III- Profil des gérants
des cybercafés
L'examen du profil des gérants des cybercafés
visités à Touba laisse apparaître dans l'ensemble une
certaine homogénéité. En effet tous les quatre
gérants interrogés sont de sexe masculin et ont un âge
compris entre 25 ans et 35 ans, la moyenne étant de 28,75 ans. Seul un
gérant, celui de Darou Miname, est âgé de 30-35 ans alors
que les trois autres ont un âge compris entre 25 et 30 ans. En outre, ils
sont tous mariés et le niveau d'instruction le plus fréquent chez
eux est de loin le secondaire (75%). Seul un gérant est donc
analphabète. C'est donc dire qu'ils ont un niveau d'instruction assez
satisfaisant éventuellement parce que la gérance d'un
cybercafé (surtout à Touba) repose sur l'usage de l'écrit
et nécessite un peu de savoir lire et écrire et aussi et surtout
de maîtrise de l'outil informatique. Et c'est sans doute la raison pour
laquelle ils ont tous été formés en informatique. Par
ailleurs, deux des quatre gérants interrogés sont en même
temps propriétaire des cybercafés qu'ils gèrent. Il s'agit
de ceux de Darou Khoudoss et d'Ocass. Les gérants des cybercafés
de Darou Marnane et de Darou Miname reçoivent respectivement entre
40 000-50 000FCFA et 30 000 - 40 000FCFA comme salaire
mensuel pour la gérance du cybercafé. Cependant, tous les
gérants, même ceux qui sont propriétaires, s'exercent dans
d'autre activité professionnelle (parallèlement ou en même
temps que la gérance du cybercafé) que sont la gérance
d'une quincaillerie, l'installation ou la maintenance de réseaux
informatique et la formation en informatique. Les principales raisons
avancées pour justifier cette situation sont :
« joindre les deux bouts et augmenter les
revenus ». Ainsi donc, on peut retenir que ces gérants
sont de jeunes gens mariés qui tentent autant que faire se peut de
subvenir aux besoins qu'imposent la vie en général, et celle de
couple en particulier. Toute fois, il existe tout un ensemble de facteurs qui
rend difficile cette recherche des moyens de survie.
Tableau n° 5 : Les difficultés liées
à la gérance du cybercafé à Touba
Difficulté (s) liée (s) à la
gérance du cybercafé
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Nombre de citation
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%
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Demande d'assistance des clients
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4
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50%
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Coupures d'électricité
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2
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25%
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Coupure de connexion
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2
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25%
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Total
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8
|
100%
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Source : Paul Diouf, enquête de terrain,
2009
Les résultats de nos enquêtes
présentées dans le tableau n° 5 exposent les principales
difficultés auxquelles sont confrontés les gérants des
cybercafés interrogés à Touba. Les demandes d'assistance
des clients sont les plus citées parmi ces contraintes. En effet dans
tous les quatre cybercafés, les gérants nous affirmé
qu'ils sont souvent «essoufflés par des clients qui veulent se
connecter mais qui comprennent peu de chose sur l'utilisation
d'Internet ». Et la plupart d'entre eux n'à d'autres
moyens que de réclamer l'aide du gérant des lieux. Autant donc
dire la gérance d'un cybercafé à Touba n'est pas chose
facile !
Cette approche descriptive des cybercafés retenus pour
ce travail a permis de saisir que ces lieux sont implantés dans des
endroits d'accès relativement facile. Ils sont en effet tous
situés dans des quartiers peuplés et le long d'axes routiers
très empruntés. Ils se trouvent donc dans des zones
géographiques bien définies. D'autre part, il ressort de cette
approche descriptive que les traits caractéristiques et les types
d'activités de ces cybercafés ne font que refléter les
moyens financiers à la disposition de leurs propriétaires. Par
ailleurs, l'implantation de ces cybercafés dans ces quartiers de la
ville participe au développent de ceux-ci à double titre. D'abord
il permet de réduire le chômage ou l'inactivité dans la
mesure où la gérance d'un lieu pareil requiert l'embauche d'au
moins une ou deux personnes. Ensuite, ils permettent aux populations de se
former ou de se perfectionner en informatique en mettant à leur
disposition un outil de communication et de travail efficace.
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