2.2.3.2. Les températures
Les données de la station de Niamey Aéroport ont
servi à l'analyse des températures. Durant la période de
1976 à 2005, la température moyenne annuelle est de l'ordre de
29, 43°C. Les températures extrêmes varient entre 41,27 et
32,27°C pour les maxima et 16,68 et 28,3°C pour les minima (Tableau
1).
Tableau 1: Variations
annuelles des températures moyennes mensuelles maximales et minimales
à la station de Niamey Aéroport (1976-2005)
|
Jan
|
Fév
|
Mars
|
Avr
|
Mai
|
Juin
|
Juil
|
Août
|
Sept
|
Oct
|
Nov
|
Déc
|
T°maxi
|
32,27
|
35,3
|
38,7
|
41,27
|
40,5
|
37,4
|
34,17
|
32,97
|
34,9
|
37,9
|
36,6
|
33,3
|
T° mini
|
16,68
|
19,1
|
23,44
|
27,07
|
28,3
|
26,1
|
24,31
|
23,59
|
24,2
|
24,5
|
20,18
|
17,1
|
Le maximum principal est celui d'avril-mai avec des
températures moyennes maximales supérieures à 40°C.
C'est la période la plus chaude de l'année.
Le maximum secondaire s'observe en octobre-novembre avec des
valeurs inférieures ou égales à 38°C. Les deux maxima
sont séparés par un minimum secondaire d'été
(juillet-août), plus bref et moins net, les températures peuvent
atteindre 34°C. Le minimum principal, bien marqué est celui
d'hiver. Les mois de décembre à février sont alors les
plus froids avec des températures inférieures à 20°C
(Fig. 3).
Les variations interannuelles dépassent rarement
2°C alors que l'amplitude thermique annuelle dépasse 15°C.
Figure 3: Courbe des températures moyennes
mensuelles maximales et minimales de la station de Niamey Aéroport
(1976-2005)
Source : DMN
2.2.3.3. Les vents
Dans la région de Niamey, le vent sec et chaud souffle
de novembre à mars (Harmattan) de direction est et nord-est avec une
vitesse supérieure à 3,5m/s. La mousson (vent humide), souffle de
mai à septembre de direction ouest et sud-ouest à une vitesse de
3m/s.
D'une manière générale, les vents sont
réguliers presque toute l'année et contribuent aux processus
morphogénétiques même si leurs vitesses restent moins
fortes (3,5m/s en moyenne).
2.3. Aspects
humains
2.3.1. Historique de la ville de Niamey
Avant 1900, Niamey était un
petit village auquel aucun document n'y faisait allusion. Avec la colonisation,
le petit village allait prendre de l'importance. En 1905, Niamey devient chef
lieu du 3è territoire militaire nouvellement
créé. A ce titre, elle assurait le ravitaillement des troupes
coloniales (MOTCHO, 1991). En 1911, elle perd sa place au profit de Zinder. En
décembre 1926, le chef-lieu du territoire autonome s'installe à
Niamey.
L'arrêté n°
1248/API du 14 février 1954 crée la commune mixte du
1er degré de Niamey, le 1er janvier 1955 (SDAU).
La ville devient une commune de plein exercice avec à sa tête un
maire. La loi n° 66-035 du 1er septembre 1966 stipule que
« toute commune urbaine comprenant au moins 25 000 habitants peut
recevoir la dénomination de ville, par décret pris en conseil des
ministres et que la ville assimilée à un arrondissement constitue
une division direct du département dans les limites desquelles elle est
située. Niamey à cette période comptait plus de 40 000
habitants. En application de cette loi, la commune de Niamey reçoit la
dénomination de ville et assimilée à un arrondissement
par décret du 08 novembre 1967. Elle relève de ce fait
directement de la tutelle du préfet. A partir de 1979, Niamey est
composée de cinq districts et est dirigée par un préfet
maire.
La ville est érigée
en communauté urbaine avec le décret n° 88-393/PCMS/MI du 29
novembre 1988 portant création de la communauté urbaine de Niamey
et avec la mise en application de l'ordonnance n° 28 du 28 avril 1988
(Plan Urbain de référence). Elle est alors subdivisée en
trois communes administrées par des administrateurs
délégués coiffés par un préfet
président. La loi n° 2002. 015 du 11 juillet 2002 portant
création de la CUN avec sa tête un gouverneur divise la ville en
cinq communes dirigées chacune par un maire élu
démocratiquement.
