3. Activité professionnelle, revenu et
situation matrimoniale des usagers
L'utilisation d'Internet est souvent corrélée
à certains facteurs tels que les moyens financiers dont dispose
l'individu. En effet, même si la plupart des applications et services de
ce réseau sont gratuitement mis à la disposition des
internautes, l'accès à cette technologie nécessite de
débourser une somme d'argent bien définie, soit pour souscrire
à un abonnement auprès d'un FAI ou soit pour acheter des
tickets de connexion dans les cybercafés. En d'autres termes, il faut
payer pour pouvoir utiliser les nombreuses possibilités offertes par
ce réseau. Dès lors donc, il semble que ceux qui disposent d'un
revenu permanant sont les plus avantagés dans l'utilisation
d'Internet.
Les internautes ciblés dans le cadre de ce travail
présentent des profils variés concernant leur activité
professionnelle et leur revenu.
Tableau n° 15 : Répartition des usagers selon
l'activité professionnelle
Activités professionnelles
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Nombre de citations
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%
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Elèves/étudiants
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47
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47%
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Travailleurs indépendants
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29
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29%
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Sans emploi
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17
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17%
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Fonctionnaires
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7
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7%
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Total
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100
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100%
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Source : Paul Diouf, enquête terrain,
2009
Tableau n° 16 : Répartition des usagers selon
revenu mensuel
Montant du revenu mensuel en FCFA
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Nombre de citation
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%
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Sans revenu
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74
|
74%
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Moins de 50 000
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11
|
11%
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50 000-100 000
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8
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8%
|
100 000-150 000
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4
|
4%
|
150 000-200 000
|
2
|
2%
|
Plus de 200 000
|
1
|
1%
|
Total
|
100
|
100%
|
Source : Paul Diouf,
enquête terrain, 2009
Le tableau n° 15 révèle que la
catégorie des élèves/étudiants est la plus
représentative dans l'échantillon avec une proportion de 47%.
Les travailleurs indépendants, c'est-à-dire les
commerçants (vendeur et boutiquier), les tailleurs, les
mécaniciens, les chauffeurs et les maçons constituent la seconde
catégorie d'usagers avec une part de 29%. Il y a également au
sein du groupe des individus sans emplois. Leur part s'élève
à 17%. L'effectif marginal de l'échantillon concerne les
fonctionnaires qui ne représentent que 7% des internautes. Cette faible
part des fonctionnaires peut s'expliquer par le fait que ces derniers ont la
possibilité d'utiliser le réseau dans d'autres lieux
d'accès tels que leurs domiciles ou leurs lieux de travail.
Par ailleurs, comme le montre le tableau n° 16, la plus
part des internautes ne disposent pas de revenu mensuel. En effet 74% des
usagers ne reçoivent pas de salaire à la fin du mois. Ce qui ne
devrait guère surprendre si on sait que la majorité de
l'échantillon est constitué d'élèves et
d'étudiants qui constituent une catégorie sociale ne disposant ni
fonds propres, ni ressources financières permanentes. La plus grande
partie de ceux qui ont un salaire perçoivent mois de 100 000FCFA
part moi (19%). Seul un d'entre eux a un salaire qui s'élève
à plus de 200 000FCFA. Les autres salariés (6%)
perçoivent entre 100 000 et 200 000 FCFA par mois.
De ce qui précède, l'on peut retenir que ce ne
sont pas seulement les personnes qui disposent de revenu financier permanant
qui utilisent internet. L'échantillon est constitué de jeunes
élèves et étudiants et de chômeurs qui ne disposent
d'aucune source de revenus permanente et malgré cela, ils utilisent
quand même le réseau. Et cette forte présence de ces
catégories dans l'échantillon explique dans une large mesure le
fait que celui-ci soit composé en majorité de
célibataires. Ces derniers représentent 73% dans
l'échantillon. Les mariés occupent aussi une place relativement
importante avec une proportion de 19%.
Cette analyse des caractéristiques
sociodémographiques des internautes aura permis de constater d'une part
une certaine hétérogénéité de
l'échantillon et, de l'autre, l'existence de certaines formes
d'inégalités au sein de celui-ci. En effet, contrairement
à ce que l'on a supposé dans notre hypothèse, Internet
n'est pas utilisé seulement par les gens qui ont été ou
qui sont toujours à l'école française ou au franco arabe.
Bien au contraire, cette technologie est utilisée aussi bien par des
élèves, des étudiants que par des individus qui n'ont
jamais été ni au franco arabe, ni à l'école
françaises. Elle est également utilisée par des individus
qui ne parlent que les langues locales du pays, par d'autres qui ne savent
écrire aucune langue (qu'elle soit locale ou étrangère),
par des commerçants, des chauffeurs, des tailleurs, des maçons,
des mécaniciens etc. Le groupe d'usagers compte donc à la fois
des analphabètes et des alphabétisés. Cependant, l'examen
de l'âge et du genre de ces internautes laisse apparaître une
prédominance des hommes et des jeunes dans l'échantillon
où les femmes et les personnes adultes occupent une place relativement
faible. Ce qui ne fait que refléter les formes de discriminations
liées au genre ou au sexe et qui ont existés bien avant
l'avènement de la société du savoir.
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