3.2.
Discussions
Le développement et l'utilisation de l'informatique
ouvrent une nouvelle voie à la cartographie. On peut aujourd'hui, au
moyen des machines (ordinateurs) et des logiciels adéquats cartographier
un espace aussi vaste que possible sans même parfois effectuer des
visites des terrains. On peut également suivre l'évolution de tel
ou tel phénomène. MOURIMA (2006) a montré même que
les SIG et la télédétection sont pertinents dans la
prévention des conflits causés par la gestion des ressources
naturelles car ils permettent d'analyser, de prévoir et de planifier.
C'est ainsi que toutes les cartes produites dans notre
étude ont résulté de la spatialisation des
phénomènes et des facteurs (processus et formes
d'érosion). Cette approche SIG et télédétection de
part toutes les opportunités qu'elle offre nous a permis d'avoir la
localisation exacte des objets géographiques ainsi que les
problèmes (érosion, dégradation) auxquels ils font face et
ce, à travers leur spatialisation. Elle a aussi permis la mise en
évidence de la dynamique de changements au niveau de la zone au cours de
la période allant de 1989 à 1999 et de 1999 à 2009.
Il ressort de cette étude que c'est l'extension
démesurée de la ville de Niamey qui contrôle
l'évolution du paysage dans les alentours. Le moteur de cette extension
reste essentiellement la croissance démographique. Ceci a pour
conséquences la dégradation des ressources naturelles et
l'accentuation du phénomène d'érosion des sols notamment
hydrique. Comme l'avait d'ailleurs souligné AMINATA (2006) qui atteste
que l'urbanisation galopante de la région de Dakar a modifié la
quasi-totalité des espaces naturels : mares,
végétation naturelle. Toujours à propos de l'extension de
la ville MOUSSA (2006) a montré que l'action anthropique est responsable
de la dégradation du milieu.
Notre étude montre que c'est surtout la
dégradation du couvert végétal qui expose les sols
déjà fragiles à l'agressivité du climat. Ce
rôle de la végétation dans la couverture et la protection
du sol a été mis en évidence par FARAN (2005).
L'étude a aussi révélé que la
pression démographique est l'une des causes de la dégradation.
Comme l'avait signalé OUSSEINI (1994) que la concentration humaine est
fonction de la disponibilité des ressources naturelles et que la
dynamique démographique est une vraie menace pour elles.
Bien qu'ils soient aussi acteurs de dégradation, les
facteurs climatiques n'ont pas été développés dans
cette étude, c'est l'extension de la ville qui a été
essentiellement prise en compte. Notons qu'ils ont accentué
l' « action de la ville » dans le changement dans
l'occupation des sols, la dégradation et l'action de l'érosion
surtout dans le contexte actuel de changement climatique.
|