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La prévention des conflits dans la dynamique de l'intégration sous-régionale en Afrique centrale

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par Abel Hubert MBACK WARA
Université de Yaoundé II-Soa - DEA/Master II en Science Politique  2006
  

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SECTION B  : ANALYSE PROSPECTIVE : LES GAINS ATTENDUS DE LA RATIONALISATION DU COPAX SUR LE PROCESSUS D'INTEGRATION

Cette présentation des différents axes d'amélioration du COPAX serait, à notre sens incomplète si elle ne contenait pas une illustration même à titre de projection, de ce que serait la CEEAC, dans le cas d'un fonctionnement correct. Nous pensons même, dans la perspective d'une amélioration du rendement du COPAX, que l'idéal voudrait qu'on se fixe des objectifs au départ sur la base desquels il serait possible de procéder à mi ou fin parcours, à l'évaluation du degré d'avancement et de réalisation des activités de rationalisation programmées.

Afin que notre analyse prospective ne soit pas réductible à une construction chimérique et même idéaliste, nous l'appuierons sur les théories envisagées comme cadres conceptuels du processus de l'intégration. Grâce aux lumières fournies par ces approches nous envisagerons les résultats d'un bon fonctionnement du COPAX au plan sécuritaire, économico-fonctionnel, et enfin, au plan culturel.

Paragraphe 1  : Au plan sécuritaire : La pacification de toute la sous-région

Le constat de la concomitance entre la recrudescence des guerres en Afrique centrale et le fléchissement du processus d'intégration dans la même zone nous a mené, ainsi qu'on la précisé plus haut, à conclure de l'étroite liaison qui existe entre ces deux notions. En d'autres termes, il semble évident, soit que les Etats traversés par les guerres ne trouvent pas les moyens de participer au projet de construction de l'identité sous-régionale qui leur parait, du reste, de moindre importance dans leur contexte, soit que l'absence d'une identité sous-régionale forte favorise l'avènement de facteurs incitateurs de conflits.

L'approche fonctionnaliste, et plus tard l'approche néo-fonctionnaliste, identifient des questions telle l'insécurités transfrontalière et sous-régionales comme sortant du cadre des capacités des Etats et constituant un point de départ du processus d'intégration parce que la perspective de leur gestion efficace appelle forcement la mise en communs, par les Etats, de leurs moyens et de leurs ressources en la matière. Ainsi, l'ampleur des préoccupations sécuritaires, dont la résolution dépasse en large partie le cadre et les capacités nationales, persuaderait les Etats qu'une paix durable serait atteinte plus facilement grâce à la coopération que par le chemin de l'opposition et de la contrainte réciproque (Meyer, 2006 :275)

Poursuivant dans la même lancée, nous sommes d'avis que l'intégration, en même temps qu'elle constitue le point de départ et le moyen idoine de la gestion de la problématique sécuritaire, en est aussi un des acquis. En termes plus clairs, s'il est vrai qu'on s'intègre pour mieux gérer le problème de l'insécurité, alors il n'est pas moins vrai que l'établissement d'un climat de stabilité ne ferait que renforcer le processus d'intégration enclenché dans ce but.

Au sein de la CEEAC, nous l'avons vu, il persiste des menaces telles la criminalité transfrontalière, l'extraversion des mouvements de rébellion et la circulation incontrôlée des ALPC. Toutes ces menaces créent un climat d'incertitude, d'instabilité et d'insécurité qui empêche particulièrement le rapprochement des hommes et donc limite le processus d'intégration.

En particulier, le facteur de la criminalité transfrontalière est assez perturbateur car, celle-ci sévit dans des zones frontalières où précisément devrait se ressentir la vigueur de l'intégration sous-régionale. Nous pensons donc à ce propos, que l'efficacité du COPAX qui se traduirait par une éradication de ce fléau susciterait un véritable regain d'intérêt des populations pour les relations internationales en général et sous-régionales en particulier.

En ce qui concerne l'extraversion des mouvements de rébellions, notons qu'en plus de créer de l'instabilité dans les zones où ils se projettent, ces groupes constituent très souvent la pomme de discorde qui sépare les Etats de la sous-région. On ce rappelle à ce propos du refroidissement des relations Tchado-centrafricaines à partir de l'année 2000 suite aux accusations réciproques des deux Chefs d'Etat d'alors, d'héberger et de soutenir les rebellions qui menacent leurs régimes respectifs. Une telle problématique ne peut, en fait, être efficacement résolue que dans le cadre d'une approche consensuelle que permet justement le cadre d'intégration sécuritaire qu'est le COPAX. En fait, la disparition des groupes rebelles transfrontaliers parce qu'elle inhibe les sources de mésentente en les chefs d'Etats sera d'un apport certains dans le réchauffement des rapports entre Chefs d'Etats et dans le renforcement de l'intégration sous-régionale en général. En conclusion, moins d'insécurité signifie, pour la sous-région, plus de paix à l'intérieur et entre les Etats et donc plus de chances de renforcement du processus d'intégration.

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