivrent le diplôme de doctorat (Ph.D.).
Contrairement au cas du Mali, une agence d'assurance
qualité (ou d'accréditation selon certains) dont le travail
garantit que tout établissement d'enseignement supérieur public
ou privé, va satisfaire des standards ou normes académiques (ou
pédagogiques)1
Le processus d'assurance qualité pour les institutions
induit des évaluations valides, fiables, et compréhensives dans
les institutions d'enseignement supérieur.
Présentement au Mali, une telle évaluation
n'existe pas dans la plupart des institutions. Pour être
compréhensives, les termes de cette évaluation doivent
nécessairement inclure toutes les composantes des rôles et
responsabilités de tout un chacun. Naturellement, il y a des instruments
d'évaluation pour les enseignants, les administrateurs, et le personnel
de support. Contrairement au cas du Mali où la planification
stratégique est une grande exception (CENELA, 1999), c'est la
règle au Ghana et au Nigeria. Notons que cette planification a pour
corollaire une collecte fiable et complète de données et
d'informations qualitatives qui demande un système de gestion
d'information[une des priorités de la Deuxième Décennie de
l'Education, à laquelle le Mali a souscrit en 2006 (Union Africaine,
2006a). Dans ce domaine, le Sénégal se distingue clairement par
le contenu de ses sites Internet sur l'Education (Ministère de
l'Education, Sénégal, 2008).
Contrairement au cas du Mali, ces pays ont une Académie
des Sciences qui veillent (indirectement, à travers des études,
des rapports annuels, etc.) à la promotion de la science et de la
technologie, de la participation responsable de ces pays dans les organisations
et réseaux régionaux et internationaux de science et de
technologie. Et davantage ces points illustratifs et d'autres (pour la
Recherche) élucident des états des lieux qui ne se voient que par
comparaison particulièrement à des pairs qui sont en train de
réussir (i.e.. sont engagés dans les meilleures pratiques). Le
dernier élément du premier point mérite plus de
commentaire. « En effet, il est établi que la recherche
scientifique et technique fleurit dans un département d'étude et
de recherche ou dans une Grande Ecole qui délivre le doctorat »
(Bagayoko, 1996)2. Cet auteur a seulement prouvé une
corrélation qui n'est pas une relation de cause à effet.
Cependant, considérant l'apport significatif en personnel
qualifié que les étudiants
1.Materu, P., 2007. Higher Education Quality Assurance in
Sub-Saharan Africa: Status, Challenges, Opportunities, and Promising
Practices.
2.Bagayoko, Diola, 1996. Flourishing in Changing Time. Actes de
la Conférence de 1996 de l'Etat de la Louisiane sur la promotion de
l'Enseignement Supérieur et la Recherche Scientifique
doctorant représentent, on n'établit que la
causalité.
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