Le 13 septembre 2010, le
gouvernement adopte en conseil des ministres un projet d'ordonnance portant
érection des communautés urbaines de Niamey, Maradi, Tahoua et
Zinder en communes à statut particulier ou villes et les communes les
composant en arrondissements communaux dépourvus de toute
personnalité juridique. Il modifie et complète la loi organique
2008-42 du 31 juillet 2008, relative à l'organisation et
l'administration du territoire de la République du Niger. Dans
toutes ces villes, les Gouverneurs des régions assurent la
représentation de l'Etat.
Toutes les appellations et
subdivisions de la ville ont pour unique objectif : la maîtrise de
la croissance urbaine c'est-à-dire de la croissance démo spatiale
de Niamey. Or en l'espace de 50 ans, la superficie urbanisée de la ville
est passée de 800 ha en 1960 à plus de 12 000 aujourd'hui
tandis que la population est multipliée par 30 (YAYE, 2008).
Hier capitale coloniale, la ville de Niamey est aujourd'hui
encore capitale du Niger indépendant.
2.3.2. Les
caractéristiques socio-démographiques
Niamey connaît une croissance
accélérée de sa population. L'une des conséquences
de cette croissance démographique est l'extension spatiale de la ville.
Ainsi le RGP de 1977 évalue la population de Niamey à 242 973
habitants, période durant laquelle la ville couvrait une superficie de
4400ha (44km2). L'expansion de la ville a été plus
rapide surtout avec la construction du pont Kennedy sur le fleuve Niger
permettant son extension sur la rive droite. Au RGP de 1988, on
dénombrait cette population à 398 265 habitants. La ville
continue de s'accroître à un rythme rapide. Le flux de l'exode
rural alimente cette croissance. Le RGP/H de 2001 donne un effectif de 674 950
habitants. Cette fois-ci pour la première fois depuis les
indépendances, le taux de croissance est passé en dessous de la
barre de 5%. La superficie quant à elle est passée de
44km2 à 255km2. La projection 2004-2050 estime la
population à 1 000 000 habitants en 2010 et 1 959 077
habitants en 2025.
L'explosion démographique est d'abord la
résultante d'une forte natalité et d'une faible mortalité
en baisse. Les flux épisodiques et imprévisibles de populations
notamment rurales accentuent la pression démographique
déjà forte. Cette dynamique a eu comme effet le
développement accéléré de la ville.
Le poids de cette ville reste tout aussi un facteur explicatif
de la dégradation des ressources de ce milieu. Toutes les unités
situées à proximité de la capitale Niamey sont
exposées à toute sorte d'emprise et de pression humaine. Moussa
(2006) souligne que cette pression est d'abord perçue en terme
d'organisation administrative de l'espace. Le décret n° 88 - 393 du
24 novembre 1988 qui va consacrer la création de la communauté
urbaine de Niamey et fixant ses limites sur un espace de 239.30 km2
ainsi que la loi 015 du 11 janvier 2002, son article 2 qui érige
la région de Niamey en cinq commune en sont les signes
révélateurs de ce problème d'organisation de l'espace.
Force est de constater qu'aujourd'hui l'agglomération
de Niamey a englouti l'espace qui lui est dévolu et avoisine aujourd'hui
les 260km2 selon toujours le même auteur. Il est facile de
constater de nouveaux espaces aménagés et lotis ou des terrains
en plein chantier de constructions à la périphérie de la
ville. Ce nouveau lotissement est réalisé au détriment des
aires de cultures le plus souvent expropriées aux populations.
Cette extension de la ville de Niamey vers ses
périphéries immédiates et la croissance rapide de sa
population s'accompagne aussi d'autres besoins pour le quotidien des
populations. L'on peut citer notamment le besoin en énergie de bois de
chauffe ; des terres de cultures nouvelles ou de jardinage ou encore l'eau
d'abreuvage du bétail ou même de consommation pour certains
villageois.
|